Commentaire d'article 213-3 du code pénal
Commentaire d'arrêt : Commentaire d'article 213-3 du code pénal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ihsaneelhr • 22 Mars 2021 • Commentaire d'arrêt • 2 206 Mots (9 Pages) • 313 Vues
Commentaire d’article
Toute infraction suppose un élément légal, un élément matériel, et un élément
intellectuel
appelé aussi élément moral qui est constitué par une faute. Une
faute, c’est un
manquement à un devoir de conduite, une imprudence ou encore
un défaut de
précautions, qui est suffisant pour que l’infraction soit constituée.
Le résultat de l’infraction n’est pas forcément recherché, ce qui permet de
différencier la
faute non intentionnelle de la faute intentionnelle.
L’article 121-3 du Code pénal, relatif à la responsabilité pénal, montre cette
distinction en
opérant une « hiérarchie des fautes ». Cet article se situe dans la
partie législative du
nouveau Code pénal, dans le livre premier intitulé « dispositions générales »,
dans le titre
deuxième « De la responsabilité pénale », lui-même divisé en chapitres, dont le
chapitre
premier se nomme « Dispositions Générales ». Cet article, en vigueur depuis le
1er mars
1994, a subi deux modifications importantes, notamment suite à la réforme du
nouveau
code pénal, où le législateur diversifie et précise les fautes pénales.
Originairement, l’article avait pour but de qualifier la faute
intentionnelle dans les
différentes infractions (crimes, délits, contraventions). Ces
alinéas sont aujourd’hui
toujours présents: il s’agit des alinéas 1, 2 et 5; toutefois nous ne les
traiterons pas dans le
sujet, car ils ne font pas partis des notre thème d’étude.
La première modification de l’article 121-3 intervient suite à la loi
du 13 mai 1996: le
législateur insère donc la faute non intentionnelle dans l’article,
mais n’en précise pas
vraiment le sens. La seconde modification intervient avec la loi du 10 juillet
2000, qui a
précisé la notion de délits non intentionnels en introduisant le concept de
causalité directe
et indirecte du comportement sur le dommage engendré.
On peut alors se demander si ces évolutions ont vraiment changés avec le texte,
ou si
elles l’ont juste précisé. On pourra aussi se poser la question de leur
nécessité, puisque
l’article à été révisé deux fois en sept ans, pour devenir au final très
étoffé.
Il conviendra alors d’étudier dans un premier temps l’idée nouvelle
de la faute non
intentionnelle résultant de l’implication directe de l’auteur (I); puis
dans une seconde
partie, l’élargissement de la notion de faute non intentionnelle,
c’est-à-dire l’implication
indirecte de l’auteur de l’infraction (II).
I - La faute non intentionnelle résultant de l’implication directe de
l’auteur de
l’infraction
Au contraire de l’infraction intentionnelle, l’agent ne recherche aucun
résultat, mais
est indifférent aux valeurs sociales protégées moralement.
Cette « idée nouvelle » n’est pas apparue tout de suite. Le législateur a
ajouté l’alinéa 3 de
l’article 121-3 par la loi du 13 mai 1996, sans lui donner
réellement le nom de lien de
causalité directe. La distinction entre causalité directe et indirecte s’est
effectuée lors de la
seconde modification, par la loi du 10 juillet 2000.
Toutefois, qu’implique ce lien de causalité directe ? Qu’est ce que l’alinéa 3
vient ajouter à
l’article 121-3 du Code Pénal ? Afin d’y répondre, nous nous
intéresserons à la faute
d’imprudence ou de négligence (A), puis à son mode d’appréciation (B).
A - La faute d’imprudence ou de négligence
L’imprudence ou la négligence, c’est la forme la moins grave de la faute
pénale.
L’auteur a seulement fait preuve d’imprévoyance: il n’a pas prévues
conséquences
dommageables de son acte, il n’a pas prévu qu’un dommage pouvait survenir, et
il a omis
de
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