Commentaire de texte: Mes souvenirs sur Napoléon; Chaptal
Commentaire de texte : Commentaire de texte: Mes souvenirs sur Napoléon; Chaptal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Missju38 • 5 Décembre 2015 • Commentaire de texte • 4 054 Mots (17 Pages) • 2 689 Vues
Introduction :
« Pour bien connaître les causes qui ont amené la domination de Bonaparte sur la France, il suffit de jeter un coup d’œil sur la position dans laquelle se trouvait la France au moment au Bonaparte fut appelé à prendre les rênes du Gouvernement » A dit Chaptal dans son ouvrage Mes souvenirs sur Napoléon. En effet, selon lui, pour comprendre ce qui a emmené Napoléon au pouvoir et comprendre la transition qui a été faite entre le Directoire et le Consulat, il faut avant tout analyser la position et la situation de la France avant le coup d’état de Napoléon.
Le texte étudié est un extrait de l’essai biographique « Mes souvenirs sur Napoléon », 2ème partie, Chapitre 1. L’auteur a commencé à rédiger ses souvenirs sur Napoléon en 1817. Il n’était pas encore décéder mais était déjà exilé sur l’île de St Hélène. Cet ouvrage fût publié pour la première fois au XXI ème siècle par l’arrière-petit-fils de l’auteur.
Jean- Antoine Chaptal était un chimiste, médecin et un homme politique français. Pendant la période révolutionnaire, son action politique le fait entrer dans la mouvance Girondine. Il va publier en 1793, « Dialogue entre un Montagnard et un Girondin », qui va entraîner son arrestation. Lorsque Bonaparte prend le pouvoir en 1799, Chaptal intègre le conseil d'Etat. Le 6 novembre 1800, il devient ministre de l'Intérieur par intérim. Il est titularisé à cette fonction le 21 janvier 1801. Il va s’impliquer intensivement dans son rôle, et va engranger un grand nombre de réformes, ainsi que de transformations, notamment dans l’administration.
Cet extrait concerne la période entre la fin de la Révolution (1798-1799) et le début du Consulat (1999). En 1795, pendant que le Directoire se débat dans les difficultés à la fois économique et politiques, la guerre continue. Les troupes françaises avec à leur tête le jeune Napoléon vont de victoires en victoires. Napoléon sera alors désigné par le Directoire Général chef de l’armée de l’Angleterre. La France plonge peu à peu dans une situation catastrophique. Bonaparte confie donc ses pouvoirs au général Kléber, qui sera poignardé par un exalté le 14 juin 1800. En France, la situation économique et politique ne cesse de s’aggraver. Quand Napoléon rentre en France, auréolé de gloire, il profite de son avantage pour prendre le pouvoir. Il s’entend alors avec son frère Lucien, président des cinq cents, et Sieyès pour renverser le régime. Le 18 brumaire, il entre en force dans la salle de réunion du Conseil des Cinq cents, et met irrévocablement fin à la Révolution. Il met alors en place le régime du Consulat.
Ce texte nous permet de voir la prise de pouvoir de Napoléon sous l’angle de vue de Jean Antoine Chaptal, qui fût son ministre de l’intérieur. On voit bien à travers son écrit qu’il était un fervent admirateur de ce Consul, et qu’il le respectait profondément. On peut le voir à travers son esprit positif quant à sa prise de pouvoir qu’il qualifie de « renaissance de l’espoir dans tous les cœur ». On n’a donc pas dans ce texte une vision objective de la réalité des faits car Chaptal prend entièrement partie, sans transparence, pour Napoléon. Il le montre comme héro et sauveteur de la République, et de la population française. Ce texte nous permet également de bien rendre compte de la dysfonction des institutions politiques sous le Directoire et donc mieux comprendre son échec.
Dans un premier temps, nous verrons en quoi selon l’auteur, le régime du Directoire était voué à l’échec depuis le début, puis nous verrons l’instauration rapide et inattendue du Consulat, ainsi que la mise en place des différentes institutions politiques.
I- Le Directoire, un échec prévisible selon Chaptal
Selon Chaptal, pour expliquer le disfonctionnement du régime du Directoire, il suffit de se concentrer sur la situation de la France à cette époque, ainsi que sur ses institutions politiques, qui selon lui sont inadaptées et fonctionnent mal.
A- Les institutions dysfonctionnelles sous le Directoire
« Ce gouvernement […] portait avec lui les germes d’une dissolution générale »
Selon l’auteur, ce régime était dès son instauration voué à l’échec pour deux raisons. La première raison est que les institutions politiques misent en place étaient définitivement inadaptées à la situation de crise que supportait la France à ce moment-là. Du point de vue de l’exécutif, ce pouvoir était alors entre les mains de « cinq hommes », les cinq directeurs du Directoire exécutif. C’était un organe collégial qui était formé de cinq directeurs âgés de 40 ans au moins. Dans la pratique, le Directoire a exercé un véritable pouvoir réglementaire. Il disposait des prérogatives traditionnelles du pouvoir exécutif, il dirigeait l'administration, la police, l'armée mais sans pouvoir la commander, ainsi que les relations extérieurs. Enfin, il n'avait aucune compétence en matière de finances, qui étaient confiées à six commissaires, qui étaient nommés dans les mêmes conditions que les membres du Directoire exécutif. Ils ne disposaient pas de l’initiative des lois. Ces directeurs étaient « divisés d’opinion et d’intérêt » dans la mesure où ils étaient élus par le corps législatif. Le Conseil des cinq-cents établissait une liste de candidats comportant dix fois plus de noms que de postes à pourvoir. Le Conseil des Anciens, était alors chargé de choisir ses directeurs sur cette liste, au scrutin secret. De plus, le Directoire était soumis au renouvèlement annuel de ses membres. Dans ces conditions de recrutement, il se pouvait que les directeurs élus n’ai ni la même manière de penser, ni la même manière de fonctionner. De surcroît, ces directeurs n’avaient pas assez de force pour réprimer les dépassements, pour « comprimer les partis », pour « étouffer les passions ». On peut l’expliquer par le fait que ce régime intervenait juste après la période de la Terreur, ce qui a accru la méfiance à l’égard du pouvoir exécutif. Notamment pour Boissy d’Anglas, qui a jugé qu’il importait avant tout de limiter la puissance de l’exécutif. La majorité se rangea du côté de ce rapport, ce qui explique le manque d’intervention et de puissance de l’exécutif.
Pour ce qui est du pouvoir législatif, il était composé de deux Assemblées La première était le Conseil des cinq cents, et la deuxième le Conseil des anciens. Le conseil des cinq cents avait
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