De Gaulle et la France libre

 De Gaulle et la France libre

Introduction:

“Quoi qu'il arrive, la Flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la radio de Londres”. C’est avec ces phrases que depuis Londres, le général De Gaulle termine son “appel” du 18 juin 1940 sur la chaîne de radio britannique BBC. Cet appel demande à tous les français de poursuivre le combat et est considéré comme l’acte fondateur de la France Libre. Il est aussi le premier acte du regroupement de français libres, partageant le même refus de la défaite. En effet, le 17 juin 1940, la France est vaincue par l’Allemagne et le 22 juin l’armistice est signé par Philippe Pétain, acceptant donc l’occupation du territoire français par les allemands au nord et à l’ouest et la mise en place du régime de Vichy au Sud. Les régimes totalitaires règnent alors victorieux sur l’Europe: depuis 1922 et l’arrivée au pouvoir de Mussolini en Italie, l’Europe est assombrie par l’apparition de régimes totalitaires. ( Staline en 1924 en URSS et Hitler en 1933 en Allemagne) Si l’idéologie communiste de l’URSS ne nécessite pas l’augmentation du territoire, les régimes fascistes italiens et nazis allemands sont marqués par une volonté de conquête et d’augmentation de leurs territoires. Ainsi ceux-ci entreprennent conquêtes et annexions, en Europe mais aussi en Afrique. Les forces alliés qui dans un premier temps décident de ne pas intervenir se sentent obligées d’agir en 1939 lorsque Hitler envahit la Pologne: la guerre est déclarée. Cependant les forces alliés subissent dans un premier temps de lourdes défaites dont notamment la France vaincu en seulement 6 semaines par les forces allemandes. Ainsi, en 1940, dans un contexte de seconde guerre mondiale où seule se dresse la Grande Bretagne face aux régimes totalitaires italiens et allemands, De Gaulle, exilé à Londres, incarne la volonté de résistance et  représente le dernier espoir d’une France Libre. Mais quels sont les objectifs politiques et militaires du chef de la France Libre en vue de la libération et comment s’organise-t-elle ? Dans une première partie les objectifs politiques et militaires de la France Libre et De Gaulle seront développés avant d’étudier ensuite l’organisation de la France Libre par De Gaulle.

I- Les objectifs politiques et militaires de la France Libre

1- Des envies politiques marquées

Alors que les armées allemandes commencent à couvrir le territoire français au début du mois de juin 1940, le général de Gaulle se rend à Londres. Alors sous-secrétaire d’État à la guerre dans le gouvernement de Paul Reynaud, il cherche un appui militaire auprès de Winston Churchill. Ce dernier souhaite que la guerre se poursuive. Rentré en France, De Gaulle apprend la démission de Paul Reynaud. Soucieux de l’avenir politique et militaire de la France, il décide de poursuivre la résistance en regagnant Londres le 17 juin. Depuis l'Angleterre, il propose une alternative politique au régime de Vichy. Depuis Brazzaville, la nouvelle capitale de la France Libre, le 27 octobre 1940, il se présente comme le nouveau dirigeant de la France Libre. En effet, il considère le régime de Vichy comme inconstitutionnel et soumis à l'envahisseur. Dans son discours, il affirme sa volonté de libérer la France et de la défendre ainsi que de faire tout en son possible pour restaurer son indépendance. C’est également à Brazzaville que de Gaulle crée, le 16 novembre 1940, l’Ordre de la Libération. Né avec les premières institutions de la France libre, l’Ordre vise « à récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l'œuvre de la libération de la France et de son Empire ». Cet acte régalien participe aussi de l’affirmation de la légitimité de De Gaulle face à Pétain, qui lui, peut remettre la Légion d’honneur, au moment même où les Forces françaises libres déplorent leurs premiers tués au combat par les forces vichystes au Sénégal et au Gabon. Le chef des Français libres est le seul à pouvoir, par décret, nommer les membres de l’Ordre. Il le fait avec parcimonie afin de conserver à cette chevalerie exceptionnelle créée au moment le plus grave de l'histoire de France » son exemplarité. Pour la même raison, il met un terme à l’attribution de la croix de la Libération en décidant la forclusion de l’Ordre en janvier 1946.Au total, ses membres, les Compagnons de la Libération, sont au nombre de 1 038 hommes et femmes, 18 unités militaires et 5 villes. Ils appartenaient aussi bien à la France libre qu’à la Résistance intérieure. Soit l’ensemble des mouvements, des réseaux clandestins et des maquis qui, durant la Seconde Guerre mondiale, ont poursuivi la lutte contre l'Axe et ses relais collaborationnistes sur le territoire français depuis juin 1940 jusqu’à la Libération en 1944. De tous âges et de toutes origines sociales et géographiques, les Compagnons de la Libération se sont distingués par leurs actions pendant la guerre. Engagés pour la liberté de leur pays et pour la démocratie, contre l’idéologie de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste, ils ont montré leur volonté de combattre jusqu’au bout. Ils portent encore aujourd'hui encore des valeurs citoyennes et républicaines. Une grande majorité des Compagnons de la Libération, environ 70%, sont des combattants de la France libre. Ils se sont engagés comme marins, aviateurs ou soldats de l’armée de terre. Ces volontaires sont principalement engagés afin de soutenir de Gaulle et de restaurer l’indépendance de la France. Ils sont animés par un sentiment de vengeance, ils se doivent de laver l’affront subi par l’armée nazie lors de l’invasion de la France. Afin de consolider son socle de résistants, de Gaulle fait paraître dans des journaux clandestins dans le courant juillet 1942 des tracts contenant les grandes phrases de ses idées comme la réinstauration de la démocratie, ainsi que d’alliances internationales.

2- Un symbole fort, la croix de lorraine

L'Amiral Georges Thierry d'Argenlieu la fit adopter par la France Libre en 1940. Il écrivit à de Gaulle qu'il fallait aux Français libres une croix pour lutter contre la croix gammée. Dans son ordre général du 3 juillet 1940, le vice-amiral Emile Muselier (1882-1965), nommé l'avant-veille au commandant des forces navales et aériennes françaises libres, créa, pour les forces françaises ralliées à de Gaulle, un pavillon de beaupré (carré bleu, avec au centre, la croix de Lorraine en rouge par opposition à la croix gammée) et pour les avions, une cocarde à croix de Lorraine. Le symbole a été adopté ensuite par tous les Français libres et figure sur de nombreux insignes (insigne émaillé porté par de Gaulle), monuments, timbres créés sous les gouvernements du Général de Gaulle (1940-1946, & 1958-1969), notamment l'Ordre de la Libération, créé à Brazzaville le 16 novembre 1940 ou la médaille commémorative des services volontaires dans la France libre, créée par décret le 4 avril 1946.

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