Le rôle de De Gaulle dans la France
Dissertation : Le rôle de De Gaulle dans la France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Elsa Valet • 18 Mars 2021 • Dissertation • 3 371 Mots (14 Pages) • 1 600 Vues
HIS4316 Présenté à Yolande COHEN
Histoire de la France au XXe siècle
Examen final
Par
Elsa VALET (VALE67600000)
Université du Québec à Montréal
Le 21 décembre 2020
Dans ses mémoires, Charles de Gaulle exprime toute sa conception de la nation à travers cette phrase : « Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l’inspire aussi bien que la raison. Ce qu’il y a, en moi, d’affectif imagine naturellement la France, telle la princesse des contes ou la Madone aux fresques des murs, comme vouée à une destinée éminente et exceptionnelle », citation tirée des Mémoires de Guerre de Charles de Gaulle.
Majoritairement connu pour son appel du 18 juin 1940, où il appelle la France à résister contre l’oppresseur, Président et fondateur de la Ve République, le Général de Gaulle se bat dans une diplomatie déchirée pour préserver ses propres intérêts et les intérêts de la France à travers le monde. À partir du 18 juin 1940, il s’est posé comme chef et comme « celui qui a dit non » à partir de la Libération le 8 mai 1945, lui, qui se pose en tant que chef d’Etat et ses idées, le gaullisme, espèrent obtenir une place plus importante au sein de l’opinion publique. Le Général de Gaulle s’est construit une image mythique autour de sa personnalité, liée à la « France Éternelle », qui véhicule l’image du général, accompagnée par l’idée de grandeur. Selon lui, il a tenu un rôle important pour sauver la France.
Nous pouvons donc nous demander de quelle manière le Général de Gaulle a-t-il contribué à la construction de la France que l’on connaît aujourd’hui, de 1946 à nos jours, et où est la place du gaullisme dans cette construction étatique ? Nous allons répondre à cette question en trois grandes parties. En premier lieu, nous verrons comment le nationalisme gaulliste se bat contre la IVe République, puis dans un deuxième temps, nous analyserons l’application du gaullisme au moment où De Gaulle est au pouvoir. Enfin, dans une dernière partie, nous verrons que le gaullisme est une continuité de De Gaulle.
- Nationalisme gaulliste contre la IVe République
- La Constitution de Bayeux
De Gaulle a manifesté son nationalisme gaulliste à partir de la fin de la Seconde Guerre Mondiale avec la Constitution de Bayeux et le résistancialisme. Il a continué le mythe de la IVe République pour considérer tous les Français comme des Résistants de la 1ère heure et ainsi gommer les collaborations du régime de Vichy avec l’Allemagne nazie. Concernant la Constitution de Bayeux, De Gaulle a quitté le pouvoir le 20 Janvier 1946 opposé au retour en force des partis politiques et des tractations entre partis. Ces conceptions sont expliquées dans le discours de Bayeux en Normandie. Ce choix est symbolique puisque Bayeux est la première ville française libérée par les alliés le 8 Juin 1944. Le 16 juin 1946, le Général De Gaulle prononce un discours dans lequel il exprime ses idées constitutionnelles pour la IVe république. Le but de ce discours est d’influencer les membres de la deuxième constituante. En particulier ceux qui peuvent lui être favorables, les membres du Mouvement Républicain Populaire (MRP). Ses idées sont développées dans ce discours et il organise ses propositions autour de deux axes : la séparation des pouvoirs et un arbitrage national. Il est opposé au régime d’Assemblée qui aboutit à la confusion des pouvoirs au profit de l’Assemblée et de partis. Il ne faut pas que le pouvoir exécutif émane de l’autre pouvoir auquel il doit faire équilibre. Il procède du Chef de l’Etat qui, lui, est placé au-dessus de partis. Il est en position d’arbitre national – les primaires loin de la logique gaullienne –. Donc le gouvernement ne dérive plus de l’Assemblée Nationale mais du Chef de l’Etat. De Gaulle propose qu’il soit élu par un collège de grands électeurs plus large que le Parlement. Le Président doit être le Président de la République mais aussi de l’Union Française car il y a encore les colonies. L’idée pour lui quand même est d’avoir une légitimité propre, sans aller trop vite. A partir de là, le Chef de l’Etat doit désigner le premier ministre et les ministres en tenant compte de la majorité parlementaire.
Ces pouvoirs doivent être confiés à un Président de la République, indépendant du Parlement, mais qui est élu par des représentants de l’Union Française. Le Parlement doit juste relayer les décisions du président, sans intervenir dans le choix des ministres. Selon De Gaulle, le centre de gravité ne se fait plus dans les institutions à l’Assemblée Nationale élue au suffrage universel, mais dans un Président de la République, doté de pouvoirs forts, qui dirige un gouvernement dont il inspire la politique. Le discours de Bayeux est un appel de la part de De Gaulle à refuser les institutions de la IVe République, sans succès.
À partir de 1947 jusqu’en 1958, la IVe République est prononcée et 24 gouvernements se succèdent en 11ans d’existence. République née après la Seconde Guerre Mondiale, La IVe République est une démocratie parlementaire, affaiblie par les épurations légales et sauvages qui ont suivi la Guerre, ainsi que les lois d’amnisties. Ces lois visent à faire taire le passé en éliminant certains crimes et à rechercher un consensus national après un traumatisme profond.
- De Gaulle contre la IVe République
La IVe République est une république de type parlementaire, c’est-à-dire que ce sont les députés qui possèdent la majorité du pouvoir. Pendant la période de la IVe République, les premiers ministres dits les Présidents du Conseil, ont un pouvoir réduit et sont souvent renversés par l’Assemblée Nationale lorsque les députés s’opposent au projet du gouvernement. Ces gouvernements qui ne durent parfois qu’un seul jour sont parfois impuissants face à cet immobilisme. De 1946 à 1947, la République est plutôt stable : 3 partis dirigent l’Assemblée Nationale et s’unissent: le SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière ou Parti Socialiste), le MRP (Mouvement Républicain Populaire) et les Radicaux (parti du Centre). Deux partis se trouvent dans l’opposition, le RPF (Rassemblement du Peuple Français), parti de De Gaulle, qui s’est opposé à la Constitution de 1946 et le Parti Communiste (PCF). Les désaccords de De Gaulle avec les membres de son gouvernement sont fréquents, notamment avec les socialistes et les communistes. Le 20 janvier 1946, De Gaulle démissionne pour protester contre ce qu’il appelle « le régime des partis ». En 1947, il crée le Rassemblement du Peuple Français ou le RPF, qui est selon lui, non pas un parti, mais un mouvement qui permet l’adhésion de tous les Français. L’Union Gaulliste comprend des républicains de Gauche avec André Malraux, des modérés comme Jacques Baumel, des démocrates-chrétiens comme Edmond Michelet, des radicaux comme Michel Debré et aussi des socialistes comme Louis Vallon. Cette union doit rassembler les français face au communisme. Le départ de De Gaulle du RPF marque l’échec à former un grand parti de la Résistance, une résurgence des luttes et des divisions partisanes, et il est convaincu que le manque de succès de l’Union Gaulliste est en partie dû au fait qu’il est sorti du jeu politique. Il a une forte volonté de renforcer l’exécutif de la IVe République : De Gaulle est dans l’opposition. Il s’oppose à la constitution de 1946 qui lui paraît abaisser le pouvoir exécutif et laisser libre cours au jeu des partis. Tout au long de la IVe république, il est l’un des principaux opposants, et il dénonce une instabilité ministérielle, et soutient même le thème d’un exécutif fort et d’une nation unie.
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