Idéologies politiques contemporaines
Cours : Idéologies politiques contemporaines. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar juliaguenier • 29 Mars 2016 • Cours • 27 217 Mots (109 Pages) • 1 481 Vues
Analyse des idéologies politiques contemporaines
delphine.peiretti@univ-amu.fr
Des idéologies aux cultures politiques
Introduction
Idéologie = système d’idées constituant un corps de doctrines philosophiques et/ou politique. A entendre au sens de courant politique.
Cette histoire des idéologies politiques est étroitement liée à l’histoire politique. Celle-ci est abordée au XXe siècle par les historiens avec l’école positiviste ou école méthodique (évènementiel, factuel, foi absolue en la science). La recherche en histoire repose sur des sources qu’il s’agit d’analyser et de critiquer. C’est une histoire de faits, dominée par l’histoire militaire et diplomatique. Cette école historique positiviste tend à construire une histoire partisane.
Lui succède l’histoire des Annales en 1929, avec sa révolution historiographique. Histoire sociale et économique puis une histoire culturelle. Les Annales élargissent le corpus sur lequel l’historien peut travailler. La nouvelle approche conduit donc, grâce à Sciences Po et IEP, à l’histoire politique classique.
Renouveau dans la façon dont la société se rend compte des phénomènes politiques. On s’intéresse désormais à la masse, au peuple.
Au sein de l’histoire politique, les études dirigées ont été amenées vers l’étude des idéologies dans une notion plus vaste : la culture politique. Jean-François Sirinelli définit la culture politique comme « un ensemble de représentations qui soude un groupe humain sur le plan politique, càd une vision du monde partagée, une commune lecture du passé, une projection dans l’avenir vécue ensemble. » Lorsqu’on parle de culture politique, on parle de représentations propres à un groupe voire à une communauté, qui déterminent les valeurs et les pratiques de ce groupe ou de cette communauté.
Cf. texte de l’Action Française page 19. Ce texte relève de l’étude des idéologies politiques. On y retrouve une série d’arguments relatifs au courant nationaliste conservateur. La matrice qui donne naissance à la matrice du nationalisme conservateur remonte au courant contre-révolutionnaire né du rejet du libéralisme à l’époque de la révolution française. Il faut éclairer les fondements idéologiques du nationalisme en les historisant. La culture politique, c’est une construction comportant divers niveaux, comme un édifice, depuis ses fondements jusqu’à sa partie émergée. La partie souterraine de la culture politique correspond à l’idéologie, tandis que les fondations supérieures correspondent aux pratiques politiques.
En quoi ces trois grandes idéologies ont participé à la politisation de la vie française au moment où le moment républicain à la fin du siècle ?
Les idéologies politiques ambitionnent de changer le pouvoir et d’imposer leurs idées.
Au sens large, le pouvoir définit la potestas la capacité d’agir. Dans une mesure plus restreinte, la potestas se définit par sa propre attribution de certains groupes, qui se sont vus agir pour la fonction de la collectivité de fixer des règles destinées à garantir sa survie.
Au-delà du pouvoir personnel (groupe), on retrouve le pouvoir impersonnel (Etat) qui peut se définir comme un mode d’organisation du commandement qui ne relève plus du fait de gouverner mais du droit de gouverner. L’Etat renvoie à une puissance organisée et permanente dissociée de son titulaire dont le pouvoir n’est que passager.
Etudier l’idéologie politique nous amènera à croiser la question de la forme à donner à l’Etat et au pouvoir.
THÈME 1 : LE LIBÉRALISME
Chapitre 1 — Le libéralisme, une doctrine politique
Définition : Les libertés politique, d’entreprendre, autonomie, propriété privée au centre, libertés individuelles, méritocratie, réussite par l’école, le travail. Racine du mot libéralisme renvoie à « liberté ». Les libertés occupent une place centrale dans l’idéologie libérale. Le libéralisme correspond à un courant qui tend à l’instauration d’un ordre politique et économique laissant la plus large part possible à la liberté individuelle. Ce libéralisme fait l’objet d’un versant politique et un versant économique. Liberté et droit des individus sont au centre de l’idéologie libérale. Quels objectifs s’assigne t-elle ?
Le libéralisme prend son essor au XIXe siècle accompagné de la Révolution Industrielle. Les notions sur lesquelles il repose puise ses racines sur des philosophes antérieurs aux Lumières, tels que John Locke et Thomas Hobbes (L’homme est un loup pour l’homme). Leur pensée constitue le socle sur lequel va s’édifier le libéralisme.
Les origines du libéralisme
Les précurseurs
Thomas Hobbes (1588-1679) est un philosophe anglais et publie en 1651 Le Léviathan et met en évidence la Res Publica. Il se livre à une interrogation sur la formation de l’Etat et sa souveraineté. Il oppose deux âges dans l’histoire de la société humaine : l’état de nature et la société civile. Cette dernière aurait été créée pour sortir les hommes de l’état de guerre, « l’homme est un loup pour l’homme ». Les hommes ont gagné la paix en la société civile, ainsi que la sécurité grâce à l’instauration de lois, notamment celle relative à la propriété privée. Pour perdurer, l’Etat doit faire l’objet de citoyens qui respectent les lois et incarnent ces libertés. En revanche, en acceptant de s’unir, les hommes ont perdu une part de liberté. Ils renoncent à exercer la souveraineté désormais détenue par l’Etat.
2. Origines de la société civile selon Locke
John Locke (1632-1704) publie son oeuvre majeure en 1690, Traité sur le gouvernement civil. « Tout homme étant né libre et maître de lui-même, nul ne peut, sous quelque prétexte que ce puisse être, l'assujettir sans son aveu. Décider que le fils d'un esclave naît esclave, c'est décider qu'il ne naît pas homme. » L’état de nature pour Hobbes est présenté comme libre, égal et indépendant.
L’état de société : « Les hommes ont décidé s’unir en société ». Locke explique les raisons du passage d’un
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