Soins relationnels - IFSI UE 4.2

LE CONTEXTE DE SOIN

Cette situation s’est déroulée lors du milieu du 2ème stage de première année (13 mars au 2 juin 2023) au sein de l’EPHAD de Fismes (51).

Elle s’est passée dans la chambre de madame M., résidente depuis 1 an et demi en USLD (Unité de Soins de Longue Durée). Ce sont des chutes à répétition qui ont incité la fille de la patiente à demander qu’elle rejoigne l’établissement. Sa prise en charge se fait au quotidien par 4 infirmières (en rotation) et une équipe d’aide-soignantes.

Il s’agit d’une dame âgée de 90 ans, ne présentant pas de trouble cognitif. Elle est veuve et travaillait en tant que cadre dans une entreprise de chaussures lorsqu’elle était active.

D’après son dossier patient, elle n’aurait pas démontré d’affection envers ses deux enfants car elle n’en n’aurait elle-même pas reçu de ses parents et de ses proches. Cela a sans doute impacté sa personnalité : c’est une dame de tempérament froid et de nature méfiante.

LA DÉMARCHE DE SOIN RELATIONNELLE

Ce jour-là, l’objectif était - avec la surveillance de la tutrice (Virginie) - d’intervenir pour le changement de draps de la patiente ainsi que rendre autonome madame M pour instiller du collyre de réhydratation dans ses yeux, seule, 3 fois par jour. Cette manipulation devait être réalisée 10 minutes après qu’un soignant lui ait administré une autre solution ophtalmique à la pipette.  

En effet, il n’était pas simple, d’un point de vue de l’organisation, de passer 2 fois dans la chambre de la patiente, avec 10 min d’intervalle et ce trois fois par jour, du fait de la tournée des médicaments sur les trois étages.

1. L’étudiante et sa tutrice sont entrées dans la chambre de madame M,  l’on saluée. L’élève s’est  présentée et Madame M nous a répondu de manière cordiale.

1. L’étudiante a débuté son explication  mais madame M l’a  interrompue de manière brutale en disant qu’elle se trouvait incapable de réaliser cette tache, et qu’elle estimait que ce n’était pas son rôle.

1. L’élève a alors essayé de la rassurer en lui montrant que la manipulation était simple et qu’elle en était tout à fait capable. Elle lui a également réexpliqué la prescription du docteur et pourquoi elle devait le faire seule.

1. C’est alors que Madame M s’est mise à questionner l’élève de manière agressive : et lui a redemandé qui elle était, quel était son rôle. Elle a remis en cause le fait qu’une étudiante puisse intervenir auprès d’elle.

1. L’élève, pour tenter de rétablir la communication, a proposé à Madame M de refaire son lit en pensant qu’elle pourrait réaborder le sujet du collyre à l’issue.
2. Madame M n’a pas accepté et la tutrice est intervenue.

1. Devant cette situation de blocage, le choix a été fait de rassurer la patiente en lui disant que dans un premier temps le personnel passerait 3 fois par jour pour réaliser la tâche, et qu’elles en rediscuteraient plus tard. Madame M a accepté cette proposition.

Nous nous  demandons  comment nous aurions pu mieux gérer cette situation, parvenir à convaincre la patiente et éviter la rupture de communication.

L’élève a pu en reparler avec Virginie qui la rassurée en lui disant que madame M a une personnalité difficile et souvent colérique.

 Elle lui a aussi recommandé dans des situations similaires de ne pas rompre le dialogue en demandant au patient ce qu’il/ elle souhaite et tenter de trouver une solution qui convienne.

UN CONCEPT EN LIEN AVEC LA SITUATION

Le concept dans cette situation est la négociation.

Selon Christophe DUPONT, la négociation est la « Rencontre entre des acteurs qui veulent régler leurs divergences par un arrangement » (C. DUPONT, 1986 Professionnel de l’économie, professeur à l’ESC de Lille)

• On peut définir la rencontre comme une relation, une communication ou des échanges.
• Les acteurs sont : une action collective d’au moins 2 personnes qui interagissent, caractère volontaire de la démarche
• La divergence est une situation d’interdépendance tendue, l’existence de désaccords et de tension
• L’arrangement est le fait de tirer des intérêts communs à la négociation, une acceptabilité pour chaque partie
• Rechercher l’accord implique une confrontation d’intérêts incompatibles sur divers points pour chaque interlocuteur
• La négociation peut aboutir à un échec ou à un accord.
• Une négociation coopérative conduit généralement à un accord où les 2 parties s’estime gagnantes (gagnant-gagnant)
• La négociation compétitive ou distributive, l’accord risque d’être gagnant-perdant voire perdant-perdant

Les soins ne sont pas l’affaire que des soignants, la prise en charge globale de la personne soignée inclut la participation active de cette personne à son processus de soins

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