Analysez l’évolution des conflits sociaux en France depuis le début des années soixante-dix
Dissertation : Analysez l’évolution des conflits sociaux en France depuis le début des années soixante-dix. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kinou2727 • 3 Mai 2024 • Dissertation • 2 393 Mots (10 Pages) • 111 Vues
Dissertation – Correction
Sujet : Analysez l’évolution des conflits sociaux en France depuis le début des années soixante-dix.
Exploitation du dossier documentaire
Document 1
- La conflictualité sociale naît de la division de la société en classes sociales aux intérêts antagonistes : Référence est faite à l’analyse marxiste des classes, selon laquelle le clivage de classes (bourgeoisie capitaliste/prolétariat) trouve son origine dans les rapports de production : les capitalistes bourgeois propriétaires des moyens de production pouvant imposer leur domination aux prolétaires ne possédant que leur seule force de travail
- « La conflictualité sociale, si elle subit des fluctuations, est loin d’avoir disparu, même au sein du monde du travail » : cette phrase contient plusieurs idées exploitables : Tout d’abord la conflictualité sociale n’a pas disparu, mais s’est transformée : la conflictualité sociale jadis centrée sur la question économique du travail a changé de nature, ce qui doit faire penser à l’émergence des NMS (on devait ici faire le lien avec le document 3). Ensuite, la conflictualité sociale, même si elle a évolué n’a pas disparu dans le domaine du travail : ce qui fait référence aux modifications des conflits du travail : changement d’échelle (plus localisés), changements d’objet (plus défensifs), changement de secteur (ils touchent désormais plus le secteur public que le secteur privé) (on devait ici faire le lien avec le document 4)
Document 2
- développement du chômage qui passe d’un chômage frictionnel minimal à un chômage de masse entre 1975 et 1995 : il fallait bien sûr mesurer l’évolution : le taux de chômage a été multiplié par 2,9 sur la période. Le développement du chômage peut expliquer la diminution des conflits du travail puisque les syndicats sont plus préoccupés par la préservation de l’emploi sont moins exigeants en terme de conditions de travail ou de salaires. Cela peut aussi expliquer la nature aujourd’hui plus défensive des conflits du travail (lien avec le document 1).
- Développement de la précarité de l’emploi : La norme de l’emploi pendant les 30 glorieuses était le CDI à temps complet qui sécurisait le statut du salarié dans un contexte de chômage minimal. Depuis la fin des années 70, cette norme est remise en cause par le développement des emplois atypiques, en particulier précaires (CDD, intérim, contrats aidés, stages, apprentissage) : la part des emplois précaires a ainsi été multiplié par 2,5 entre 1982 et 1995.
La précarité de l’emploi est un facteur explicatif du moindre dynamisme des conflits du travail car les salariés précarisés n’ont pas intérêt à s’engager dans une démarche syndicale ou un mouvement sociale s’ils désirent la pérennisation de leur statut (transformation du CDD en CDI ou simple renouvellement)
- Féminisation de l’emploi : le taux d’activité féminin augmente de 25% sur la période pour se rapprocher du taux d’activité masculin : cette hausse illustre des modifications structurelles importantes de la structure socio-économique : tertiarisation et féminisation de l’activité économique. Ces évolutions expliquent à la fois le déclin relatif du monde ouvrier et des conflits du travail ainsi que l’intensification du mouvement féministe qui va s’engager dans la lutte contre les inégalités hommes/femmes, notamment dans le domaine professionnel.
- Evolution de la structure socioprofessionnelle du salariat : Elle montre le déclin relatif du monde ouvrier dont la part diminue de 26,5% ainsi que la montée des classes moyennes salariées (une grande partie des cadres, les professions intermédiaires, et une petite partie des employés) ; ces évolutons amènent donc à l’idée d’une moyennisation de la société et de l’ effacement du conflit de classe (on peut faire ici référence à Mendras). La hausse des employés qui devient en 1995 la PCS la plus importante peut aussi être utilisée pour expliquer la désyndicalisation et la baisse de la conflictualité liée au travail car les employés sont historiquement une catégorie de travailleurs faiblement syndiquée.
Document 3
- Idée d’une modification de la conflictualité sociale au milieu des années 70 : le mouvement ouvrier connaît un déclin alors qu’apparaît un nouveau type de mouvement social : Les Nouveaux Mouvements Sociaux (NMS) qui se distinguent des mouvements sociaux traditionnels par ses 3 dimensions :
De nouveaux acteurs : ce n’est plus le monde ouvrier qui est le moteur de la lutte, mais des groupes aux contours fluctuants et mal définis impliquant de nouvelles catégories sociales : jeunes, femmes, écologistes. Les syndicats de travailleurs ne sont pas les acteurs moteurs de ces mouvements
De nouveaux objets : les conflits ne sont plus comme auparavant centrés sur des questions économiques principalement reliées au travail, ils ont des objets plus divers et des revendications souvent d’ordre culturel : promotion du statut de la femme ou des homosexuels, défense de l’environnement, etc
De nouvelles stratégies d’action : alors que les mouvements traditionnels utilisent la manifestation de masse et surtout la grève comme moyen d’action pour faire pression sur les entrerpises et le gouvernement, les NMS privilégient des stratégies plus médiatiques : ce n’est pas tant le nombre qui compte, que le fait d’être spectaculaire pour trouver un relai dans les médias qui va amplifier et faire connaître l’action auprès du grand public.
Idée que la modification de la nature de la société ou tout au moins de sa structure sociale est à l’origine de la modification de la nature des conflits (dernière phrase du document)
Document 4
Ce document s’inscrit dans le cadre de l’étude de l’évolution des mouvements sociaux traditionnels liés au travail puisqu’il s’intéresse à l’évolution du nombre annuel de journée de grèves (qui rappelons le est le mode d’action principal de ce type de mouvement)
- Dans le secteur privé, on constate une tendance à la baisse de la conflictualité liée au travail puisque le nombre annuel de journées de grève diminue de 93,6%.
- Dans le secteur public, on constate aussi une tendance à la baisse, avec toutefois de pics très importants en 1989 et en 1995, cette dernière date correspondant au grand conflit de 1995 au sujet de la réforme du système
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