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Jeter la nourriture qui n’a pas été consommée (dans les supermarchés, les restaurants...) peut-il être justifiable d’un point de vue éthique ?

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Par   •  2 Avril 2012  •  1 388 Mots (6 Pages)  •  1 915 Vues

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Travail éthique : Jeter la nourriture qui n’a pas été consommée (dans les supermarchés, les restaurants…) peut-il être justifiable d’un point de vue éthique ?

Jeter de la nourriture autrement dit gaspiller. Un terme bien de notre époque dans une société de surconsommation telle que là nôtre. Pourtant loin et beau de croire que la faim dans le monde soit phénomène révolu. Des millions de personnes sur notre planète souffrent de malnutrition et n’ont pas accès à la nourriture alors que pour d’autres elle abonde et pire, est jetée sans même avoir été consommée.

Voici encore un phénomène ou plutôt une conséquence désastreuse du monde dans lequel nous vivons. Une société guidée par une économie financière ultra libérale où il semble préférable de jeter de la nourriture plutôt que de donner à manger à ceux qui ne savent pas s’en procurer ou plutôt qui n’ont pas les moyens de s’en procurer. Bien évidemment, tout se paye. La faim dans le monde n’est non pas un problème de ressources, il y en a, mais plutôt une question d’inégalité d’accès aux ressources.

Comment peut-on accepter un tel scandale? Nous vivons dans un monde où il semble bon de spéculer sur l’agroalimentaire, les matières premières, ou encore l’énergie pour se remplir les poches alors que d’autres ont les poches vides et rien à se mettre sous la dent. En prenant du recul, on dirait que le gaspillage alimentaire est une réalité qui ne choque plus outre mesure et pourtant, nous nous trouvons en face d’un tiers monde qui se meurt de faim un peu plus tous les jours.

D’après mes recherches, il semble qu’au niveau mondial, un quart de la nourriture produite soit jetée sans même avoir été consommée. Des chiffres choquants lorsqu’on sait qu’encore 13% de la population mondiale souffre de sous-alimentation.

Mais qui blâmer ? Le phénomène de gaspillage est présent tout au long des chaînes de production et de consommation alimentaire. Cela représente un nombre élevé de personnes à réprimander. Voici quelques chiffres évocateurs :

- au niveau de la production, entre 30 et 40% des récoltes sont délaissées chaque année car elles sont considérées non conformes aux caractéristiques exigées pour la vente,

- en ce qui concerne la transformation et la restauration rapide, environ un tiers de l’alimentation se retrouve dans les poubelles,

- au niveau de la distribution et des supermarchés, un demi-milliard de tonnes de denrées alimentaires n’est pas vendue et rejoint donc les immondices. Il suffit d’un emballage détérioré, d’un produit manquant dans un lot ou d’un article abimé pour qu’il soit retiré de la vente,

- enfin au niveau des ménages, il semblerait que chaque citoyen produise entre quinze et vingt kilos de gaspillage alimentaire chaque année.

Alors si l’on doit se poser la question à savoir si le gaspillage alimentaire est éthique ou non, la réponse à celle-ci est sans aucun doute non. Non seulement le gaspillage alimentaire est inacceptable d’un point de vue éthique, dans le sens où il n’est pas juste de gaspiller ces mêmes produits dont tant de personnes manquent, mais en plus celui-ci a de lourdes répercutions environnementales, sociales et économiques.

La production, la transformation, l’emballage et le transport des denrées alimentaires nécessitent des ressources et de l’énergie, elles produisent des émissions de dioxyde de carbone et d’autres rejets polluants. En ce qui concerne le portefeuille des ménages, le gaspillage alimentaire représente de grosses dépenses (environ 175 € par an) qui pourraient être évitées si l’on apprenait à mieux rationnaliser nos achats.

Afin de répondre au mieux à la question posée, je vais m’attacher à développer deux courants étudiés au cours, à savoir le Rawlsisme et le Libertarisme.

Le Rawlsisme base sa philosophie sur la conciliation de deux principes que sont la liberté et l’égalité. En effet, chaque personne possède un ensemble égal de droits et de libertés fondamentales qui doivent assurer une égalité équitable des chances. Dans ce cas-ci, il s’agirait de dire que tout individu devrait pouvoir avoir accès à la nourriture et se sustenter à sa guise, en restant tout de même raisonnable. Il s’agirait du meilleur moyen pour réaliser ce principe.

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