Commentaire de texte - L'esclavage
Commentaire de texte : Commentaire de texte - L'esclavage. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Pierre123456789 • 30 Avril 2016 • Commentaire de texte • 1 849 Mots (8 Pages) • 1 357 Vues
Buga 2°10
Pierre
Français
Question de corpus : Comment le thème de l'esclavage est traité dans ces textes ?
L'esclavage est la condition d'un individu privé de sa liberté, qui devient la propriété, exploitable et négociable comme un bien matériel, d'une autre personne.
Pour cette question de corpus, nous disposons de différents documents :
Le premier est un texte de Montesquieu (penseur politique français), nommé « De l'esclavage des nègres », il date de 1748 et appartient à un traité de la théorie politique publié par ce même auteur en 1748 : De l'esprit des lois. Le second document est un texte s'intitulant « Le nègre de Suriman » qui est un extrait de l’œuvre Candide, de Voltaire (écrivain et philosophe français) datant de 1759. L’œuvre suivante est un texte nommé « De l'esclavage des Nègres » de Nicolas de Condorcet (philosophe et homme politique français) datant de 1781. Le dernier document est un article d'Encyclopédie qui s'intitule « Traite des Nègres » écrit par Jaucourt (philosophe et encyclopédiste français) en 1766. Ces quatre écrits traitent tous d'un même sujet, qui est celui de l'esclavage et ils datent tous du même siècle, à savoir le XVIIIè, autrement appelé le Siècle des Lumières. Les Lumières se définit comme un mouvement intellectuel dont le but est de dépasser l'obscurantisme et de promouvoir les connaissances ; il est aussi responsable de grandes inventions culturelles comme l'encyclopédie.
En cette période de jouissance culturelle, comment est-ce-que les auteurs ont-ils décidés d'aborder le thème de l'esclavage ?
Comme il l'est indiqué précédemment, ces quatre œuvres parcours un thème commun, celui de l'esclavage. Celui-ci est abordé de manière différente par chacun de ces auteurs, et c'est sur ce point la que nous allons nous attarder pour pouvoir ensuite répondre à notre problématique.
Le texte de Montesquieu s'appuie sur le principe de l'ironie pour pouvoir dénoncer l'absurdité des pratiques esclavagistes. Dès le départ, l'auteur exprime le contraire de sa pensée, comme si il se laissait tomber dans un univers paradoxal à toutes ses convictions. La phrase d'introduction avec l'utilisation de la première personne situe Montesquieu non pas du côté des opposants mais du côté des esclavagistes. C'est en adoptant ce point de vue que l'auteur en montre l'absurdité. Les expressions « si j'avais à soutenir » et « ce que je dirais » montrent par l'emploi du conditionnel que l'hypothèse est théorique et que l'argumentation ne correspond pas en réalité aux sentiments de l'auteur. C'est donc le choix de l'ironie. Il poursuit ce choix tout au long du texte en se servant de l'ironie comme outil pour pouvoir critiquer les différents aspects néfastes de la société dans laquelle il vit à ce moment. A la fin du texte, Montesquieu nous dit ceci : « De petits esprits exagèrent trop l'injustice que l'on fait aux Africains ». L'auteur fait ici le pari de l'intelligence de son lecteur, car celui-ci doit comprendre que les petits esprits ne reflète en fait, que les philosophes. Ces quatre dernières lignes du texte sont très engagées, car Montesquieu s'y montre particulièrement sanglant envers les politiques dont il souligne l’incompétence de manière implicite.
L'auteur veut dénoncer ces personnes qui en quelque sorte « se trompe de cible », c'est-à-dire au lieu de s'occuper d'injustices énormes comme celle que subisse les Africains, ces personnes s'occupent plutôt à faire des montagnes de loi inutiles qui cachent le vrai problème.
En fin de compte, à travers l'utilisation d'arguments absurdes et perfides le narrateur souligne l'absurdité de l'argumentaire des esclavagistes et de celles des politiques de son époque.
Ensuite, certains auteurs ont fait le choix de confronter le lecteur directement à la réalité. C'est le cas de Voltaire et de son texte « De l'esclavage des nègres ». Ce texte est à la fois choquant, et en même temps, les discours des personnages donnent une image de la scène, à la base terrible, comme une situation fréquente et banale ; c'est ce contraste entre ces deux caractéristiques qui fait ressortir de la scène un message fort : celui de la révolte. En effet, le lecteur est spectateur d'une rencontre entre deux mondes différents qui se confrontent. D'un côté, il y a Candide et un camarade à lui, qui sont des hollandais en mouvement, marchant vers une direction, et de l'autre il y a ce pauvre homme, immobile, étendu par terre . Il y a donc opposition entre liberté de mouvement des uns et immobilité de l'autre. Cette première approche qui met l'homme noir en position de faiblesse provoque chez le lecteur un premier sentiment d'injustice. Ensuite, la présentation du nègre est faite sans apitoiement d'abord à travers des détails vestimentaires " la moitié de son habit " puis indication de sa mutilation. Tout est mis sur le même plan ; c'est l'effet voulu par l'auteur pour pouvoir choquer le lecteur. Il nous montre aussi à quel prix les populations européennes de cette époque pouvait s'approvisionner en nourriture par ce passage cité par l'homme noir : « On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l'année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe ». Cette dernière phrase « C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe », délivre un fort sentiment sur le lecteur. C'est à ce moment précis que le texte prend tout son sens, c'est ici que l'auteur arrive a faire réfléchir le lecteur, car celui-ci se rend peut-être compte à présent de l'horreur qu'est l'esclavage. C'est comme cela que l'auteur arrive à toucher le lecteur, il leur fait prendre conscience qu'ils sont concernés et qu'ils sont aussi en quelque sorte responsable de ces abominations. Il joue sur les sentiments du lecteur et arrive à le faire culpabiliser, c'est comme cela que Voltaire arrive à faire passer son message.
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