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Commentaire de texte Peau de Chagrin, refus de Foedora

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Par   •  22 Avril 2024  •  Compte rendu  •  3 283 Mots (14 Pages)  •  194 Vues

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Plan

“Foedora, [..] c’est, si vous voulez, la Société” résume Balzac à la fin de son roman paru en 1831 : La Peau de Chagrin. L’extrait provient de cette même œuvre, il se situe dans la deuxième grande partie de ce roman : “La Femme sans Cœur”. Raphaël déclare ses sentiments passionnés à l’égard d’une femme : Foedora dont il est éperdument amoureux. Il est nourri d’espoir, de sentiments, bercé par les gloires de l’ancien Empereur, il représente sa génération Romantique. Cet extrait nous livre l’espérance des romantiques face à leur société matérialiste du XIXe siècle, ici symbolisée par Raphaël et Foedora.

Comment ce dialogue révèle-t-il des visions opposées de l’amour ?

Nous nous pencherons sur les pensées, les sentiments et le ressenti de Foedora. En suivant, nous exposerons la souffrance de Raphaël. Enfin, nous inspecterons la dynamique d’échange de ce dialogue.

Intro :

I-Foedora

a)Sentiments d’amitiés

L 2 : “Non, je ne vous aime pas”

L13 : “ je vous aime si peu”

L11 : “j’apprécie l’étendu de vos sacrifices”

L7 - 8 : “ Ne vous ai-je pas loyalement prévenu de mon caractère ? Pourquoi ne vous êtes-vous pas contenté de mon amitié ?”

En premier lieu, Foedora n’éprouve aucun sentiment amoureux à l’égard de Raphaël, celle-ci éprouve de l’amitié envers lui rien de plus.

En effet : L2 : “Non, je ne vous aime pas” annonce Foedora. Elle n’éprouve donc bien aucun fervent sentiment envers le pauvre homme. De plus, ses paroles nous sont distribuées par le narrateur grâce au discours direct, les paroles ne sont pas modifiées, on ressent la violence de cette parole. Ou encore elle achève Raphaël avec : L13 : “je vous aime si peu”, elle dévalorise Raphaël, elle le matraque. En surplus, L7-8 : “Ne vous ai-je pas loyalement prévenu de mon caractère ? Pourquoi ne vous êtes-vous pas contenté de mon amitié ?” A (mettre l’accent) l’aide de la première question rhétorique, elle place Raphaël dans une situation où il n’est plus en capacité de la contredire, en effet elle l’avait prévenu, les souffrances qu’il endure donc à cet instant sont uniquement de sa faute, elle se dédouane de la torture qu’endure Raphaël L27 : “crime”. En outre la deuxième question rhétorique lui permet d’insister sur le fait qu’elle l’avait prévenu et qu’il aurait dû se contenter de son amitié, ce serait donc bien la faute de Raphaël. De surplus l’utilisation du pronom “vous” instaure une distance émotionnelle entre les 2 personnages. Cet enchaînement de questions rhétoriques montrent une forme de discours argumentatif de la part de Foedora. Cependant, l’amitié force à admettre à Foedora qu’elle apprécie les efforts de Raphaël envers sa personne L11 : “j’apprécie l’étendu de vos sacrifices”, elle n’est point dénouée de sentiments pour autant. En effet, Raphaël venait de narrer à Foedora sous l’ivresse de l’amour tous les sacrifices qu’il avait effectué pour celle-ci.

b)Son incapacité à consoler Raphaël et sa gêne et son peu d’empathie

L9-11 : “Je voudrais pouvoir consoler les peines que je vous ai causées”

L12 “mais l’amour peut seul payer votre dévouement, vos délicatesses”

L13-14 : “cette scène m’affecte désagréablement”

Malgré qu’elle vient de réduire à néant les espoirs de cet homme, elle souhaiterait être en capacité de le consoler, cependant froide comme est la société, elle n’éprouve que très peu d’empathie. Ainsi, L9-11 : “Je voudrais pouvoir consoler les peines que je vous ai causées” annonce Foedora, elle n’est pas en capacité de le consoler mais le conditionnel "voudrais" souligne le caractère hypothétique de cette situation, accentuant ainsi le manque de réciprocité émotionnelle et son manque d’empathie. De plus l’assonance en é crée un effet d’envoûtement qui oblige Raphaël à écouter ces brutales paroles. Cependant selon elle seul des sentiments amoureux pourraient l’apaiser mais elle n’en éprouve aucun L 12 : “mais l’amour peut seul payer votre dévouement, vos délicatesses” l’utilisation de “dévouement” et “délicatesses” prouve la reconnaissance qu’éprouve Foedora envers Raphaël même si cette reconnaissance et seulement monétaire, car le seul dévouement que Foedora est en capacité de reconnaître est le monétaire. En effet l’argent et le pouvoir sont les 2 seules détériorations qui nourrissent sont âme. Et en surplus, elle se permet dans la souffrance de Raphaël de se victimiser : L13-14 : “cette scène m’affecte désagréablement”, reposant ainsi entièrement la faute sur Raphaël.

c)Vision du mariage

L3-5 : “Je me trouve heureuse d’être seule, pourquoi changerais-je ma vie, égoïste si vous voulez, contre les caprices d’un maître ?” (question rhétorique)

L5-7 : “Le mariage est un sacrement en vertu duquel nous ne communiquons que des chagrins.”

L7 : D’ailleurs, les enfants m’ennuient”

De plus cette femme est dans l’incapacité de tomber amoureuse en effet sa vision du mariage est dépréciative. L3-5 : “Je me trouve heureuse d’être seule, pourquoi changerais-je ma vie, égoïste si vous voulez, contre les caprices d’un maître ?” A travers cette question rhétorique, elle résume le mariage à des termes péjoratifs : “caprices” et “maître” qui renvoient le mariage à l’esclavage ici de la femme. De plus “seule” et “égoïste” sont corrélées au bonheur “heureuse” dans cette question, pour elle l’accaparement de toutes les richesses l’a ravi. En outre, elle apporte la réponse à sa propre question en suivant à la question rhétorique, celle-ci a donc aussi une fonction hypothétique. L5-7 : “Le mariage est un sacrement en vertu duquel nous ne communiquons que des chagrins” à ses yeux, le mariage n’est rien d’autre qu’un serment qui mène à des peines, aux regrets et non pas au bonheur qui lui viendrait de l’égoïsme. Elle utilise un paradoxe pour faire réagir et augmenter la portée de ses paroles en effet dans la pensée commune, le mariage mène au bonheur et non pas l’inverse

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