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Commentaire de texte sur l'édit de Milan ou édit de Constantin (313)

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Par   •  28 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 278 Mots (6 Pages)  •  845 Vues

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Commentaire de texte sur l'édit de Milan ou édit de Constantin (313)

        « D'entre toutes les dispositions que nous n'avons cessé de prendre dans l'intérêt et pour le bien de l’État, nous avions décidé antérieurement de réformer toutes choses selon les lois anciennes et la règle des Romains, et de veiller à ce que même les chrétiens, qui avaient abandonné la religion de leurs ancêtres, revinssent à de bons sentiments… »

        Ces quelques lignes de tolérance sont extraites de l'édit de Sardique publié le 30 Avril 311 par l'empereur Galère. Pourtant, cet empereur romain est à l'origine avec Dioclétien de la « Grande Persécution » des chrétiens : en effet depuis Néron, cette religion est soumise à une répression sans précèdent étant donné qu'elle refuse des sacrifices à l'empereur. Ainsi, de nombreuses initiatives anti-chrétiennes sont prises dans l'Empire romain à partir de l'an 303 comme la destruction des édifices de culte et des écrits chrétiens, l'arrestation des clergés ou encore l'application de la peine de mort contre tous ceux qui refusaient les sacrifices. Cet édit de Sardique signé quelques jours avant la mort du souverain, laisse planer un doute quant aux motifs réels de sa promulgation : de nombreux historiens justifient ce choix par le fait que Galère craignait une vengeance du Dieu des chrétiens.

        L'édit de Sardique est considéré comme le précepteur de l'édit de Milan. Cet édit impérial est une lettre circulaire des empereurs romains Constantin et Licinius envoyée le 13 Juin 313 au gouverneur de Bithynie : ils reprennent l'essentiel du décret d'application de Galère. La publication de l'édit de Milan est précipitée par la victoire de Constantin et son allié Licinius qui règne sur la partie Orientale de l'Empire, sur l'empereur Maxence lors de la bataille du pont Milvius le 28 Octobre 312 : en effet, le prétendant à l'Empire aux croyances païennes déclare avoir eu des visions sous la forme d'un chrisme et entendu « in hoc signo vinces » soit « tu vaincras par ce signe ». Ainsi, Constantin devient co-empereur avec Licinius et Maximin Daïa et crédite sa victoire au nom du Dieu des chrétiens.  

        L'édit de Milan accorde la liberté de culte, proclame la fin des persécutions religieuses et concerne le rétablissement de l’Église : les livres et propriétés confisqués sont restitués aux chrétiens, et les obligations municipales pour les clergés sont supprimés.

        Mais alors, en quoi les mesures de l'édit de Milan correspondent-elles à une décision novatrice pour la société culturelle romaine ?

        Tout d'abord, essayons de voir les raisons de cette ouverture d'esprit religieuse (I), puis les nombreuses mesures prises par l'Empire en faveur de la chrétienté (II).

I] Les raisons de cette ouverture d'esprit religieuse

L'Empire romain souhaite désormais une cohésion religieuse (A) entre la religion païenne et les minorités religieuses, persécutés depuis longue date : mais cette tolérance soudaine est loin d'être anodine (B).

A) La volonté d'une cohésion religieuse

La « Grande Persécution » contre tous ceux qui ne suivaient pas la religion romaine traditionnelle est une idée de l’empereur Dioclétien : son intention était d'assurer l'unité religieuse de l'Empire après des décennies d'anarchie, et de privilégier les systèmes religieux à l'image du paganisme et du mithraïsme qui assurent l'autorité des empereurs qu'on placent au-dessus des dieux. Dans la partie la plus occidentale de l'Empire, l'empereur Constance Chlore se contente juste de fermer les églises sans persécuter personne. En Asie mineure sous Dioclétien, les martyrs seront nombreux : les chrétiens mais également les manichéens.

Ces minorités sont protégées par l'édit de Milan qui souhaite la cohésion religieuse et le vivre-ensemble religieux : il désire que chaque citoyen puisse s'intéresser à la religion de l'autre, et puisse exercer son culte sans aucune contrainte.

B) Les intérêts de l'empereur Constantin

Selon les historiens, la soudaine acceptation des religions minoritaires n'est pas anodine et la publication de cet édit ne pouvait être que bénéfique pour l'Empire romain. Tout d'abord, ce texte insiste sur le « respect de la divinité » et sur « tout ce qu'il y a de divin au céleste au jour » : les deux empereurs ne cessent de souligner leur « mansuétude » et leur « bienveillance ». Ainsi, ils semblent vouloir obtenir l'adhésion de Dieu en exposant leur altruisme, et cette persévérance laisse à penser que la réelle motivation de Constantin et Licinius est liée à la peur des représailles divines.

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