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Que pensez- vous de la méthode de certaines entreprises qui utilisent le stress comme « carburant » de la performance ? Pour pouvoir donner un avis pertinent, vous devez analyser le pour et le contre avant de conclure.

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Par   •  19 Janvier 2023  •  Dissertation  •  1 909 Mots (8 Pages)  •  445 Vues

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DISSERTATION : Que pensez- vous de la méthode de certaines entreprises qui utilisent le stress comme « carburant » de la performance ? Pour pouvoir donner un avis pertinent, vous devez analyser le pour et le contre avant de conclure.

        Le stress se définit comme une « réaction de l’organisme à une agression, un choc physique ou nerveux » mais aussi plus couramment comme une « tension nerveuse excessive, traumatisante pour l’individu » (dictionnaire Le Robert). Autrement dit, le stress serait l’expression d’un corps agressé. D’après l’INRS (Institut National de Recherches et de Sécurité), le stress au travail s’exprime « quand une personne ressent un déséquilibre entre ce qu’on lui demande de faire dans le cadre professionnel et les ressources dont elle dispose pour y répondre ».

Dans notre société contemporaine, ce déséquilibre se fait de plus en plus ressentir au sein de l’entreprise et est la résultante de plusieurs facteurs : une surcharge de travail, un manque de reconnaissance de la part de ses supérieurs hiérarchique, des délais trop courts, des objectifs trop ambitieux...

Comment l’employé, à priori agressé, peut-il tirer bénéfice de cet état réactionnel ? Comment l’entreprise, sous couvert de productivité, peut-elle risquer de mettre ses employés dans cet état de choc (physique et/ou psychique) ? Quelle est la frontière entre le stress ‘positif’ et le stress ‘négatif’?

        Pour commencer, le stress est une réaction biologique nécessaire et fait partie intégrante de notre instinct de survie (la fuite ou le combat). L’organisme stressé délivre de l’adrénaline qui permet à l’être humain de mobiliser son énergie et l’ensemble de ses ressources rapidement afin de surmonter l’épreuve auquel il est soumis. Une autre hormone peut également être sécrétée lorsque le stress se prolonge : le cortisol. Celui-ci a prioritairement pour fonction de mobiliser de l’énergie supplémentaire lorsque celle-ci est nécessaire dans le but d’alimenter énergétiquement le cerveau et les muscles (squelettiques et cardiaque). Dans le domaine du travail, l’individu soumis au stress sera donc capable d’augmenter son investissement et sa concentration rapidement, maximisant ainsi ses résultats.

Dans notre mode de vie moderne, la course à la performance s’inscrit dans une économie capitaliste qui prône la culture de l’exploit. Pour réussir, il faut être compétitif. Cette course inclus deux notions indispensables dans la production de capitaux : la vitesse et la productivité. Dans une société qui s’accélère, il faut suivre, aller deux fois plus vite pour rester à la même place. On demande alors aux employés de faire toujours plus, toujours plus vite et toujours mieux.  Cette exigence, expresse ou tacite, met l’employé dans cet état de stress de la performance.

Dans certaines entreprises, la mise en place d’objectifs élevés et la mise en concurrence peut stimuler la motivation des employés qui cherchent à se dépasser en permanence pour arriver à faire toujours plus et aller au delà de ce qui est formellement demandé. Les résultats seront d’autant plus élevés que l’adhésion de l’employé au projet collectif de l’entreprise est forte. L’individu qui s’identifie au système produira une énergie de productivité.

Le stress agit comme un moteur pour arriver à atteindre les objectifs ou s’en approcher au mieux. Le résultat obtenu dans ces conditions peut même sembler extrêmement gratifiant pour l’employé challengé qui se sent efficace et capable de supporter des conditions parfois difficiles. C’est un gagnant capable de relever de nouveaux défis et de s’améliorer sans cesse. Dans ce cas de figure, la balance stress/productivité reste positive et peut même permettre à un individu de mettre en lumière des capacités insoupçonnées. D’ailleurs, certains employés rechercheraient et deviendraient des ‘accros’ à ce surpassement de soi, symbole de leur ténacité, de leur efficacité et de leur place indispensable dans l’entreprise. Pour cet employé déterminé, chaque défi relevé lui prouve qu’il est capable d’endurer cela puisque le jeu en vaut la chandelle.

Si on fait un parallèle avec la pyramide de Maslow, mise dans le contexte du travail, l’efficacité et la productivité d’un gagneur s’inscriraient dans les besoins nécessaires à la réalisation de soi. En plus de satisfaire ses besoins physiologiques, de sécurité et d’appartenance par son emploi au sein d’une entreprise, il accède alors aux derniers paliers des besoins d’estime et d’accomplissement de soi. L’entreprise dans laquelle il excelle lui apporte la reconnaissance des autres (supérieurs hiérarchiques, clients, collègues...), lui donne sa place et accorde un sens à sa vie par la réussite dans son travail. 

Le stress est donc indéniablement un booster de la productivité et permet aux entreprises de tirer le meilleur de leurs employés. En revanche, la relation entre ces deux facteurs n’est pas toujours bienfaisante.

        L’équilibre entre le stress ‘positif’ et le stress ‘négatif’ est, en effet, parfois fragile et instable lorsque plusieurs facteurs psychologiques conduisent à la perte de contrôle : manque de reconnaissance, rapports altérés, insécurités au travail... L’employé, qui se retrouve dans l’incapacité de gérer le conflit interne entre ses idéaux professionnels et la réalité, entre dans la désillusion et subit un stress lourd.

En 1908, deux psychologues américains Robert Yerkes et John Dillingham Dodson ont mis en évidence que la relation entre stress/productivité n’est pas linéaire mais répond à la loi du « U inversé ». En d’autres termes, un certain niveau de stress est nécessaire pour être dans une zone de performance optimale mais un niveau de stress trop bas ou trop élevé ne permet pas d’obtenir de bonnes performances. Ces dernières seront d’autant plus mauvaises que l’on s’approche des extrêmes (absence de stress, stress maximal). Aussi, les chercheurs mettent en lumière que ce niveau de stress idéal est personne-dépendante. Par exemple, les personnalités extraverties arriveraient à mieux maîtriser le stress que les personnalités introverties. L’entraînement, la confiance et l’estime de soi permettraient également de mieux gérer les situations stressantes. Alors, pour un même niveau de stress, tandis que certains performent, d’autres contre-performent.

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