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Commentaire de texte sur Les Revenus de Xénophon

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Par   •  15 Avril 2021  •  Commentaire de texte  •  2 857 Mots (12 Pages)  •  1 088 Vues

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Jeudi 1er avril 2021                                                                                                                  Théophile Dequecker

Double licence Histoire-Info Com

Devoir de mi-semestre en Histoire Antique

Le monde grec de 360 à 322

Commentaire de texte de Les Revenus ou Poroi, Chapitre V de Xénophon.

Xénophon stratège, Xénophon mercenaire, nombreux sont les exemples de vie où l’historien et philosophe d’Attique s’engagea dans les conflits de la cité au début du Vème. Et pourtant, son dernier ouvrage, Des revenus, se compose d’idées des plus pacifistes s’opposant aux logiques guerrières et leurs coûts importants d’Athènes. Cet homme de guerre qui avait suivi Cyrus le Jeune et Agésilas, pour le plaisir de voir des batailles, déclare à la fin de sa vie un vœu de paix à toute la Grèce.

Tiré donc de l’œuvre Des revenus ou encore appelée Poroi e peri Prosodon, de son chapitre V plus particulièrement, l’extrait de texte présentement étudié est un opuscule écrit par Xénophon en    -355. Il s’agit en quelques sortes de mémoires de philosophie politique dans lesquelles l’auteur conseille Euboulos, alors homme politique influent, de réorganiser la politique sociale et économique d’Athènes. Dans le chapitre qui nous intéresse, il s’attarde sur les bénéfices sociaux et économique qu’apporterait une situation de paix à la cité.

Xénophon, est un stratège, historien, et philosophe né dans le dème d’Erchia en Attique, près d’Athènes vers -430. Après avoir suivi les enseignements de Socrate et d’Isocrate selon Photios, il rejoint Cyrus le Jeune dans son armée de mercenaires et assiste à la bataille de Counaxa en -401 qui est perdue. Il organise par la suite la retraite des Dix Mille par le Nord, se rapprochant au passage de Sparte. Il est d’ailleurs rapidement chassé de la cité d’Athènes pour cette relation et prend donc service dans l’armée d’Agésilas II et va jusqu’à se battre contre ses compatriotes athéniens en Coronée en           -394. C’est par la suite de son exil qu’il se retire à Scillonte pour y fonder une famille et y rédiger la majeure partie de ses œuvres d’ailleurs. Ce n’est qu’à la fin (supposée) de sa vie qu’il voit son décret d’exil levé et se rapproche d’Euboulos, alors dirigeant de la cité, sur laquelle il consacrera son dernier ouvrage.

Les faits relatés dans l’extrait (qui est donc écrit à la même époque) s’inscrivent dans un contexte particulier pour Athènes. En -357 a eu lieu la « guerre des Alliés » à la suite de la défection de Rhodes, Cos, Chios et Byzance qui faisaient alors partie de la Seconde confédération athénienne. Par deux fois la flotte athénienne est défaites au large de l’Ionie. Si elle reprend néanmoins le contrôle de l’Eubée et de la confédération par la suite, la cité ressort de cette guerre ébranlée. Les athéniens ont en effet dû reconnaitre l’indépendance des cités victorieuses, cela mettant en péril l’hégémonie de la puisse athénienne. Emerge alors dans ce contexte un « parti de la paix » comme l’appelle Isocrate sur la paix, porté par l’homme politique Euboulos qui, lassé par la guerre et envieux d’accroitre le bienêtre de la population, propose une série de réformes administratives et financières dans l’optique de rééquilibrer ses dépenses et donc réduire les interventions militaires en partie notamment.

Dès lors il semble que c’est pour seconder la politique d’Eubule que Xénophon écrivit le traité des Revenus. Son dessein est de procurer à l’État les moyens de nourrir les pauvres. Comme Eubule, il les cherche dans le développement du commerce et de l’industrie. S’il conseille l’établissement de halles et de marcher, d’un juste traitement des métèques et d’exploiter les mines d’argent du Laurium dans les quatre premiers chapitres, le cinquième se consacre essentiellement sur le rôle pacificateur et de protecteur de la paix. Pour lui, c’est la paix et non la guerre, qui rendra son hégémonie à Athènes.

        Ainsi on peut se demander comment la paix se présente-t-elle pour Xénophon comme préférable à la guerre pour l’essor économique, social et religieux de la cité d’Athènes.

        Après avoir vu dans un premier temps les bienfaits de la paix par le prisme de mesures et d’arguments économiques, culturels et sociaux (notamment de redistribution), nous verrons dans un second temps comment l’analyse du passé guerrier de la cité permet à l’auteur de justifier un futur pacifique pour celle-ci pour constater dans un troisième et dernier temps l’optique d’un certain retour de l’hégémonie athénienne par la force des ententes prospères et des alliances.

        C’est tout d’abord d’un point de vue social et économique, et notamment en considérant les options fiscales que Xénophon envisage les bienfaits de la paix à Athènes au travers de mesures potentielles qui, on le verra, rejoignent la ligne politique envisagée alors par Euboulos.

Dès la ligne 11 le philosophe témoigne que personne dans une économie d’échanges dynamiques ne peut se passer d’une situation pacifique, de facto favorable à ces commerces « à commencer par les marchands et armateurs ». L’objectif selon Xénophon est de dynamiser les échanges commerciaux dont le port du Pirée a le potentiel de faire fonctionner, critère expliquant d’ailleurs sa position lorsqu’il affirme que « Athènes est par nature la plus apte à grandir en paix ». Étant donné sa situation géographique et sa structure une fois dotée de halles et de marchés notamment comme il met en avant plus tôt dans l’ouvrage, doublée de son port connu de tous, la ville est apte à procéder à des échanges marchands de grande envergure. Dès lors, « ceux qui abondent en blé, en vin, en vin fin, en huile en troupeaux » (l. 14) sauraient tirer profit de cette situation et exporter leur marchandise. Grâce à l’installation d’hôtelleries près du port et dans la ville également, Athènes deviendrait alors un carrefour marchand dans toute la Grèce, mais également culturel.

C’est en effet ce que Xénophon entend lorsqu’il parle « de ceux qui tirent profit de leur argent et de leur sagesse. Et les sophistes, philosophes et poètes qui traitent de leurs œuvres et ceux qui désirent voir ou entendre les choses saintes et sacrées » (l. 15 à 18). Là encore et sur un autre plan l’auteur conseille de dynamiser les échanges et les capacités d’accueil de la cité sur le plan culturel. L’accroissement du nombre de résidents et de visiteurs amènerait une augmentation naturelle des importations et exportations et donc des salaires et droits à percevoir dessus. En accélérant les procédures d’accueil, de transfert des marchandises tout en donnant des places d’honneur aux navigateurs, Athènes saurait dès lors se rendre attractive pour les marchands et les savants.

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