Comment la France libre incarne-t-elle le retour de la République à la libération ?

Après neuf mois d’attente, de part et d’autre des lignes de défense pour les forces alliées et allemandes, Hitler donne l’ordre à ses troupes, le 10 mai 1940 d’attaquer les Pays-Bas, le Luxembourg, la Belgique et la France. L’armée française, qui pourtant oppose une réelle résistance à l’ennemi, est vaincue en six semaines. Toutefois, le 18 juin 1940, le général de Gaulle, alors sous-secrétaire d’État à la défense nationale, refuse cette défaite et fait le choix de continuer le combat depuis l’Angleterre, d’où il adresse, un appel historique à ses compatriotes. Des français, mais également quelques étrangers, formant des groupes d’origines diverses, le rejoignent donnant ainsi naissance à la France libre, et à la Résistance extérieure. « Oui, nous avons subi une grande défaite ». Tels sont les mots du Général de Gaulle, lors de son second appel du 22 juin 1940, à la radio de Londres. Des mots qui font mention, de manière claire, à la défaite militaire de la France dans cette Seconde Guerre Mondiale, et à la signature de l’armistice qui a eu lieu le jour même. Suite à cette armistice, signé entre le représentant du troisième Reich allemand et Philippe Pétain, la France métropolitaine est divisée en deux parties, c’est-à-dire, la zone occupée par l’armée Allemande, et la zone dite « libre ». Ainsi, nous pouvons donc nous demander : « Comment la France libre incarne-t-elle le retour de la République à la libération ? ». Pour répondre à notre questionnement, nous monterons dans un premier temps, la légitimité de la France libre, puis, nous étudierons une France libre combattante auprès des alliés. Enfin, il sera intéressant d’étudier le projet démocratique de la France libre.

La France Libre désigne le « mouvement » créé par le général de Gaulle, à l’occasion suite à de son appel lancé sur les ondes de la BBC (British Broadcasting Corporation) à Londres le 18 juin 1940. Cet appel demande un rassemblement, hors de France, de volontaires qui s’engagent à poursuivre la lutte sous ses ordres, aux côtés de l’Angleterre, alors que le maréchal Pétain appelle de son côté́ l’armée française à cesser le combat. Le général de Gaulle est reconnu comme chef des Français Libres, par le premier ministre britannique, Winston Churchill le 28 juin 1940. Dès lors, l’expression « Français Libre » devient une nouvelle nationalité́ pour tous ceux qui suivent le général de Gaulle. Suite à cet évènement, il fonde la France libre et recrute les forces françaises libres (FFL). Les FFL, qui désignent l’armée de la France Libre, constituée par de Gaulle, en 1940. Pour préciser nos dires, cette armée est composée de soldats ayant échappé aux allemands, de civils venus de France, et de troupes coloniales de l’Afrique équatoriale française (AEF), ralliée à la France Libre. D’autres colonies se rallient peu à peu à la France libre, et le nombre de recrues, d’hommes et femmes, passe de 10 000 à la fin de l’année 1940 à 54 000 en juillet 1943. En effet, la fusion des armées de de gaulle et de Giraud (commandant civil et militaire, en Afrique du Nord), le 1 aout 1943, permet à quelques volontaires supplémentaires d’opter pour la France libre (les autres faisant le choix de rester dans les rangs de l’armée d’Afrique fidèle à Vichy, jusqu’en novembre 1942).

Hormis une mobilisation importante, pour être encore mieux reconnu par les alliés, de Gaulle se dote d’un gouvernement, d’une administration, de territoires, d’une armée (qu’on a évoqué auparavant), et d’une représentation diplomatique distincts de ceux de l’État français. L’accord Churchill et De Gaulle du 7 aout 1940, met en forme la déclaration du 28 juin, officialise l’existence de la France Libre, et de son chef, aux yeux du gouvernement britannique, et donne à la France Libre ses assises administratives et financières. Le général est à la tête des troupes françaises mais il déclare « accepter les directives du haut commandement britannique » et surtout, il dépend financièrement du pays qui l’héberge. Ainsi, de Gaulle forme un véritable gouvernement, le Comité National français (CNF), en septembre 1941. D’ailleurs, la création de ce comité, a été suggéré par Winston Churchill, afin de donner une apparence plus constitutionnelle, et moins dictatoriale à de Gaulle. Par la suite, en juin 1943, après le débarquement américain en Afrique du Nord, le CNF laisse place au conseil français de libération nationale (CFLN), qui s’installe à Alger. À sa création, il est dirigé par le général Giraud et le général de Gaulle. Ce dernier, en devient le seul chef en septembre 1943.

D’ailleurs, il ne faut pas oublier que la France libre est combattante auprès des alliés.

Tout d’abord, en 1940, la population française fait encore confiance à Pétain, mais quelques individus forment des mouvements de résistance (organisation de résistance menant des actions d’information de la population, et des actions armées) qui s’opposent aux Allemands et au régime de Vichy : Combat, Libération-Sud, Franc-tireur… Ils font de la propagande en diffusant des tracts et des journaux clandestins et préparent des évasions vers la zone libre. Pour

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