Commentaire De Texte Partie 1 Chapitre 1 sur le roman Bel-Ami de Guy de Maupassant
Dissertation : Commentaire De Texte Partie 1 Chapitre 1 sur le roman Bel-Ami de Guy de Maupassant. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sistersl • 7 Mars 2013 • 1 169 Mots (5 Pages) • 2 226 Vues
Introduction
- Auteur : Guy de Maupassant (1850-1893), longtemps peu considéré jusqu’à la sortie de son premier roman : "Boule de suif" qui connaît un très fort succès. Maupassant cumule les œuvres, les romans, les nouvelles, quelques pièces de théâtre mais son expression ne change guère, ce sont les mêmes thèmes qui reviennent (amour malheureux, désagrégation de la famille, la mort, critique de l’égoïsme). Les personnages ne diffèrent que selon leur appartenance à une catégorie (riche, pauvre, nobles, bourgeois, paysans, mères de famille,...). Les récits s’accumulent ainsi en une série qui peut se prolonger à l’infini. La grande peur de Maupassant qu’on retrouve dans la plupart de ses œuvres est la peur du double.
- Œuvre : Le roman naturaliste Bel-ami (1885) est l’histoire de l’ascension d’un "grain de gredin", l’écrivain brosse un large tableau satirique de la société parisienne.
- Extrait : Fin du chapitre premier de la première partie de Bel-Ami, où l'on rencontre Duroy, Forestier et les prostituées du lieu. Ce lieu est caractérisé par la population très nombreuse, appartenant à une classe moyenne dans la société.
Lecture de l'extrait de Bel-Ami
Et, tournant à gauche, ils pénétrèrent dans une espèce de jardin couvert, que deux grandes fontaines de mauvais goût rafraîchissaient. Sous des ifs et des thuyas en caisse, des hommes et des femmes buvaient sur des tables de zinc.
" Encore un bock ? demanda Forestier.
Oui, volontiers. "
Ils s'assirent en regardant passer le public.
De temps en temps, une rôdeuse s'arrêtait, puis demandait avec un sourire banal : " M'offrez-vous quelque chose, monsieur ? " Et comme Forestier répondait : " Un verre d'eau à la fontaine ", elle s'éloignait en murmurant : " Va donc, mufle ! "
Mais la grosse brune qui s'était appuyée tout à l'heure derrière la loge des deux camarades reparut, marchant arrogamment, le bras passé sous celui de la grosse blonde. Cela faisait vraiment une belle paire de femmes, bien assorties.
Elle sourit en apercevant Duroy, comme si leurs yeux se fussent dit déjà des choses intimes et secrètes ; et, prenant une chaise, elle s'assit tranquillement en face de lui et fit asseoir son amie, puis elle commanda d'une voix claire : " Garçon, deux grenadines ! " Forestier, surpris, prononça : " Tu ne te gênes pas, toi ! "
Elle répondit :
" C'est ton ami qui me séduit. C'est vraiment un joli garçon. Je crois qu'il me ferait faire des folies ! "
Duroy, intimidé, ne trouvait rien à dire. Il retroussait sa moustache frisée en souriant d'une façon niaise. Le garçon apporta les sirops, que les femmes burent d'un seul trait ; puis elles se levèrent, et la brune, avec un petit salut amical de la tête et un léger coup d'éventail sur le bras, dit à Duroy : " Merci, mon chat. Tu n'as pas la parole facile. "
Et elles partirent en balançant leur croupe.
Alors Forestier se mit à rire :
" Dis donc, mon vieux, sais-tu que tu as vraiment du succès auprès des femmes ? Il faut soigner ça. Ça peut te mener loin. "
Il se tut une seconde, puis reprit, avec ce ton rêveur des gens qui pensent tout haut :
" C'est encore par elles qu'on arrive le plus vite. "
Et comme Duroy souriait toujours sans répondre, il demanda :
" Est-ce que tu restes encore ? Moi, je vais rentrer, j'en ai assez. "
L'autre murmura :
" Oui, je reste encore un peu. Il n'est pas tard. "
Forestier se leva :
" Eh bien, adieu, alors. A demain. N'oublie pas ? 17, rue Fontaine, sept heures et demie.
- C'est entendu ; à demain. Merci. "
Ils se serrèrent la main, et le journaliste s'éloigna.
Dès qu'il eut disparu, Duroy se sentit libre, et de nouveau il tâta
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