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Droits Mésopotamiens, Religion

Dissertation : Droits Mésopotamiens, Religion. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Octobre 2019  •  Dissertation  •  1 879 Mots (8 Pages)  •  657 Vues

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« Le droit est venu des cieux », c’est ce qu’affirme Jean Gaudemet, grand historien du droit et universitaire français du XXème siècle. Cette citation peut en réalité faire référence aux prémices du droit ou plutôt à ce que l’on connaît aujourd’hui des premières traces du droit, à savoir : les droits mésopotamiens. Le droit, selon Gérard Cornu, peut être défini comme un ensemble de règles de conduite socialement édictées et sanctionnées qui s’imposent aux membres d’une société. Ainsi, cette société dont nous parle Gérard Cornu représente dans le cadre de notre raisonnement la société mésopotamienne. Le nom « Mésopotamie » vient des mots grecs « meso » qui signifie « entre » et « potamos » signifiant « fleuves ». Par conséquent, comme son étymologie l’indique, la Mésopotamie se situe entre les fleuves du Tigre et de l’Euphrate au Proche-Orient. Région historique de l’Antiquité, la Mésopotamie est le berceau des premières grandes civilisations notamment grâce à son agriculture fertile fondée sur le drainage et l’irrigation artificielle mais aussi grâce à la précocité de ses institutions et organisations politiques. Des organisations politiques où le droit prend une place essentielle qui s’explique par l’apparition de l’écriture vers 3000 avant J.-C. Ainsi, l’écriture engendre la création des premières lois basées sur les droits cunéiformes rédigées en écriture cunéiforme utilisant des coins et des clous. C’est une écriture interlinguistique qui permet alors à toutes les populations de la comprendre, sa diffusion est relativement facile. Le droit primaire n’est pas un droit positif et abstrait mais au contraire il est naturel et casuistique, cela veut dire qu’il n’est pas édicté par les hommes mais par une entité supérieure comme un Dieu et qu’il s’appuie sur l’empirisme, autrement dit sur des cas concrets. Pendant près de trois millénaires, droits mésopotamiens et religion vont donc avoir un lien étroit. La religion est un ensemble déterminé de croyances et de dogmes définissant le rapport de l’homme avec le sacré (Larousse). Les droits mésopotamiens sont donc des droits jusnaturalismes qui découlent d’une forte imprégnation religieuse. Ces derniers s’expriment dans trois textes majeurs : le Code d’UrNammu (vers 2040 avant J.C.), les Lois d’Esnunna (vers 1930 avant J.C.) et le Code d’Hammourabi (vers 1750 avant J.C.). Notre étude nous amène donc à étudier le lien explicite entre droits mésopotamiens et religion. Ce lien est en réalité majeur et permet de comprendre l’influence de la religion dans la fondation des premières lois mésopotamiennes. Nous chercherons donc à expliquer quelle est la place de la religion dans les droits mésopotamiens et ainsi voir pourquoi nous est-il possible de parler de droits d’origines divines ?

En Mésopotamie, le roi est un législateur d’origine divine (I), cependant les droits mésopotamiens restent substantiellement profanes seulement quelques pratiques sont liées aux divinités (II).

I – Un roi législateur d’origine divine.

Pour comprendre l’importance de la religion dans la conception des droits mésopotamiens, il convient tout d’abord de s’intéresser au rôle des Dieux vis-à-vis du législateur. On dit alors que le roi est à la fois choisi par les dieux (A) et « roi du droit » (B).

A. Un roi choisi par les dieux

Dans l’Antiquité mésopotamienne, qui s’étend approximativement de 3000 avant J.C. jusqu’au VIIème siècle, la religion prend une place majeure dans les sociétés et dans l’organisation politique et institutionnelle de la région. En effet, les États mésopotamiens sont organisés autour d’une figure emblématique, celle du roi. Le système politique n’est pas une démocratie mais est plutôt basé selon une idéologie théologique. Autrement dit, le souverain est investi par les dieux. Étant donné cette ascendance divine, le roi n’est que le représentant des dieux sur terre. Sa légitimité provient donc du ciel. Ainsi le roi, s’il détient bien le pouvoir grâce aux dieux, n’est pas le souverain inconditionnel. Les véritables souverains restent donc les divinités.

Plus concrètement, cela veut dire qu’un roi peut être destitué de ses fonctions. Ainsi, c’est de cette manière qu’une dynastie entière peut chuter sous la décision des dieux de la même manière qu’elle a été investie, c’est notamment ce qu’il est possible d’observer sur la « liste royale sumérienne ». En effet, les événements qu’ils soient favorables ou non au roi sont vécus comme des décisions divines qui influent donc sur la stabilité du monarque au pouvoir. Une période de crise ou une défaite militaire est perçue comme le choix des dieux. De même qu’une période de prospérité conforte le roi au pouvoir et montre l’estime divine.

On peut donc dire que le roi détient le pouvoir législatif grâce aux dieux. Cela nous est particulièrement visible sur la stèle du Code d’Hammourabi (actuellement exposé au Louvre) où l’on peut voir le roi Hammourabi debout face au Dieu Shamash symbolisant le soleil et la justice, ce dernier donne au roi la règle et le cordeau qui sont les deux outils de la justice divine.

Le roi est donc choisi par les dieux ce qui rend son pouvoir légitime, l’édiction des lois par le monarque est quasiment indiscutable, on dit qu’il est « roi du droit ».

B. Un monarque dit « roi du droit »

Le roi est donc considéré comme le premier et seul législateur du pays. Ainsi, on dit que le monarque est « roi du droit ». C’est lui seul, détenant la confiance des Dieux, qui peut créer ou modifier la loi. Le rôle du roi est donc d’assurer le maintien d’une paix sociale et de la justice qui passera par l’élaboration de codes et de lois désormais possible grâce à l’invention de l’écriture

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