Dissertation sociologie du sport
Dissertation : Dissertation sociologie du sport. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar MmeAmara • 3 Mai 2021 • Dissertation • 2 053 Mots (9 Pages) • 1 195 Vues
SOCIOLOGIE DU SPORT - LICENCE 2 - TOUS PARCOURS
Consigne : Veuillez déconstruire l’idée selon laquelle tou-te-s les sportif-ve-s seraient égales et égaux sur la ligne de départ. Il est attendu que vous mobilisiez le contenu des séances de cours (concepts sociologiques et articles discutés) pour étayer votre argumentaire
PARTIE 2 : DISSERTATION
Introduction
Si l’on conçoit l’idée selon laquelle tou-te-s les sportif-ve-s seraient égales et égaux sur la ligne de départ, comment expliquerions-nous pourquoi les femmes et les hommes ne concourent pas ensemble ? Pourquoi existent-ils des sports dit « pour filles » et « pour garçons » ? Car c’est évident que l’on a tous entendu cette fameuse phrase « le foot c’est pour les garçons et la danse pour les filles ».
La question d’égalité peut également se poser par rapport à la classe social. Effectivement pourquoi certains sports regroupent une certaine catégorie sociale de personne ? Pourquoi un athlète issu d’une catégorie sociale supérieure est-il plus avantagé et voit-il ses chances de réussite et d’accès à un sport plus importante qu’un athlète issus d’une catégorie sociale inférieure ?
Afin de mieux comprendre ce phénomène et de répondre à ses questions j’aborderais dans une première partie la domination masculine dans le monde sportif de son commencement jusqu’à aujourd’hui. Puis dans une seconde partie j’évoquerais le rôle que joue la disposition sociale chez un athlète.
- L’interminable domination masculine dans le monde sportif.
L’accès des femmes aux sports et à l’éducation physique depuis le XIXème siècle n’est certainement pas invisible, des manuels, des travaux universitaires, des ouvrages, des récits et enquêtes sont repérable de cette période initiale. Mais pour la quasi-totalité ils concernent LA femme ou, LES femmes, rapportés à une condition féminine, à un féminin « éternel », du moins universelle.
Ce qui explique cela est que le sport moderne est depuis le début une affaire d’homme, il est pensé pour et par les hommes. Il a d’abord été une pratique réservée à ceux-ci, dans le but d’y entretenir leur virilité et donc de ce fait le sport moderne exclue les femmes.
Pour les hommes, il était inconcevable qu’une femme puisse être à la hauteur pour pratiquer un sport, ils ne les trouvaient pas à la hauteur, trop faibles. Pierre de Coubertin, l’auteur de la célèbre citation « L’important, c’est de participer. », faisait partie des hommes qui considéraient que les femmes n’avaient pas leur place dans le sport. Il a déclaré en 1925 : « Une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte. Le véritable héro olympique est, à mes yeux, l’adulte mâle individuel. Les JO doivent être réservés aux hommes, le rôle des femmes devrait être avant tout de couronner les vainqueurs ».
En plus d’être exclue physiquement des pratiques sportives, les femmes sont également exclues symboliquement dans les fédérations à haut budget, la sous-représentation des femmes dans les directions sportives est également présente. Même si ces organisations proposent des facilités pour l’accès aux femmes elles vont occulter la division sexuée du travail.
Caroline Chimot, dans Répartition sexuée des dirigeant(e)s au sein des organisations sportives françaises, propose une enquête par questionnaire auprès de plusieurs organisations sportives françaises qui nous a permis de mettre en évidence des processus de répartition sexuée des postes de dirigeants dans les fédérations et comités olympiques sportifs français.
A travers ses écrits nous verrons que les organisations sportives demeurent un lieu de production et de reproduction de la division sexuelle du travail.
1) La division sexuelle du travail et les rapports sociaux de sexe dans le milieu sportif.
Le manque de données différenciées selon le sexe concernant les dirigeants des fédérations, CROS et CDOS de France a conduit Caroline Chimot à mener une enquête par questionnaire auprès de 233 organisations sportives françaises. Pour chaque organisation, elle a cherché à identifier le nombre de dirigeants, leur sexe et les postes qu’ils occupent. Au total, 156 questionnaires ont été renvoyés soit un taux de réponse global de 69,6 %. En ce qui concerne les retours, 23 fédérations uni sport olympiques ont répondu à l’enquête sur 29, 31 fédérations uni sport non olympiques sur 58, 16 fédérations multisports sur 22, 21 CROS sur 28 et 65 CDOS sur 96.
Cette étude est l’étape d’une recherche qui analyse de manière plus générale l’accès des femmes aux postes à responsabilités dans les organisations sportives, elle constitue une base indispensable à l’analyse afin d’établir un état des lieux quantitatif de cette répartition sexuée des dirigeants.
Il faut savoir que les femmes accédaient rarement aux responsabilités politiques dans le sport puisqu'elles représentaient seulement, à cette date, 3 % des présidents de comités régionaux, départementaux et de fédérations, 13,7 % des membres de bureaux, 3,5 % des présidents de fédérations, 3 % des directeurs techniques nationaux (DTN). Seules quatre fédérations sportives étaient, par ailleurs, présidées par des femmes.
Sept ans plus tard, les avancées restent très relatives : onze femmes sont aujourd'hui à la tête d'une fédération sportive. Elles représentent 15 % des cadres des fédérations,15,5 % des conseillers techniques régionaux (CTR), 18,3 % des conseillers techniques nationaux (CTN), 11,1 % des entraîneurs nationaux et 5 % des DTN.
Même si les femmes accèdent à des postes de direction, ces derniers se situent en général dans les domaines de production et de circulation des biens peu valorisés socialement. D’ailleurs, les postes de décision en haut de la hiérarchie du pouvoir dans les entreprises du sport (clubs sportifs professionnels), dans les entreprises en lien avec le sport (entreprises de commerce d’articles de sport par exemple) ou les administrations d’État et territoriales du sport sont en majorité occupés par des hommes.
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