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La souveraineté selon Jean Bodin

Dissertation : La souveraineté selon Jean Bodin. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  31 Octobre 2019  •  Dissertation  •  2 623 Mots (11 Pages)  •  8 081 Vues

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Dissertation : « La souveraineté selon Jean Bodin »

        « La souveraineté est le pouvoir de commander et de contraindre sans être commandé ni contraint ». Cette citation est tirée des Six Livres de la République de Jean Bodin écrits en 1576. Jean Bodin est un historien, juriste et philosophe français du XVI ème siècle. Il va avoir une grande influence notamment à travers sa définition du concept de souveraineté. En effet il est considéré comme étant le premier à avoir théorisé ce principe. En 1576 il écrit Les Six Livres de la République qui serviront à expliquer sa théorie politique. Une définition politique serait que la souveraineté est le droit absolu d'exercer une autorité sur une région, un pays ou sur un peuple. Cette définition moderne vient donc en résultat du travail théoricien de Jean Bodin sur cette notion et nous nous demanderons donc, en retournant à ses origines, quelle définition de la souveraineté est-ce-que Jean Bodin apporte. Nous verrons dans une première partie de la réponse que la souveraineté selon Bodin est, premièrement, à être considérée comme étant un pilier de l'Etat, puis dans une seconde partie nous verrons que cette souveraineté n'est telle que parce qu'elle est exercée par un souverain.

        I-La souveraineté en tant pilier de l'Etat

                1/La souveraineté : symbole de cohésion

        

        Comme évoqué précédemment la souveraineté, du point de vue politique, est le droit absolu d'exercer une autorité sur une région, un pays ou sur un peuple. Le philosophe Jean Bodin théorise la souveraineté ainsi : « La souveraineté est la puissance absolue et perpétuelle d'une République » (Jean Bodin, Les Six Livres de la République). Par le terme de « République » il entend la notion d'Etat et l'emploi des mots « absolue » et « perpétuelle » tient à signifier que cette souveraineté employée par un souverain se transmet de manière systématique. En effet la souveraineté n'appartient pas à une personne, c'est une notion qui se déplace de dirigeant en dirigeant. Cette souveraineté est un symbole de cohésion dans un Etat. En effet l'on peut prendre comme métaphore celle de la plante, la tige maintient les éléments de la plante, ses feuilles, ses pétales, ses racines, tout est articulé autour de la tige. Le principe de souveraineté en est proche, ce système maintient le droit politique en place. C'est un fondement qui assure une organisation du système étatique avec à sa tête un souverain chargé de diriger, et le peuple. La souveraineté empêche le désordre, une revendication des pouvoirs par certains, en employant un terme d'actualité nous pourrions dire que la souveraineté est un frein à l'anarchie. Jean Bodin considère donc la souveraineté comme une « puissance absolue », le souverain est le dirigeant suprême et le seul, la souveraineté est indispensable à tout Etat. Si cette souveraineté est indispensable et rend la cohésion interne à un Etat elle est aussi symbole de puissance et d'indépendance du point de vue externe.

                2/La souveraineté : symbole de puissance et d'indépendance d'un Etat

        D'après Jean Bodin, la souveraineté de l'Etat se caractérise par les droits régaliens et par la reconnaissance internationale. Nous reviendrons prochainement sur la notion de droits régaliens mais parlons maintenant de cette reconnaissance internationale accordée. En effet dans un Etat souverain le dirigeant est le chef du peuple. C'est lui qui gouverne et possède tous les pouvoirs, nul ne peut le contredire ou contrecarrer ses plans. Cela donne donc l'image d'un Etat organisé qui n'obéit qu'à son souverain. Les Etats alentours n'ont donc aucune emprise sur lui, le souverain agit à sa guise et dirige donc un Etat totalement indépendant reconnu par les autres comme une puissance du fait de l'obéissance inconditionnée du peuple. La souveraineté apparaît donc comme indivisible, elle est incarnée par le souverain, nul ne peut la contrecarrer même les autres Etats et cela impose donc un certain respect de la part des nations étrangères. La souveraineté est alors synonyme de puissance au niveau international. Mais cette souveraineté ne serait pas sans un souverain pour l'incarner.

        II/Le souverain

                1/Un gouvernant super puissant....

        Comme évoqué précédemment, selon Jean Bodin la souveraineté est spécifiée par les droits régaliens. Cela concerne donc le pouvoir du Roi en fonction. Le philosophe théorise le souverain comme étant le chef suprême, il possède de nombreux pouvoirs de décisions. C'est lui qui décide des lois du pays, des guerres ou paix entreprises, il peut adopter le rôle de juge en dernière instance ou encore gracier des personnes en faute. Pour exercer sa fonction, le souverain peut nommer des magistrats afin de l'aider dans ses missions. Il délègue ainsi et fait transmettre et respecter la loi par d'autres personnes, ce sont les portes paroles du souverain. Certains magistrats ont un pouvoir décisionnaire tandis que d'autres sont seulement soumis aux décisions du souverain : « La magistrat est la loi vivante, écrit le juriste. Car la loi en soi ne porte que les commandements ou défenses qui seraient illusoires si la peine et le magistrat ne leur donnaient une sanction. La force du commandement gît en la contrainte » (Jean Bodin, Les Six Livres de la République). Le philosophe nous démontre bien ici la fonction du magistrat, homme servant d'intermédiaire entre le souverain et le peuple, portant la loi à ses utilisateurs, et soumis à l'autorité suprême du Roi. En effet celui qui gouverne est indépendant et seul décisionnaire dans la société, il n'est ni sujet à personne ni aux lois du fait qu'il en est le créateur. Cette vision d'un souverain puissant et dominant est soulignée par Jean Bodin dans Les Six Livres de la République : « Or il faut que ceux-là qui sont souverains ne soient aucunement sujets aux commandements d'autrui, et qu'ils puissent donner loi aux sujets, et casser ou anéantir les lois inutiles pour en faire d'autres (...) ». Néanmoins, même si celui qui exerce la souveraineté fait figure de chef pour son peuple, il obéit tout de même à certaines lois et principes. La souveraineté reste absolue parce qu'elle ne peut se déléguer. Lorsque le souverain mandate les magistrats, il ne leur transmet par la souveraineté mais leur donne le pouvoir d'exercer un certain nombre de compétences. Ils ne possèdent pas la souveraineté car elle est absolue, elle se défait pas de son souverain.

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