« L’invariance du clivage gauche/droite dans sa capacité à structurer le jeu politique s’accompagne de la variabilité historique de son contenu ».

WARTELLE Edouard Dissertation de vie politique 07/12/2021 Française

Dissertation sur le sujet : « L’invariance du clivage gauche/droite dans sa capacité à structurer le jeu politique s’accompagne de la variabilité historique de son contenu ».

Le paysage politique français ne cesse d’évoluer dans le temps et dans l’espace. Malgré un changement constant, les citoyens français ne cesse de s’identifier au clivage gauche/droite. Ce clivage marque la vie politique française de son empreinte par les valeurs que la gauche ainsi que la droite représentent mais également par leurs prises de position vis-à-vis des enjeux que rencontre la société française. Ce clivage prend racine durant l’été 1789, suivant la révolution française mais continue toujours d’être d’actualité. Cependant, malgré le fait que le clivage gauche/droite soit le marqueur politique permettant aux français de s’identifier politiquement pour in fine participer à la vie politique du pays, le clivage gauche/droite démontre une fluctuation des idées qu’ils représentent. En effet, comme nous l’affirme Rémi Lefebvre : « L’invariance du clivage gauche/droite dans sa capacité à structurer le jeu politique s’accompagne de la variabilité historique de son contenu ».

Alors d’après cette affirmation, nous pouvons nous demander : dans quelles mesures, le clivage gauche/droite s’est-il imposer dans le paysage politique français malgré une instabilité idéologique durant l’époque contemporaine ? Pour répondre au mieux à la problématique posée, nous allons tout d’abord étudier la naissance d’une division politique puis ensuite nous analyserons l’agencement du clivage dans la politique française et enfin comment les enjeux contemporains ont amené le clivage gauche/droite à se redéfinir.

I. Le clivage gauche/droite, naissance d’une bipolarité politique

Avant la révolution française, il n’existe pas de clivage politique français car tous les pouvoirs sont concentrés en une seule personne, le roi. À la fin du XVIIIème siècle, c’est le roi Louis XVI. Cependant, c’est la révolution française qui viendra mettre fin à la monarchie en France, un régime politique qui a su subsister durant des siècles. Malgré une idée commune de refaçonner la France, les révolutionnaires vont s’opposer au niveau idéologique. Cette première divergence politique française se manifestera durant l’été 1789. Ce premier affrontement idéologique se déroulera le 22 juin 1789 et prendra réellement forme le 28 août 1789.

A. Le 22 juin 1789, prémisse d’une division politique

Lors de cette date, des députés du Tiers-États décident de se réunir pour la première fois sans le roi et de plus sans son accord dans l’église Saint-Louis à Versailles. Ces mêmes députés seront rejoints par la suite par des membres du Clergé et par des membres de la noblesse. Les députés du Tiers-États vont décider de laisser les places les plus prestigieuses dans l’église c’est à dire dans la partie supérieur de la nef, places les plus proches du sanctuaire. Ce placement sera par la suite la partie droite de l’Assemblée, partie qui rassemble donc les royalistes c’est à dire des partisans du roi et de la monarchie. Ce placement et cette prise de position de la part du Clergé ainsi que de la noblesse prendra réellement forme lors de la prise de décision d’accorder au roi, un veto royal.

B. Le 28 août 1789, avènement du clivage gauche/droite

Durant ce vendredi 28 août, l’Assemblée nationale constituante examine une décision pour accorder au roi, un veto royal. C’est lors de cette prise de décision que le clivage gauche/ droite va se dessiner et prendre réellement forme. En effet, les royalistes en faveur d’accorder au roi un veto royal, ils décident de se placer à droite de l’hémicycle. Les opposants à cette décision, eux décident de se placer à gauche de l’hémicycle. Cette prise de décision constitue alors le clivage gauche/droite. Le clivage repose sur un placement des députés selon leurs idéologies et leurs accords s’ils sont pour ou contre l’accord d’un veto royal à Louis XVI. On peut dire alors que le clivage gauche/droite à ces débuts est d’ordre topographique. Les partisans et les dissidents à un débat se positionnent différemment selon leurs point de vue. » Plus concrètement, le clivage gauche/droite va s’imposer dans la vie politique française lors d’enjeux et de bouleversement que la société française va devoir faire face. Au fil des siècles qui suivent la révolution française, le clivage va animer la vie politique et deviendra permanent.

II. Le clivage gauche/droite, son agencement dans la politique française

WARTELLE Edouard Dissertation de vie politique 07/12/2021

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Le clivage gauche/droite va se développer au fil des années surtout sur trois grandes

questions que sont celle du régime, celle de la religion celle des enjeux sociaux-économiques. En effet, de la révolution française à la fin du XIXème siècle, c’est le débat autour du régime qui conviendra le mieux pour faire fonctionner la France mais aussi le débat autour de la religion. Dès le XXème siècles, ce sont les enjeux sociaux-économiques qui seront cristallisé par le clivage gauche/droite.

A. Le régime, premier débat cristallisé par le clivage

Le clivage s’est emparé du débat sur la question du choix du régime qui conviendrait le mieux à la nation. Après la révolution française, la question est de savoir quel régime mettre en place pour substituer le vide laissé par la monarchie renversée. Dès lors, la gauche se prononce en faveur d’une constitution d’une République. La gauche se déclare comme héritière des idées de la révolution française et devient alors la gauche républicaine. Cette gauche républicaine se réfère en grande partie à la philosophie des Lumières prônant une liberté politique, une souveraineté populaire dans le but de mettre définitivement fin à la monarchie. À droite, c’est l’exact inverse car celle-ci revendique un retour de la monarchie au pouvoir. Cette droite constituée en grande partie de membre du Clergé ainsi que de nobles. Le Clergé et les nobles savent que la mise en place d’une République mettrait fin à leurs avantages ou encore mettrait en péril l’ordre. La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen est perçu par cette droite comme immoral et subvertir les valeurs morales.

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