Droit de révolte introduction
Dissertation : Droit de révolte introduction. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar azadix13 • 26 Février 2017 • Dissertation • 1 203 Mots (5 Pages) • 894 Vues
La révolte peut-elle être un droit et est-elle légitime ? Il y a au moins deux réponses
possibles à cette interrogation, deux réponses qui peuvent précisément faire
problème du fait de leurs divergences. Mais c’est un problème qui pour paraître
doit en passer par plusieurs remarques concernant la nature du pouvoir :
On peut tout d'abord soutenir que le pouvoir est d'ordre naturel. De ce point de vue
il se définira par sa source. Ainsi, il y aurait sens à supposer l’existence de quelque
chose comme des qualités naturelles qui auraient pour but d’identifier exactement
la personne dont les aptitudes le désigner pour exercer le pouvoir. En ce sens que la
nature de cette personne se trouverait absolument ordonnée l’à exercice même du
pouvoir. Or cette conception a pour conséquence d’exiger un pouvoir absolu. Mais
en quel sens ? Elle exige un pouvoir absolu au sens où la personne que sa nature
appelle à exercer le pouvoir serait supérieure aux autres hommes de sorte qu’il n'y
aurait absolument aucun sens à vouloir en partager l’exercice avec un concurrent. Il
n’y aurait pas même de sens à parler de concurrence pour la conquête du pouvoir.
C’est le cas par exemple dans une monarchie. Ainsi, on ne pourrait pas même
concevoir la possibilité qu’il existe un droit de révolte : en effet, si dans une
monarchie le souverain, qui est en charge d’exercer le pouvoir, y est appelé par sa
nature, s’il a pour vocation d’exercer naturellement le pouvoir, alors on ne voit
pas en quoi quiconque pourrait se révolter contre sa légitimité, ni en vertu de quel
droit. Le prince, en tant que souverain absolu, aurait donc un droit incontestable à
exercer son pouvoir, puisque personne d'autre n’aurait pu l'exercer à sa place. Si
c'est donc bien l’ordre des choses (la nature) qui établit le souverain dans son
pouvoir alors il est en droit de détenir absolument le pouvoir absolu. Et si jamais le
peuple se révolte, la souveraineté du prince pourra être maintenue dans ses droits,
en toute légitimité, par la discipline ou la force. Dans cette perspective le pouvoir
n’a pas besoin, pour exister, de l’avis des sujets, il les précède et doit être tenu pour
la condition même de leur obéissance. Au sein d’un régime absolu les sujets du
Prince sont tenus à l’obéissance, ils lui sont assujettis, ou plutôt ils ont à son égard
des devoirs avant même qu'ils aient des droits à faire valoir. Ce qu’on appelle
peuple est alors fixé dans son statut par des devoirs à l’égard du pouvoir. Devoirs
qui ont la priorité absolue sur les droits. Bref, la multitude d’individus qui fait
peuple ne peut faire valoir aucun droit en face du pouvoir car elle n’est pas la
source du droit ni le porteur de droits individuels ou naturels. Par exemple, les
devoirs du paysan ne seront pas les mêmes que celui du seigneur, mais tous ont
d'abord des devoirs envers le Prince.
D’un autre côté on peut considérer que le pouvoir est l’effet d’une institution, c'est
ce que l'on appelle généralement un Etat. L’Etat serait donc institué, il serait fixé
par institution dans une fonction précise. Ou plutôt disons qu’il serait institué en
vue d'un but précis, un but fixé par le peuple et en vue du peuple. De sorte que le
pouvoir serait cette fois-ci fondée non pas sur une qualité humaine réputée
naturelle, mais sur la volonté du peuple. De ce point de vue il faudrait dire que le
lieu du pouvoir, le lieu depuis lequel s’exerce le pouvoir est, en droit, vide. Le lieu
du pouvoir est vide en ce sens que normalement il n’ y a aucun moyen de savoir à
l'avance quel est celui qui aura la tâche de l’exercer, car « n’importe qui » pourrait
le faire. Le pouvoir n’appartient à personne en particulier mais à tous. Dans
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