Commentaire de texte de "pensées", de Pascal

          Dans ce texte de Pascal issu de Pensées, il est question de notre rapport au temps et du bonheur qui pourrait en advenir. En effet, l’auteur semble se demander si notre façon de ne pas aborder le présent ne serait pas un obstacle au bonheur, celui-ci d’ailleurs caractérisé paradoxalement puisqu’il est recherché universellement sans définition précise. Ainsi, au sein de cet extrait, Pascal explique notre tendance à rechercher le bonheur dans un moment passé, que nous regrettons, ou bien dans un futur, comme signe d’espoir. Il se demande donc si nous pouvons être heureux malgré notre relation avec le temps, et répond par la suite que c’est impossible au vue de notre manière de concevoir le présent.

          Alors, nous verrons dans un premier temps de la ligne 1 à 5 que nous sommes des vagabonds du temps, avant d’expliquer cette errance de la ligne 5 à 9. Enfin, à partir de la ligne 10 l’auteur nous amènera à nous auto-analyser, pour par la suite amener l’enjeu de sa thèse jusque la dernière ligne.

          Pascal annonce de prime abord sa thèse en nous disant « nous ne nous tenons jamais au temps présent » , et semble utiliser ici le temps objectif, c’est à dire celui mesuré par l’horloge. Le « temps présent » définirait alors celui que nous sommes en train de vivre, et validerait donc l’idée d’objectivité. On comprend ainsi qu’il reproche à l’Homme de vivre dans le passé, soit dans un moment qui n’existe plus ; et dans le futur, soit dans un moment qui n’existe pas encore réellement ; plutôt que dans l’instant même. En effet, et d’autant plus avec notre société connectée, nous avons tendance à prendre en photo ou vidéo des moments que nous vivons tel qu’un concert, pour les partager sur les réseaux sociaux et créer un souvenir, plutôt que de le vivre directement. Cette vision rétrospective du bonheur peut faire penser à celle de Schopenhauer, effectivement, les souvenirs de ce moment me rendront seulement nostalgique. La remarque concernant l’avenir fait comprendre que nous le considérons comme espoir puisque nous attendons son arrivée avec impatience, comme si cette attente pouvait le faire arriver plus vite. De la même manière, la remarque sur le passé donne l’impression que le recaser pourrait le ramener, ou effacer son regret. Par exemple, nous hâtons un jour spécial comme une soirée d’anniversaire particulière en comptant tous les jours restants jusque ce moment, avant de penser comment aurait-il pu continuer une fois qu’il est derrière nous.

          Par la suite, l’auteur qualifie d’imprudent d’errer « dans les temps qui ne sont pas nôtres ». Il sous-entend que le présent est l’unique temps que l’on possède puisque le passé et le futur n’existe plus/pas. Bien qu’on pourrait croire qu’il est possible de contrôler notre futur puisque nous l’imaginons c’est à dire que nous fabriquons des images mentales à l’aide des nos expériences, Pascal à raison de nous mettre en garde puisque se consacrer à préparer un futur (d’ailleurs incertain en raison d’éventements improbables) est encore un délaissement du présent. Le reste de la phrase appuie cette justification car en effet, il explique l’impossibilité de contraindre un temps que l’on ne possède pas et désigne cette volonté comme irréfléchie. Il est vrai que si l’on passe notre temps à tenter de maîtriser ce qui n’est pas maîtrisable, on perd encore l’opportunité de se concentrer sur le présent. Quelles-sont alors les causes de cette errance temporelle ?

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