De la légalité de la prière du vendredi en droit musulman
Fiche de lecture : De la légalité de la prière du vendredi en droit musulman. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mollah • 9 Avril 2021 • Fiche de lecture • 1 610 Mots (7 Pages) • 474 Vues
De la légalité de la prière du vendredi en droit musulman.
Les spécialistes du droit musulmans reconnaissent unanimement que las principales sources de droit musulman (al adilla ach charia) sont au nombre de quatre et sont classées par ordre d'importance comme suit : le Coran, la sounnah, le consensus des savants (ijma) et le raisonnement analogique (qiyas). Cela signifie que, confronté à un cas juridique, on cherche avant tout la solution dans le Coran ; s'il n'y a pas de prescription adéquate, on se tourne vers la sounah ; si celle-ci n'apporte pas de réponse on se réfère au consensus des savants (moujtahid) anciens et contemporains ; s'ils ne se sont pas prononcés sur la question ou s » il n'y a pas consensus, on s'en remet alors d'un moujtahid, qui, au moyen du raisonnement par analogie dégage une loi en se fondant sur les textes de droit islamique.
Les arguments justifiant la légalité du jugement par analogie se trouvent aussi bien dans le Coran que dans la Sounnah.
Le Coran autorise le jugement par analogie
Le raisonnement par analogie désigne la procédure consistant à juger un cas juridique non mentionné dans les textes, en le comparant à un autre cas semblable pour lequel une prescription existe dans un texte. On compare la raison d'être du cas connu à la raison d'être du cas nouveau sans texte. Si dans le cas nouveau on y voit la raison d'être de la prescription du cas principal alors on applique au cas nouveau la prescription du cas principal car ; c'est la raison d'être qui détermine la prescription.
Le raisonnement analogique consiste à juger un cas juridique non mentionné dans les textes, en le comparant à un cas semblable pour lequel une prescription existe dans les trois premieres sources (Coran, sounnah, consensus), sur la base de la raison d'être (al-illa) de la prescription. Le qiyas est par conséquent basé sur l'ijtihad qui signifie fournir un effort intellectuel d'interprétation en l'absence de teste de référence, pour formuler un jugement. son caractére référentiel nous est fournit par le hadith de Mouadh précité. C'est à ce titre que l'interprétation par analogie est considérée comme la quatrième source de droit musulman. Chaque cas de raisonnement par analogie doit comporter la méthodologie suivante :
Le cas principal (al-açl) : c'est le cas (événement, situation, acte comportement etc...) au sujet duquel une prescription existe soit dans le Coran, la sounnah ou le consensus des savants. Il est appelé référence de la comparaison ou de l'analogie.
Le cas d’espèce (al-far), c'est le cas nouveau (événement, situation, acte comportement etc...) sur lequel les textes ne se prononcent pas et auquel on veut appliquer le prescription valable pour le cas principal. Il est appelé objet de la comparaison ou de l'analogie.
Le jugement du cas d’espèce ou (hukm al-açl), c'est la prescription divine mentionnée dans le texte qui statue sur le cas principal et que l'on veut étendre au cas d’espèce.
La raison d'être (al-ila), c'est le critère sur lequel se fonde le jugement du cas principal. C'est la présence de ce même critère dans le cas d’espèce qui permet d'y étendre la prescription valable pour le cas principal.
La légalité de ce procédé se trouve dans beaucoup de sourates du Coran mais citons-en quelques seulement. La sourate 4 verset 59 An Nisa (les femmes) « Croyants! Obéissez à Dieu, obéissez au Prophète et à ceux d'entre vous qui détiennent l'autorité. En cas de désaccord entre vous, référez-vous à Dieu et au Prophète, si vous croyez en Dieu et au Jour dernier. C'est un bien et la meilleure des issues.»
Ici l'injonction d’obéir à ceux qui détiennent l'autorité pourrait faire référence à ceux qui détiennent le pouvoir profane dans un certain sens mais dans le domaine qui nous occupe cela fait plutôt allusion aux savants plus précisément aux juristes car c'est eux qui détiennent le pouvoir juridique. Quant à l'expression « référez-vous à Dieu et au prophète » en cas de désaccord, c'est une injonction de pratiquer le raisonnement par analogique lorsque les textes religieux ne prévoient pas le cas en question et que le consensus des savants fait défaut. Cela signifie entre autres, comparez les cas juridiques nouveaux à ceux que Dieu et son Prophète ont déjà traités et jugés, donc suivre leur raisonnement et adopter une logique.
Un autre verset du Coran peut aussi justifier le fondement du raisonnement par analogie, c'est le la sourate 59 verset 2 de la sourate « (…). Tirez-en une leçon, Ô vous qui êtes doués de clairvoyance. » Après avoir raconté le récit des Banî an-Nadîr qui ne s'attendait pas au châtiment de Dieu, le Coran rappelle aux croyants qu'il sont des humains comme ceux dont parle le récit et que par analogie, ils risquent le même châtiment s'ils commettent le même péché d'orgueil.
La sounnah autorise le jugement par analogie.
Le prophète lui-même recourait au jugement par analogie pour statuer sur des événements et actes dont le Coran ne parlait pas. Ainsi, une femme de la tribu de Khatham nous raconte
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