UE 4.2. S2 Soins relationnels
Dissertation : UE 4.2. S2 Soins relationnels. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sacha alice • 3 Novembre 2015 • Dissertation • 1 896 Mots (8 Pages) • 6 960 Vues
U.E. 4.2 S2 : Soins relationnels
Au sens large, un soin est une attention portée à une personne. Pour l'infirmière c'est le moyen par lequel elle s'applique à rendre la santé à un malade.
La relation est un rapport de dépendance, d'influence réciproque entre plusieurs personnes, établie par le moyen de la communication verbale ou non. De ce fait, tout être humain est un être de relation puisqu'il communique.
L'alliance de ces deux termes nous renseigne sur la considération de la relation comme un soin à part entière, indispensable pour soulager le patient.
Comme tout autre soin, le soin relationnel fait appel à des compétences professionnelles, implique le respect de règles « d'hygiène relationnelle »[1] et répond à des objectifs définis.
Chaque soignant doit alors être capable de questionner sa façon de faire et d'être en relation avec le patient. Il doit pouvoir analyser les réactions du patient ainsi que les effets attendus ou non de sa relation.
C'est l'exercice auquel je vais me prêter au travers d'une situation vécue au cours d'un de mes stages.
- Description de la situation et son contexte
J'effectue mon deuxième stage au sein d'un service d'admission en psychiatrie. J'ai en charge un patient, que je nommerai M. Le Guirec, entré pour trouble du comportement, ré-alcoolisation et non observance de son traitement médicamenteux. M. Le Guirec souffre d'alcoolisme chronique et exprime le souhait de s'en sortir. Il suit donc un sevrage alcoolique.
C'est un homme de 38 ans, discret, calme. Il répond à la sollicitation mais communique peu avec les soignants et les autres patients.
Quelques jours après son hospitalisation, M. Le Guirec ne présente plus d'effets secondaires physiques induit par son sevrage mais est toujours anxieux.
Je lui propose de réaliser ensemble un entretien thérapeutique avec pour objectif de retracer son histoire de vie. Il accepte, nous fixons alors un rendez vous le lendemain matin à 11h, après ses soins et selon les disponibilités de ma référente qui souhaite y participer.
Pour préparer l'entretien j'établis une trame accompagnée de questions dont je me servirai comme support.
Le lendemain matin, mon infirmière référente n'est pas disponible à l'heure du rendez-vous. Elle m'explique qu'elle me sent capable de réaliser cet entretien seule et m'autorise donc à l'effectuer sans sa présence. Je m'y applique avec certaines craintes. Je n'ai jamais pratiqué d'entretien thérapeutique, je n'en étais jusqu'à présent qu'observatrice.
Je me rends au bureau prévu à cet effet, devant lequel se trouve déjà M. Le Guirec. Je l'informe de l'absence de l'infirmière et lui demande si cela le dérange. Il me répond que « ce n'est pas grave » et accepte d'y participer.
J'invite M. Le Guirec a s’asseoir. Je fais le choix de ne pas m'installer face à lui derrière le bureau, mais à côté de lui devant celui-ci. Nous nous faisons face, un peu plus d'un mètre nous sépare.
M. Le Guirec est assis sans croiser les jambes, il porte ses mains sur les cuisses. Ses épaules sont affaissées, le dos légèrement courbé. Il baisse la tête, il ne cesse de remuer la jambe droite. Son visage est fermé, rouge, avec quelques gouttes de sueur sur le front.
Je commence par lui demander comment il se sent ? Il répond «un peu angoissé ». Je tente de le rassurer en lui expliquant qu'il abordera uniquement les thèmes qu'il souhaite. Si cela devient trop éprouvant alors l'entretien prendra fin. Il relève alors la tête, se redresse. Je lui sourie en lui demandant si nous pouvons démarrer, il me renvois un sourire timide et me dit « oui » de la tête.
Nous commençons par décrire sa fratrie pour aborder ensuite son enfance. M. Le Guirec, peu loquace en début d'entrevue, semble plus détendu et évoque son histoire plus aisément. Il parle d'une « enfance gâchée ».
Avant même que je le questionne sur le sujet, il revient sur des événements marquants de cette période. Il a indéniablement été victime de maltraitances physiques, psychologiques et verbales de la part de son beau-père. Son frère cadet et lui même ont subit des actes violents durant toute leur enfance.
M. Le Guirec devient très précis dans la description des actes qu'il dépeint. La violence de ses actes commence à m'indisposer, à me mettre mal à l'aise. Je n'ose plus le regarder de crainte qu'il s'en aperçoive. Je suis consciente que la verbalisation de ces faits lui est bénéfique. Lui qui communique peu se met à « vider son sac ». Je décide de ne pas interrompre l'entretien et tente de prendre sur moi.
Je l'oriente alors sur son adolescence pensant pouvoir reprendre le dessus sur mes émotions. Son parcours est tellement chaotique que les épisodes qu'il détaille sont tous plus malheureux les uns que les autres et ne me permettent pas de me ressaisir.
Ne pouvant en écouter d'avantage, j'interromps l'entrevue en expliquant à M. Le Guirec qu'il serait intéressant de reprendre cet échange dans quelques jours afin qu'il puisse prendre du recul car en effet un retour sur ses événements peuvent être douloureux. Il accepte ma proposition et me remercie de l'avoir écouté. Il me sert la main d'une poigne ferme, me regarde dans les yeux et me sourit. Nous nous quittons sans fixer de date pour le prochain rendez-vous.
Je quitte la pièce quelque peu chamboulée. Je ne fais pas part de mon ressenti à ma référente. Je prend la décision de prendre du recul sur la situation avant de l'exposer « à chaud ». Je me rend compte que mes arguments pour clore l'entretien m'étaient plus destinés qu'au patient. M. Le Guirec à sensiblement le même âge que moi. Au cours de son récit, je n'ai pu m’empêcher de penser que pendant qu'il subissait ces violences, je vivais une enfance entourée par des parents attentionnés.
Le lendemain, je réussit à exposer la situation à ma référente. Je minimise mes sentiments mais elle perçoit sûrement mon désarroi et me propose de m'accompagner pour le prochain entretien avec M. Le Guirec. J'accepte.
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