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Le clivage droite gauche en politique

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Par   •  24 Octobre 2018  •  Dissertation  •  4 561 Mots (19 Pages)  •  4 678 Vues

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Dissertation de Sociologie Politique

Valentine Boyer

Sujet : Le clivage gauche droite a-t-il encore du sens ?

          Jacques Chaban-Delmas avait lancé, dès son discours d’investiture en 1969, un projet qui devait aboutir à une politique nouvelle, celui d’une « nouvelle société », élaboré de manière à transcender le clivage gauche droite encore très présent en France. Ce projet avait pour objectif, après la crise de mai 1968 de renouer le dialogue au sein de la société et d’unifier différents courants politiques, par une approche d’ouverture. Même si ce projet a séduit une partie des hommes politiques de l’époque, une large partie d’entre eux est restée sceptique et fidèle au clivage gauche/droite.

De manière générale, un clivage se défini comme une fracture, une division. C’est un terme assez fort pour marquer une rupture, qui peut concerner des domaines très variés comme le clivage entre les villes et les campagnes, ou encore les clivages linguistiques. En France en ce qui concerne le domaine politique, il est la division qui oppose les partis de manière binaire depuis la Révolution et qui organise la vie politique française. Ce clivage est également présent en Europe. On parle aussi de progressistes et de conservateurs, mais l’étude du sujet se bornera à la France et à la politique française pour  mieux comprendre son contenu et sa signification.

         En France, ce clivage est né avec la Révolution, le 22 juin 1789, lorsque les députés du Tiers Etat décident de se réunir sans le Roi et contre sa volonté dans l’Eglise Saint Louis à Versailles. Ils sont rejoints par des membres du clergé et de la noblesse. Spontanément, le tiers Etat se déplace vers la gauche et laisse les places honorifiques à la noblesse et au clergé. Ces derniers deviendront la droite de l’Assemblée. Le 28 aout 1789, l’Assemblée nationale constituante va se poser la question du véto royal. Les députés qui y sont favorables (monarchistes) vont se   placer à droite de l’hémicycle, et les autres à la gauche de ce dernier.

 La question du régime est celle qui va le plus structurer ce clivage naissant. De 1789 à 1820, se pose la question de savoir de quel régime doit se doter la France. La gauche s’inscrit dans la filiation de la Révolution et se définit par les idéaux de la République. La droite, quant à elle prône un retour à la monarchie et à la tradition. Peu à peu les débats sur la République s’effacent. La question du choix du régime n’est donc plus au cœur des conflits opposants la droite et la gauche mais d’autres questions se substitueront à celle du régime politique et continueront d’alimenter cette division.

        C’est à partir de la question du choix du régime politique qu’on peut tenter de définir la droite et la gauche. La droite est de nos jours, caractérisée par une forme de conservatisme, de respect de l’ordre, de responsabilité individuelle, de traditionalisme et, économiquement, par son libéralisme alors que la gauche se définit principalement par sa volonté de progrès social; elle renvoie aux valeurs de progrès, d’égalité, d’humanisme, d’une organisation sociale et économique plus juste.

La définition de la droite et de la gauche n’a pas toujours été la même, bien que  des traits constants réapparaissent au fil du temps. Au cours de l’histoire, ce clivage a été évolutif : il ne renvoie jamais aux mêmes enjeux. Il a donc aussi un aspect contingent, et peut évoluer en fonction de la thématique politique dont il est question. Ces courants de pensées s’articulent à travers les partis politiques qui maintiennent le respect de la diversité des opinions. Ces partis sont les intermédiaires entre le peuple et le gouvernement et ils participent à l’animation de la vie politique.

         On peut donc comprendre la volonté de Jacques Chaban-Delmas de vouloir dépasser ces divisions pour une France plus unie. Pourtant cette initiative se révèle plus compliquée dans la pratique. Le système politique français reste très attaché à ce clivage, même si certains mouvements viennent le remettre en cause. La crise de la représentativité a conduit à une explosion des contestations à l’égard du système et de ses rouages, et vient questionner l’utilité et la légitimité de ce clivage. Il est possible de constater la diversité des notions et des thématiques exposées à travers ce sujet. On peut alors s’interroger: le clivage gauche/droite est-il un clivage à géométrie variable ?

         Celui-ci apparaît encore présent dans l’esprit des citoyens, un moyen essentiel pour eux de comprendre la manière dont s’articule la politique, ainsi que de s’identifier à une classe et à une idéologie. Toutefois, et paradoxalement, il faut admettre la remise en question de ce clivage qui semble de plus en plus s’éloigner des attentes du peuple.  La question n’est donc peut être pas tellement de nier ou non son existence mais plutôt de s’interroger sur les circonstances dans lesquelles il reste d’actualité, et celles où il ne l’est plus.

           Beaucoup le clament haut et fort « La gauche et la droite, ca ne veut plus rien dire ! ». Depuis le milieu du XIXème siècle, des questions se sont posées sur l’existence réel du cliavge/gauche droite. De nombreux auteurs et politiciens le contestent et affirment qu’il n’a plus de sens à present.  Pourtant, d’après un sondage réalisé pour Atlantico, 70% des français interrogés pour cette enquête acceptent de se positionner par rapport à une catégorie, alors qu’il leur est possible de ne pas faire de choix en répondant qu’ils ne sont ni de droite, ni de gauche, ni du centre.  Cela signifie qu’une large majorité de français est capable de se repérer dans l’espace politique, ce qui semble montrer que le clivage gauche/droite n’est peut être pas si dépassé. C’est ce qu’il s’agit de démontrer dans la partie suivante.

           Plusieurs facteurs tendent à ce que le clivage reste ancré dans les esprits et la vie politique française ; des facteurs de praticité, d’idéologie et d’identité.

L’opposition droite-gauche offre tout d’abord des repères essentiels aux Français.  Cette opposition reste encore omniprésente dans notre système politique actuel, que ce soit en terme de philosophie ou d’organisation du champ politique. Le clivage est indispensable pour décrypter et comprendre les évènements de la société. Les citoyens trouvent leur repères au travers des partis. Dans la logique de ce système, les partis se font concurrence et permettent l’expression de différentes idées. De ceci, Daniel-Louis Seiler, politologue, en déduit deux choses dans son ouvrage “Partis et familles partisanes en Europe”. D’abord que les citoyens ont pris conscience  de l’utilisaton des partis comme moyen de voir aboutir leurs revendications. En effet, les partis politiques sont constitués d’élus qui ont été choisi pour représenter le peuple. Ils deviennent les portes paroles du peuple qui ont pour devoir de faire adopter les réformes pour lesquelles ils ont été choisi.  Ainsi, les partis politiques, une fois au pouvoir, semblent être le procédé le plus efficace afin de voir réaliser ces revendications. Par la, les citoyens  trouvent dans les partis, la motivation d’un passage à l’action. Seiler constate alors dans un second temps, que le clivage  se traduit, par conséquent, en terme d’organisation.  

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