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Commentaire de texte : 1869. Le programme de Belleville

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Par   •  5 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 446 Mots (6 Pages)  •  1 322 Vues

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 Reymond Clément

Commentaire de texte : 1869. Le programme de Belleville

 Napoléon III régna en tant qu’empereur durant tout le Second Empire. Le Second Empire est vu avec le recul que l’on a de nos jours comme un régime politique autoritaire qui laisse peu de place à la critique. Il s’avère que Napoléon III disposait du pouvoir exécutif et de presque la plus grande partie du pouvoir législatif, (il peut faire voter une loi selon son initiative). A cette époque la presse écrite connait un essor, un essor due à l’alphabétisation des masses. Cette alphabétisation va permettre à plus en plus de monde de lire et écrire, d’où l’émergence d’idée nouvelles plus radicales venant bousculer l’ordre établi. Le document soumis à notre étude est un discours de Léon Gambetta. Il a été prononcé à Paris en 1869 et plus précisément à Belleville. Belleville est un quartier populaire de l’est parisien ou la majorité de la population est constitué d’ouvriers et de petits bourgeois. Léon Gambetta est un homme politique français de conviction républicaine. Il va essayer d’être nommé à la tête de la circonscription de Belleville en se présentant aux élections législatives de 1869. Ce discours a été par la suite retransmis dans un journal le 15 mai 1869 intitulé « l’avenir national ». Ce journal est un quotidien fondé sur une ligne éditoriale républicaine et anticléricaliste. On va voir que ce n’est pas un hasard si ce discours est publié dans ce journal. Le discours est structuré en trois parties. Dans une première partie il y a une brève introduction ; puis il annonce ses propositions et il finit sur la devise rédigé dans la Constitution de 1848 : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Nous allons nous demander quels éléments montrent que le programme de Belleville est novateur. Nous allons voir que la volonté d’agir par des réformes  et de faire table rase du passé fait que le discours est radical pour son époque.

Tout  d’abord, il conviendra de voir dans un premier temps qu’il y a une volonté d’agir de la part de Léon Gambetta qui se traduit par l’émanation d’idées radicales, qu’il entend défendre « énergiquement » (ligne3).

En effet, il propose de nouvelles lois qu’il compte bien faire intégrer comme norme à la société. Ainsi il va proposer d’appliquer le suffrage universel pour l’élection des maires, conseillers municipaux et des députés. Il s’avère qu’a cette époque le suffrage universel était la norme depuis 1848. Les électeurs étaient les français âgés de 21 ans et jouissant de leurs droit civils et politiques. Cependant Louis-Napoléon Bonaparte n’a pas respecté le droit des citoyens à élire car il s’est maintenu au pouvoir par le biais d’un coup d’état en 1851. Il y a donc de la part de Gambetta un réel désir de faire respecter la loi. Toujours dans un souci d’égalité, « l’arbitraire administratif » doit être remplacé par « l’égide des lois ».  

Pour Gambetta, l’égalité passe également par une mise en œuvre de la laïcité. Concernant l’éducation, Gambetta souhaite l’instruction primaire et supérieure laïque, gratuite et obligatoire. Gambetta propose une mesure plus radicale que celle de Duruy, Duruy exerce sous le second Empire la fonction de ministre de l’instruction publique entre 1863 et 1869. Duruy avait déjà proposé une loi visant à réformer l’enseignement primaire et supérieur. Duruy avait déjà affiché sa volonté d’établir la gratuité et l’obligation de l’instruction pour les enfants entre 7 et 13 ans. A cette époque en effet, un enfant sur cinq ne fréquente pas l’école et dans plus de huit cents communes il n’y a pas d’école primaire. Il y a chez Gambetta une volonté d’aller encore plus loin dans la mesure où il souhaite une instruction explicitement laïque. Ce souci de laïcité se retrouve également dans la ligne vingt du discours : « la suppression du budget des cultes et la séparation de l’Eglise et de l’Etat ». Il exprime les prémices de ce qui sera effectif à partir de 1905. Ces idées nouvelles et radicales ne pourront être mises en œuvre qu’en mettant fin à un monde encourageant « l’antagonisme social ».

Dans un deuxième temps il conviendra de voir que ce programme est novateur car il affiche clairement une aspiration au progrès. Aspiration qui ne peut ce faire que par l’abolition d’un monde ancien et désuet. Ce monde ancien est incompatible avec les aspirations progressistes de Gambetta. Dans le programme de Belleville est affirmée la volonté d’abroger certaines lois. Ainsi, la loi de sûreté générale établie en 1857 se trouve être liberticide car elle autorise l’arrestation et la déportation d’individus pour délits politiques. En 1858, la tentative d’attentat d’Orsini contre Napoléon III conduit à un durcissement des lois. Ainsi sont supprimés les journaux. Le général Espinasse est nommé au ministère de l’Intérieur et de la Sûreté générale. Le général Espinasse ordonne aux préfets d’arrêter « les hommes les plus dangereux ». Ainsi sont déportés 430 personnes en Algérie. Gambetta s’oppose à cette loi qui vise plus particulièrement les républicains et les socialistes.

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