La bicyclette, Jacques Réda pages 60 et 61 du manuel Fleurs d’encre
Fiche : La bicyclette, Jacques Réda pages 60 et 61 du manuel Fleurs d’encre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar anonym1957 • 21 Mars 2023 • Fiche • 963 Mots (4 Pages) • 624 Vues
La bicyclette, Jacques Réda pages 60 et 61 du manuel Fleurs d’encre
Jacques Réda est un poète né en 1929. Il a été rédacteur en chef de la Nouvelle Revue française de 1987 à 1995. Il se voit décerner le Grand Prix de poésie de l’Académie française en 1997. Jacques Réda est un promeneur : il déambule en quête des petits secrets cachés derrière la surface étrange des objets du quotidien.
Compréhension et interprétation
1. La scène se passe « dans la rue » (v. 1). Le lieu est précisé, le poète est dans la rue mais son regard plonge « au bout d’un corridor fermé de vitres en losange » (v. 2) et il découvre un « jardin » (v. 4).
2. V. 7 à 9 : Le vélo est caractérisé tout d’abord par deux adjectifs : « grand » (v. 7) et « noir » (v. 7). Le poète insiste sur « les proportions parfaites », (v. 7) de la machine. Celle-ci semble donc au premier abord un vélo techniquement bien conçu. Mais, très vite, l’évocation du vélo devient métaphorique et les mots utilisés pour le caractériser ne relèvent plus du vocabulaire de la mécanique : « grâce d’une bête » (v. 8), « c’est un oiseau » (v. 9).
3. a. À partir du v. 15, la bicyclette devient un objet animé qui « vibre » (v. 16), elle semble s’humaniser puisqu’elle a le sens de l’ouïe : « on dirait qu’elle entend » (v. 15). Est-elle devenue un cheval ailé qui, sans « entrave » (v. 16), bondit, tel Pégase « à travers le vitrage » (v. 19) ? Est-elle devenue une machine moderne, telle une fusée comme peuvent nous le faire penser les mots « étincelles » (v. 20) ou « fusion » (v. 21) ? b. Pour approfondir Pour métamorphoser la bicyclette, le poète utilise plusieurs figures de style, comme la métaphore ou la personnification. La métaphore : « C’est un oiseau » (v. 9), « qui font à présent de ses roues deux astres en fusion » (v. 21). La personnification : la bicyclette « vibre » (v. 15), elle se déplace seule : « s’enlever d’un seul bond » (v. 18), « lancer dans le feu » (v. 20).
4. a. Les expressions qui évoquent la lumière sont les suivantes : « un torrent de soleil » (v. 3), « avec des éclats palpitants » (v. 5), « or » (v. 6), « ce feu vert et doré qui danse » (v. 11), « éblouissant » (v. 18), « le feu du soir » (v. 20), « grappes d’étincelles » (v. 20), « en fusion » (v. 21). b. L’ensemble de la scène se passe dans la lumière de la fin de l’après midi, il est « six heures », la lumière est encore vive, elle joue avec l’ombre projetée par la végétation. C’est dans ce décor, à la fois beau et un peu magique, que se détache le grand vélo noir avant de lui-même sembler s’enflammer. La lumière omniprésente semble avoir donné vie à la bicyclette en se transmuant dans l’objet.
5. Le vélo paraît bien avoir une âme. Il quitte l’état d’objet inanimé pour devenir un être capable de mouvement, de volonté. L’objet est ainsi métamorphosé sans que la nature de cette métamorphose soit clairement précisée. C’est au lecteur de s’imaginer ce que devient la bicyclette comme c’est souvent le cas dans les textes oniriques ou fantastiques.
6. Dans le poème comme dans l’œuvre d’art un objet de la vie quotidienne est pris comme thème : la bicyclette. Le travail des deux artistes a consisté à métamorphoser cet objet, à le détourner de son usage habituel. Le poète, grâce aux métaphores et à la personnification, transforme la bicyclette en un objet féerique qui n’est pas sans évoquer le char solaire du père de Phaéton. Quant à la bicyclette de Marcel Duchamp, elle devient un objet étrange dont la seule utilité est de déclencher la rêverie : « J’aimais l’idée d’avoir une roue de bicyclette dans mon atelier. J’aimais la regarder comme j’aime regarder le mouvement d’un feu de cheminée1 . »
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