APP le refus de soin en unité Alzheimer

APP 1 – le refus de soins

Situation :

Tout au long de mon stage en unité Alzheimer j’ai pu prendre en soin différentes personnes. Mme B a 81 ans et elle souffre de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé. Il est 9h dans le service, je me dirige dans la chambre de cette patiente pour lui proposer la toilette. C’était le jour de la douche. Je m’installe alors à côté d’elle et lui explique ce que nous allons faire. La patiente acquiesce en me faisant comprendre qu’elle a compris.

Avant d’aller dans la chambre de la patiente j’avais au préalable préparer tous le nécessaire pour m’éviter de ressortir dans la chambre.

Nous nous dirigeons alors toutes les deux dans la salle de bain, je l’aide à se déshabiller et je l’installe sur une chaise. Je commence à allumer l’eau, toujours en expliquant à la patiente ce que je fais. Au moment où je commence à seulement ouvrir l’eau, elle se met à crier, j’essaye alors de la calmer et elle me dit qu’elle a froid, que l’eau ça mouille...etc. Je lui propose alors de commencer par lui laver les mains en lui disant qu’elle a pris son petit déjeuner et qu’elle a de la confiture sur les doigts. Je rallume alors l’eau pour régler la température sans la mouiller et lui propose de mettre ses mains sous l’eau pour me dire si la température lui convient. Mais la patiente devient de plus en plus agressive et elle me dit qu’elle veut s’en aller, qu’on la laisse tranquille, qu’elle ne veut pas être mouillé.

Après plusieurs tentatives d’explication, j’appelle l’aide-soignante restée dans la chambre pour faire le lit, afin que celle-ci viennent m’aider. Elle a alors essayé de distraire la patiente en lui parlant des fleurs, du temps qu’il fait dehors pour que je puisse faire sa toilette mais sans succès. L’aide-soignante me voyant ne pas y arriver, elle a pris le relais. Celle-ci a pris le pommeau de douche et tout doucement à mouiller les jambes, puis le haut du corps tandis ce que la patiente criait que l’eau l’a mouillait et qu’elle avait froid. Puis rapidement nous avons mouillé les cheveux de la patiente pour pouvoir les lui laver. Et nous avons fait sa toilette avec des cris...etc. A multiples reprises la patiente a tenter de se lever pour s’en aller.

A la fin de sa toilette, une fois que nous avions essuyer la patiente et que nous l’avions habillé, cette dernière nous a, à mon grand étonnement, remercier.

Quelques temps après cet évènement, j’ai ressenti de la gêne et une certaine culpabilité vis-à-vis de Mme B. En effet, avec du recul, j’ai réellement l’impression que j’ai imposé le soin à la patiente. Je pense que je lui ai fait subir ce soin et cela m’interpelle fortement. Cela me renvoie à la notion de maltraitance, du non-respect de la dignité d’autrui et à une certaine forme de violence ; concepts qui ne correspondent pas à la professionnelle que j’ai envie de devenir.

Face a cette situation, je me suis posé plusieurs questions : qu’est ce que la maladie d’Alzheimer ? Comment se manifeste-t-elle ? Malgré une atteinte des fonctions supérieures, certaines capacités sont-elles préservées ? Quels peuvent être les éléments pouvant faciliter la communication avec une personne démente ? Grâce à mes échanges avec les membres de l’équipe ainsi que grâce à mes recherches et mes lectures, j’ai pu répondre à ces différentes interrogations. Néanmoins, ces éléments, ainsi que mes expériences en stage m’ont fait prendre conscience que la prise en soins d’une personne présentant un démence de type Alzheimer est spécifique et complexe

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