Explication linéaire / La Bicyclette-Jacques Réda

Analyse n°1 : La Bicyclette-Jacques Réda

Introduction :

« La Bicyclette » est un poème écrit par Jacques Réda, un écrivain et poète contemporain français né en 1929.  Il parait en 1989 dans le recueil Retour au calme, qui regroupe des poèmes écrit de 1975 à 1987, le fil directeur est souligné par le titre qui indique que dans l’agitation ou l’inattention de la vie quotidienne, une rupture se met en place grâce à la poésie. « La Bicyclette » est constitué de 21 vers libres, majoritairement des mètres de 14 syllabes, aux rimes irrégulières. À la fois narratif et descriptif, il propose la description d'une bicyclette entrevue l'espace d'un instant au cours d'une promenade, frappée par un rayon de soleil. Jacques Reda sublime un objet banal du quotidien, ici, un vélo. Comment la métamorphose du vélo s’opère-t-elle ?

On peut distinguer trois mouvements :

Vers 1 à 9 : la découverte de la bicyclette

Vers 10 à 14 : un moment de calme et d’harmonie

Vers 15 à 21 : la métamorphose du vélo

Dans un long développement de phrase, tout d’abord, le poète pose un cadre spatio-temporel. Au vers 1, on apprend que c’est un dimanche et qu’il est six heures du soir (ce qui nous indiqué au vers 20 un peu après). Le participe présent « passant » nous indique que le poète est en mouvement en train de se promener surement. Les termes « dans la rue », « au bout d’un corridor », « un jardin » définissent un cadre spatio-temporel très banal et ordinaire.

Le poète passe dans un corridor et s’attarde particulièrement sur la lumière dont il file la métaphore de l’eau avec les expressions « torrent de soleil » au vers 3, « éclat de lumière » au vers 5, « pulvérise » au vers 4 et « gouttes d’or » au vers 6. Le verbe « roule » au vers 3 montre que cette lumière est mouvante et vivante. L’importance donné aux éléments comme l’eau, la végétation et la lumière dans la première partie de ce passage, montre surtout la beauté de la nature.

Puis, dans un second temps, le poète dresse un éloge de la bicyclette qui est mis en valeur d’abord par la présence d’un alexandrin au vers 7 construit dans un rythme binaire avec une césure à l’hémistiche. La régularité de ce vers illustre la perfection de l’objet décrit. En effet, le vocabulaire utilisé nous donne une image majestueuse du vélo avec l’adjectif « grand » et « parfaites ». Sa couleur noire contraste avec la lumière dorée et on a aussi l’image d’un vélo élégant.

Peu à peu, le vélo prend vie devant nos yeux. Le début du vers 8, « qui touche à peine au mur », le vélo semble se tenir debout seul comme un être vivant. Dans la suite du vers 8, le vélo prend vie par l’animalisation qui lui est fait, en effet, « il a la grâce d’une bête », on a aussi l’idée de légèreté et d’élévation avec la métaphore de l’oiseau au vers 9. L’expression « en éveil » renforce l’idée que ce vélo est en train de prendre vie.

Nous passons au deuxième mouvement où le poète cherche à montrer le calme du jardin dans lequel se trouve le vélo. Au vers 10, les noms communs « vide » et « silence » nous plongent soudainement dans une atmosphère paisible. Ce passage est dominé pas l’idée du silence avec les expressions « en silence » au vers 10, « petits pas légers » au vers 11, « parfois un chien aboie » au vers 13.

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