Comment la France Libre incarne-t-elle le retour de la république à la Libération ?

Dès mai-juin 1940, la France est envahie par la Wehrmarcht ce qui provoque l’exode de plus de 8 millions de français vers le sud et l’ouest du pays. Le maréchal Pétain, à la tête du gouvernement est favorable à l’arrêt de combats car il estime que les forces allemandes sont supérieures aux françaises et signe le 22 juin 1940 l’Armistice à Rethondes qui présente un certain nombre de conditions imposés à la France par Hitler, faisant de celle-ci un état vassal au Reich totalement humiliée. Désormais une ligne de démarcation sépare la zone occupée (notamment le nord et l’ouest) de la zone libre (sud) ayant pour nouvelle capitale Vichy où le maréchal met en place un régime antirépublicain de collaboration qui peu à peu devient fasciste. Cependant, avant la signature de l’Armistice, le général de Gaulle, alors méconnus, prend la parole le 18 juin au lendemain du discours de Pétain, depuis les studios de la radio britannique de la BBC afin d’appeler les français à résister contre l’occupation ainsi que le gouvernement collaborateur. Il insiste pour ne pas abandonner la lutte mais de résister, de coopérer avec les Alliés, mobiliser les colonies et demande aux français qui le peuvent de le rejoindre à Londres pour continuer le combat. En conséquence, de Gaulle fonde la France libre, c’est-à-dire l’organisation de résistance extérieure pour poursuivre la lutte avec les colonies contre l’Allemagne nazie aux cotés des Alliés qui est alors reconnue par ces derniers. Mais alors comment la France libre incarne-t-elle le retour de la république après la libération ? Nous verrons premièrement comment et quelle légitimité est donnée à la France libre (I), puis que celle-ci est combat auprès des Alliés (II) avant de voir le projet politique démocratique qu’elle prévoit (III).

En 1940, de Gaulle fonde la France libre depuis Londres en faisant appel au français de le rejoindre ce qui permet la création à la France Libre de forces armées : les Forces Françaises libres (FFL) afin de lutter aux côtés des Alliés dont les effectifs augmentent avec le ralliement des colonies. Sa légitimité ainsi que celle de la France libre sont alors reconnues par les Alliées.

Ainsi, bien que de Gaulle soit en exil, il constitue un gouvernement dans le but d’assurer la légitimité de son autorité face aux Alliés. Le Comité national des français (CNF) devient l’instance de la France libre, un embryon d’Etat organisé en plusieurs directives : Information et Presse, Marine marchande, Administration et Finances, Colonies et Affaires économiques, Justices, Armement mais encore des Affaires politiques dont est chargé Gaston Palewski. De ce fait, le CNF présidé par de Gaulle est chargé d’affaires dans le domaine politique, militaire, juridique mais aussi économique et financière.

Deux ans plus tard, en juin 1943 le Comité française de la libération nationale (CFLN) succède au CNF. Celui-ci est installé à Alger puisqu’il est présidé par de Gaulle mais aussi d’Henri Giraud (jusqu’en septembre) car il est né de la fusion de CNF et du Commandement en Chef français civil et militaire d’Alger. Le CFLN est assisté d’une Assemblée consultative qui représente les tendances de la Résistance extérieure et intérieure. Ces instances rendant alors la France libre légitime puisqu’elle est désormais reconnue par les Alliés à savoir les britanniques, les américains mais aussi les soviétiques entrés dans la guerre en 1941.

La France libre ainsi que son gouvernement sont en effet crées dans le but de résister non seulement à l’occupation nazie et au régime collaborateur de Vichy, mais surtout dans le but de combattre auprès des Alliés. L’objectif est donc d’unifier l’effort de guerre dans la lutte contre le nazisme en compagnie des alliées mais aussi des colonies ce qui inclus donc la Libération de la France. Une vraie coopération entre la France libre et les Alliées se fait puisque ce sont les britanniques en premier lieu qui reconnaissent la légitimité et permettent à de Gaulle de faire appel à résister, à recruter les français pour les FFL et diriger le France libre. De plus, c’est suite au débarquement des américains en Normandie en 1943 que le CFLN est créée, Henri Giraud étant apprécié de ces derniers.

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