300 reflète t-il les institutions de Sparte
Fiche de lecture : 300 reflète t-il les institutions de Sparte. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Gatou • 9 Novembre 2015 • Fiche de lecture • 460 Mots (2 Pages) • 1 651 Vues
300 reflète-t-il les institutions de Sparte ?
Le film débute sur un préambule mettant en scène « l’Agogè » et qui correspond au système éducatif spartiate. A sa naissance, l’enfant était en effet soumis à un examen par une commission déterminant si l’enfant était assez robuste pour vivre ou devait mourir pour ne pas être une charge pour la cité (comme Ephialtès, le spartiate bossu et déchu). Le réalisateur insiste bien sur l’embrigadement de la jeunesse par les autorités spartiates, l’enfant étant à l’âge de 7 ans arraché au berceau familial pour rejoindre le système d’éducation collective organisé par la cité. Contrairement à ce que montrent les images du film, la séparation n’était pas si douloureuse, elle procurait même une certaine fierté auprès des parents qui voyaient dans ce rite de passage à l’âge adulte, une nécessité sans contestation possible.
Le film nie l’existence du deuxième roi à Sparte. En effet, la cité de Sparte avait cette particularité d’être gouvernée par deux rois en provenance de deux familles, les Eurypontides et les Agiades. L’analyse des textes attestent de la présence à Sparte, au moment concerné, du roi Léotychidas II (Eurypontide), qui est complètement négligé ici. On induit de ce choix la volonté de mettre en avant le seul personnage de Léonidas pour accentuer son héroïsme, du fait qu’il soit l’acteur principal de la bataille des Thermopyles. Cela dit, le film montre bien que le roi n’est pas seul maître des décisions au sein de la cité.
Le « conseil » du film, il semble correspondre à la Gérousie spartiate, assemblée de 28 hommes normalement âgés de plus de 60 ans (ce qui n’est pas le cas dans le film). Dans cette même idée, et il apparaît essentiel de dénoncer le rôle des Ephores dont seul le nom a été conservé. Dans le film Les Ephores consultent et interprètent les paroles de l’oracle alors que dans la réalité ils s’apparentent plus à des hommes politiques qu’à des religieux en détenant la réalité du pouvoir exécutif au sein de la cité, les rois ne gardant essentiellement qu’une fonction militaire.
Dans 300 les éphores laissent partir Léonidas en guerre alors qu’ils y étaient opposés. Dans la réalité leur pouvoir considérable leur permettait d’empêcher le roi d’aller à l’encontre de leurs décisions et même de le condamner à mort.
Lorsque Léonidas (dans le film) se permet cette petite réflexion : « les athéniens, ces philosophes amateurs de garçons », on ne pourra s’empêcher d’être surpris. De fait, la pédérastie (les rapports entre hommes sages, et jeunes éphèbes) est bien considérée dans toute la Grèce, acceptée et même souvent encouragée. Et Sparte ne déroge pas à cette règle, ce genre de relations étant même inscrit dans la Grande Rhêtra, le texte fondateur des institutions spartiates.
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