Fondamentaux du marketing
Cours : Fondamentaux du marketing. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Clara Boussemart • 7 Juin 2019 • Cours • 2 430 Mots (10 Pages) • 501 Vues
Depuis le 15e siècle, avec le développement de l’humanisme, doctrine plaçant la personne humaine et son épanouissement au-dessus de toutes les autres valeurs, on s’intéresse de plus en plus à l’Homme et sa place dans la société. On considère que l’homme est un être éduquer, c’est pourquoi de nombreux ouvrages sont destinés à l’éducation tel que l’essai de Daniel Pennac, Comme un roman, publié en 1992. Cet essai est à la fois un hymne de la lecture mais aussi une désacralisation de la lecture et nous invite aussi à réfléchir à la manière pédagogique de l’appréhender. L’origine du plaisir de la lecture est un sujet de recherche qui reste d’une actualité évidente, et qui occupe l’esprit de tout enseignant de lettres, soucieux de faire partager son amour du livre et de la littérature à une époque où la lecture est considérée par beaucoup de jeunes comme un exercice austère et ennuyeux. Ici, le texte à étudier est un extrait du chapitre 13 de cet essai, Pennac nous encourage à nous interroger sur notre rapport personnel à la lecture abordant avec simplicité et humour une situation où chacun pourra se reconnaître.
Quelle vision de la lecture nous propose ici Pennac ?
I- La lecture comme une religion
a) Au commencement était l’amour
Dans le chapitre 13 de Comme un roman, Pennac évoque le plaisir de l’enfant devant la lecture des ses parents. L’enfant apprécie particulièrement les histoires contées par ses géniteurs. Daniel Pennac, présente la lecture faite par les siens lors de son enfance avec le champ lexical du sublime et du sacré. La lecture est perçue comme religion.
Il fait référence à la Trinité, qui dans le christianisme représente le Père, Le fils et le Saint Esprit. Il écrit “Nous formions, lui, le récit et nous, une Trinité chaque soir réconciliée” (l.7). Ici, le lecteur, le récit et l’enfant sont associés et ligués, ils ne peuvent se dissocier les uns des autres. Cela signifie que l’enfant ne conçoit pas qu’un jour, ses parents le délaissent dans sa lecture pour le rendre autonome, il ne conçoit pas qu’il puisse être livré à lui même.
Ensuite, il fait référence à l’ubiquité qui est la faculté divine d’être présent partout. “Nous l’avions dôté de l’ubiquité ; le voilà pris dans sa chambre, dans sa classe, dans son livre, dans une ligne, dans un mot.” Cette amplification du connu à l’inconnu, une gradation décroissante, permet d’appuyer sur son quotidien et son étouffement, il passe d’un espace grand à un petit concept, possessif pour les 3 premiers mots → “sa chambre”, “sa classe”, et “son livre” et indéfini pour les derniers mots qui lui sont devenus étrangers → “une ligne” et “un mot”
Pennac fait aussi référence aux “demi-dieux”, qui est dans la mythologie gréco-romaine, une divinité ou un personnage surnaturel. “Se peut-il que ces demi-dieux aient été émiettés à ce point” (l.17). Ici, les demi-dieux sont associés à des “personnages magiques, des frères, des soeurs, des rois, des reines, des héros”
Les parents, sont représentés comme étant des “lecteur idéal” (l.4), le conteur et le livre ne font qu’un, il y’a une double symbiose entre le lecteur idéal et le conteur-livre pour renforcer l’idée qu’à l’époque où les parents lisaient l’histoire c’était fabuleux.
b) La chute
Si la lecture d’un adulte est présentée ici comme étant plaisante, la lecture seule est présentée comme étant pénible, asphyxiante et même physiquement insupportable. Le livre est mystique quand il est raconté, il devient maléfique quand il est à lire.
Il y’a un réel décalage entre les 2 périodes et la rupture accentuée par des phrases suivantes → “Nous formions” (l.7), “Nos phrases” (l.9), “Nous l’avions initié” (l.11), “Nous l’avions doté” (l.12)
On assiste à un choc des antagonismes où le mélange du sublime et de la décadence, le sacré et le profane se chevauchent.
Lire un livre seul est associé à un martyr, cette tâche à effectuer est lourde, difficile et pesante.
Pennac évoque ce passage de l’histoire racontée à l'histoire à lire comme une véritable trahison : il l’évoque dans l’hyperbole : “L’ampleur de cette trahison” (l.6). Le sentiment d’abandon de l’enfant auprès des parents qui l’abandonnent seul à la lecture est très fort.
Être en tête à tête avec l’histoire semble être une tâche ardue puisque Pennac qualifie l’ouvrage de “livre hostile” (l.8), pourtant le livre reste le même.
Lorsque l’adulte racontait l’histoire, l’enfant était libéré d’un certain poids → “La légèreté de nos phrases le libérait de pesanteur”(l.9), maintenant, lire seul est une charge étouffante et embarrassante, l’enfant est “écrasé par la stupeur de l’effort” (l.11), en effet, les mots sont décrits comme étant “indéchiffrables”(l.9) et semblent “étouffer les tentations de rêve”(l.10). Ici, les tentations évoquent le péché, un acte conscient par lequel on fait ce qui est interdit par l’Eglise. La personnification de “la stupeur de l’effort” (l.11), “du rêve embastillé” (l.21) et de “la muette épaisseur du livre” (l.19), appuie sur la difficulté du jeune lecteur à se plonger dans un livre, de déchiffrer les mots et aussi d’en comprendre le sens.
II- La critique des 1ers éducateurs
a) Un point de vue original : les traditionnel boucs émissaires sont acquittés
Dans cet extrait, Pennac présente un poncif : les enfants n’aime pas lire. Mais à qui la faute ? Ce dégoût de la lecture provient d’une mauvaise approche de celle-ci durant l’enfance, donc d’une mauvaise approche de la part des premiers éducateurs, c’est pourquoi Pennac en fait la “critique” mais une “critique” originale puisque les traditionnels boucs émissaires sont acquittés.
Dès le début du texte, la télévision, la modernité, l’école sont présentés ensemble avec l’accumulation des “ni” les dédouanent rapidement. → “il n’en faut incriminer ni la télévision, ni la modernité, ni l’école” (l.2) → Les responsables ce sont donc les parents.
L’anaphore de “se peut-il ?” (l.16) appuie sur la certaine incrédulité de ceux-ci, “Se peut-il qu’ils aient à voir avec ces traces d’encre brutalement écrasée qu’on appelle des lettres
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