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Commentaire de texte (partie explicative Kant)

Commentaire d'oeuvre : Commentaire de texte (partie explicative Kant). Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Mars 2021  •  Commentaire d'oeuvre  •  865 Mots (4 Pages)  •  618 Vues

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I/ 1. La dimension kantienne de la liberté a priori (a priori au sens commun du terme, et non kantien) de l’homme est à mes yeux celle qui est à même d’être la source la plus vive de l’intérêt de l’extrait, et de l’ouvrage. En effet, quelques mots avant l’extrait étudié, Emmanuel Kant écrit « Sapere aude ! », célèbre formule érigée par le philosophe en réponse à la question Qu’est-ce que les Lumières. Cette injonction, Ose savoir, implique, tout autant que l’extrait étudié, la liberté a priori de l’homme, en tant que résolument capable de se détacher de toute tutelle et de tendre à atteindre son autonomie intellectuelle en exerçant son libre-arbitre. La liberté n’est pas pensée ici comme l’état définitivement et éternellement opposé à la captivité, à la servitude et à la contrainte, mais comme la possibilité pour l’homme d’initier une quête de résistance et d’affranchissement intellectuels vis-à-vis de ces trois dernières. Cette quête, qui se mue in fine en liberté kantienne, en tant qu’elle est possible a priori, révèle que les hommes exercent cette liberté avant qu’une quelconque mainmise ou une quelconque relation de pouvoir ne s’applique à eux. L’affirmation de Michel Foucault selon laquelle le pouvoir ne s’exerce que sur des sujets libres en tant qu’ils sont capables d’y résister est ici paradoxalement juste. Il estime que tous les sujets ont accès à une marge de liberté, aussi restreinte soit-elle, qui fonde leur capacité à résister. La liberté précède ainsi l’exercice du pouvoir et la résistance intellectuelle au biopouvoir du clergé et des tutelles lato sensu, incitée par Kant, n’est que l’effort pour étendre et renforcer cette liberté.

2. En posant la liberté comme condition a priori, le philosophe érige aussi la pleine responsabilité de l’individu encore esclave, mais paradoxalement libre, en paramètre tacite, tout en l’exhortant à s’en servir pour penser librement. Il y a chez Kant ainsi un consentement, indéniablement actif, à se soumettre volontairement à la tutelle. Pour le philosophe allemand, « paresse et lâcheté » sont les agents de ce consentement ; toutefois, le conformisme, la crainte de la solitude voire celle du sacrifice fait à ce combat intellectuel, Cette soumission intellectuelle, ce consentement à la tutelle, est l’angle d’attaque du Discours sur la servitude volontaire rédigé par l’écrivain humaniste français Etienne de la Boétie, antérieur à Kant, en 1548. En effet, selon Etienne de la Boétie, la force des tyrans tient sa durabilité de la soumission, voire du consentement, au moins passif, de ses sujets. Plaçant in fine entre les mains des individus eux-mêmes le destin de leur autonomie politique, il en appelle à la conquête de leur liberté, commune aux projets intellectuels de Kant et de la Boétie. Notons toutefois que ce discours est écrit dans une volonté de conquête de liberté individuelle vis-à-vis des despotismes politiques. Toutefois, bien que Kant dénonce quant à lui la mainmise religieuse sur l’individu, il serait erroné de réduire les cibles des attaques virulentes du philosophe allemand au simple clergé, puisque cette émancipation sera éminemment politique dans son Conflit des facultés, où il décrit la Révolution française comme des « premières heures de liberté », malgré le caractère inachevé de l’expérience

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