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Commentaire de texte macroéconomie

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Par   •  4 Mars 2018  •  Commentaire de texte  •  1 425 Mots (6 Pages)  •  587 Vues

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Evaluation de travaux dirigés n°2 : Commentaire de texte

En 1995, alors qu’une écrasante majorité des acteurs économiques, tels que l’OCDE et le FMI, prône une vision plutôt classique du chômage et de ses causes, Olivier Blanchard, dans son article « Le chômage, et s’ils avaient tous tort ? », propose une explication keynésienne, peu partagée à l’époque. Afin de mieux cerner les mécanismes et implications envisagés par Olivier Blanchard, il convient de rappeler les causes du chômage au regard de l’analyse classique puis de s’intéresser à la théorie keynésienne.

Pour les partisans de la théorie classique, le chômage serait provoqué par un coût du travail trop élevé, empêchant ainsi l’entreprise d’accroître ses capacités de production et donc la création d’emploi. Le coût du travail se divise en deux parties : le coût salarial, composé des cotisations patronales et des salaires bruts (salaires nets et cotisations salariales) ainsi que le coût d’ajustement de la main d’œuvre combinant coût d’embauche et coût de licenciement. Selon les libéraux, adeptes d’une théorie classique ou néo-classique de l’économie, les cotisations patronales et le coût de licenciement sont principalement l’origine d’un coût du travail élevé. Mises en place par les institutions du marché du travail, ces deux mesures témoignent d’une protection importante des salariés et donc, pour reprendre les termes de l’auteur, d’un Etat providence. Or il s’agit d’une rigidité du marché du travail à l’origine d’une augmentation du coût du travail, puisque la fixation des salaires et finalement du coût du travail n’est pas totalement libre. Les entreprises sont contraintes de prendre en compte ces coûts imposés et vont ainsi embaucher dans une moindre mesure, d’où un taux de chômage qui ne diminue pas. En effet, une augmentation du coût du travail engendre pour l’entreprise une augmentation de ses dépenses et ainsi une baisse de ses profits et de son investissement. Sa production n’augmente donc pas et l’entreprise n’a pas besoin d’embaucher. A l’inverse, si le coût du travail diminue, le prix de vente du bien produit diminue et l’entreprise améliore sa compétitivité prix. Cela entraîne une relance de l’investissement et de la production et ainsi la création d’emplois, d’où une diminution du chômage.

Comme nous le montre Olivier Blanchard, à travers son exemple comparatif de l’Espagne et du Portugal, un lien entre la rigidité du marché du travail et le chômage n’a pas été empiriquement prouvé. En effet, ces deux pays ayant un marché du travail plutôt semblable, ont pourtant un taux de chômage particulièrement divergent : 6% pour le Portugal contre 25% pour l’Espagne. Cela laisserait donc présager une autre explication quant à la cause du chômage.  

Olivier Blanchard présente une analyse macroéconomique keynésienne, dite « traditionnelle » face au consensus classique de l’époque. Ainsi, le chômage keynésien résulterait d‘une insuffisance de la demande. Cette demande qui, dans ce cas, est la demande effective ou encore demande anticipée, se définit comme le niveau de demande que les entrepreneurs anticipent afin de déterminer leur production réelle. Par ailleurs, l’emploi dépend du niveau de production puisqu’une production croissante engendre une hausse de l’emploi afin de permettre à l’entreprise de soutenir cette production. Ce mécanisme se vérifie lorsque l’augmentation de la production est relativement importante à l’échelle de l’entreprise. En effet, dans le cas contraire, l’entreprise va préférer jouer sur la force de travail de ses employés, par exemple en allongeant le temps de travail à l’aide d’heures supplémentaires, plutôt que d’embaucher et donc générer des coûts supplémentaires. Dans tous les cas, la demande effective détermine le niveau de production, et en conséquence le taux d’emploi. Ainsi, si la demande effective diminue, les entreprises, fixant une production moindre, n’embaucheront pas, ce qui signifie une absence de réduction du chômage. Cependant, afin de cerner les causes d’une insuffisance de la demande, présentée dans l’article comme la cause du chômage, une étude des déterminants de la demande effective et ainsi l’ensemble des mécanismes qui en résultent, semble nécessaire. La demande effective se compose des investissements privé et public, de la consommation finale et de l’exportation. De ce fait, une insuffisance de la demande résulterait d’un faible niveau d’un de ces trois facteurs ou encore d’une combinaison inefficace.

A propos du faible taux d’exportation engendrant une baisse de la demande effective et donc, comme expliqué précédemment, une augmentation du chômage ou, en tout cas, une absence de baisse, Olivier Blanchard met en avant son argument avec un exemple historique. Il s’agit de la mise en place par Churchill d’un retour à l’étalon-or et d’une parité surévaluée. A l’époque, la Livre Sterling a été réévaluée par le gouvernement anglais, procédant alors à une appréciation du taux de change. En conséquence, la valeur d’une Livre Sterling augmentait tandis que l’incitation, des USA notamment, à importer des produits anglais, s’est retrouvée amoindrie. En résulte une diminution des exportations anglaises et donc de la demande effective, à l’origine des dix années de stagnation mentionnées par l’auteur. Autre déterminant de la demande effective, la consommation finale des ménages dépend des revenus disponibles, c’est-à-dire des revenus primaires auxquels ont été soustraits les prélèvements obligatoires, constitués des impôts et des cotisations sociales, et auxquels ont été ajoutés les revenus de transfert, composés majoritairement des prestations sociales. L’augmentation de la consommation finale des ménages résulte alors d’une augmentation du revenu disponible, autrement dit d’une hausse des revenus primaires, d’une baisse des prélèvements obligatoires ou encore d’une hausse des revenus de transfert. Finalement, l’investissement, en l’occurrence privé, se développe à condition que le taux de rentabilité, c’est-à-dire le profit attendu par l’investisseur, soit supérieur au taux d’intérêt réel. Toutefois, le taux d’intérêt réel se calcul en soustrayant le taux d’inflation au taux d’intérêt nominal. Pour favoriser l’investissement, il faut chercher à diminuer le taux d’intérêt réel, de sorte que le taux de rentabilité ait plus de chance de lui être supérieur. Ainsi, dans l’exemple de la Grande dépression des années 1930, suite au jeudi noir de 1929, Olivier Blanchard met en exergue ce mécanisme économique à l’origine d’une chute des investissements et donc suivie d’une chute de la demande. Il s’agissait d’une accentuation de la déflation, d’où une baisse importante des prix et une incitation pour les individus à investir. Pour les entreprises, le résultat est identique puisque qu’une déflation provoque une hausse du taux d’intérêt réel et donc moins de possibilité pour que leur taux de rentabilité lui soit supérieur. De même, l’exemple des Etats-Unis dans les années 1990, cité dans l’article illustre la situation inverse. L’économie du pays a été redynamisée par une relance de l’investissement à la fois privé et public. En conséquence, le chômage a nettement diminué suite à un besoin de main d’œuvre pour soutenir les projets et productions. Par ailleurs, cela a aussi relancé la consommation des ménages puisque des revenus ont été distribués, et donc, inéluctablement la demande a été stimulée à son tour par mécanisme du multiplicateur keynésien.

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