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La souveraineté vue par Bodin

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Par   •  8 Décembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 649 Mots (7 Pages)  •  1 277 Vues

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La souveraineté

Le texte soumis à notre étude est tiré de l’œuvre Les Six livres de la République du jurisconsulte Jean Bodin rédigé en 1576. Il joue un rôle décisif dans la formation du concept moderne de souveraineté, en donnant pour la première fois une définition générale de la souveraineté, bien que ce terme lui préexiste. Il fait de la souveraineté un concept centrale dans un contexte explosant de violence et avec un pique d’affrontement dû notamment à la Saint Barthélemy intervenu en 1572, en effet il oppose sa définition aux notions féodales prépondérantes à cette époque. De plus la formation de cette notion est liée à la renaissance du droit romain grâce à l’apparition des droits savants, il transpose la souveraineté du domaine ecclésiaux-théologique vers la sphère juridico-politique. Pour Bodin la meilleure forme de gouvernement est la monarchie royale. Dans son œuvre il énonce sa théorie de souveraineté royale en faisant le parallèle avec la notion de république et d’État. Nous pouvons donc nous demander comment Bodin définit-il la souveraineté et expose sa théorie de l’absolutisme royal ? il introduit sa définition de souveraineté donnant la forme à l’État et la caractérise (I) puis il explique ce qui est pour lui la meilleure forme de pouvoir c’est-à-dire la monarchie royale (II).

I. La souveraineté étatique

Jean Bodin débute sa définition de la souveraineté en introduisant le terme de république, critère essentiel de l’État (A), puis il la caractérise en donnant ses critères essentiels qui font son essence (B).

A. La Res publica, fondement de l’État

Bodin commence son texte en montrant le lien que l’on peut établir entre la souveraineté et la République. Il définit à la première citation ce principe en le qualifiant de « droit de gouvernement » ce qui montre une république ordonnée et bien organisée en ajoutant « ce qui leur est commun » qui fait écho à l’aspect public de ce gouvernement res publica, la chose publique. Il construit la métaphore du navire pour expliquer le rôle primordial de la souveraineté dans le maintien de la République. En effet tel « la proue, la poupe et le tillac » formant la cohésion même du navire, la souveraineté est l’armature centrale donnant la cohésion à la République. Cela montre l’indivisibilité de la souveraineté, elle ne peut pas être scindée en plusieurs organes.

Et c’est également ainsi que la République trouve sa légitimité par sa propre composante. Il revient également sur la source de la République. Elle provient de la nature humaine « chacun chef de famille estoit souverain en sa maison ». Selon lui « la force, la violence, l’ambition, l’avarice, la vengeance » régissent les relations entre les Hommes. Ils sont donc amenés à être soumis « à la pure servitude » et ils « prestoient obéissance à leur chef souverain » ainsi ils renoncent à leur liberté mais seront protégées par le souverain. Bodin résume cette théorie par « la force et violence a donné source, et origine aux Républiques ». La souveraineté en est son essence.

Bodin donne ici le sentiment que toute société politiquement organisée repose sur la souveraineté. L’accent est porté sur la structure sociale, elle repose sur les groupes ce qui évite la tyrannie ou l’anarchie. En effet tout ce qui n’est pas Res publica n’est rien d’autre qu’anarchie.

B. Les traits fondamentaux de la souveraineté

Jean Bodin définit la souveraineté par deux qualificatifs. Tout d’abord dans le temps la souveraineté est perpétuelle car nécessaire, « la puissance est perpétuelle ». Cela signifie que ce pouvoir n’est pas attaché à une simple personne physique en effet « on donne puissance absolue à un, ou plusieurs à certains temps, lequel expiré, ils ne sont plus rien que sugets », il est ici question de dépersonnalisation. On observe une permanence du concept de détenteurs des pouvoirs. On détache cette idée du souverain, la souveraineté n’est pas à chercher d’abord dans un titulaire, « ils ne sont que dépositaires, et garde de ceste puissance ». Ici on observe la naissance de la théorie de personne morale encore inexistante à cette époque mais l’on fait une distinction entre le rôle et le titulaire. Plus tard l’État sera défini comme une personne morale, il attache ici la notion de souveraineté à l’État sans interruption et sans limitation dans le temps.

Dans un second temps il poursuit sa définition en se penchant sur le caractère absolu de la souveraineté. Cet aspect exclut par nature toute limite de puissance supérieure « aussi la souveraineté donnée à un Prince soubs charges et conditions, n’est pas proprement souveraineté, ny puissance absolue ». Par définition, le souverain est donc l’autorité suprême et ne connait de supérieur « n’est pas souverain, s’il la reçoit d’un plus grand, ou égal à lui ». La souveraineté est également un pouvoir indivisible, qui ne peut se partager comme le redéfinira Cardin Le Bret « autant que le point en géométrie ». Cette vision

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