Commentaire de texte de Beaumanoir

TD S4 Commentaire de texte

Montesquieu, dans l’Esprit des lois, qualifie Philippe de Beaumanoir de «lumière de son temps». Cet élogieux commentaire est consécutif à la création de l’œuvre de Philippe de Beaumanoir : Les coutumes de Clermont-en-Beauvaisis.

En effet, le texte proposé est un extrait du livre datant de 1283 Les coutumes de Clermont-en-Beauvaisis, qui est un commentaire de la coutume du bailliage du comté de Clermont, en Beauvaisis (lieu situé dans la région de l’île de France à l’époque, dans celle des Hauts-de-France de nos jours). Le bailliage désigne d’après Wikipédia une entité territoriale (circonscription administrative, financière et judiciaire), mais c’est également le nom de la fonction de bailli : officier qui rendait la justice au nom du roi ou du seigneur. Philippe de Beaumanoir (1252 ou 1254 -1296), l’auteur de cette œuvre doctrinale, est le bailli de ce comté de mai 1279 à mai 1283. Il commente dans ce livre les coutumes, c’est-à-dire les décisions rendues par les tribunaux de bailliage de Beauvaisis, elles composent une sorte de jurisprudence. Il s’agit ici du début du prologue ainsi que d’un extrait du chapitre XXIV.

Avec le progrès de la féodalité, chaque partie du territoire français possède ses propres coutumes. Elles sont orales et donc leur connaissance est difficile, elles sont pourtant les seules sources du droit, à une époque où la pratique de l’écriture est peu répandue. Alors, vers la fin du XIIème siècle, les coutumes sont rédigées; dans le nord de la France, elles le sont par des juristes. Philippe de Beaumanoir a alors rédigé son ouvrage connu comme l’un des plus importants de cette période, qui lui a valu les éloges de Montesquieu mentionnées plus tôt. L’ensemble de ces ouvrages a répondu au problème de méconnaissance des règles de droit et a reçu une autorité presque officielle.

Comment et pourquoi Philippe de Beaumanoir rédige-t-il Les Coutumes de Clermont-en-Beauvaisis?

Nous verrons tout d’abord la justification de l’écriture des coutumes contenue dans le prologue(I), puis, dans le chapitre XXIV, nous examinerons la définition des coutumes et quelques règles les caractérisant (II).

I/ Les raisons de l’écriture les coutumes

Nous verrons tout d’abord les raisons qui poussent Philippe de Beaumanoir à écrire son ouvrage (A), puis celles qui le poussent à écrire les coutumes de Clermont-en-Beauvaisis en particulier (B).

Raisons principales

Avant d'entrer dans le vif du sujet, Philippe de Beaumanoir explique son œuvre. Il utilise le prologue pour rendre compte des raisons le poussant à écrire les coutumes de Clermont Beauvaisis. Comme il a été dit dans l'introduction, l'écriture des règles de droit a permis une meilleure connaissance de ces dernières, c’est l'idée développée dans le premier paragraphe du prologue : « composer un livre grâce auquel ceux qui désirent vivre en paix puisse apprendre rapidement comment se défendre contre ceux qui les assignerons en justice à tort et pour mauvaise cause »(§1). Ainsi, il sert un devoir de justice « comment distinguer le droit du tort »(§1), on peut y voir une explication des sources du droit.

De plus, l'auteur fait référence à Robert, 6e fils du roi de France de l'époque, Louis IX. Il est le comte de Clermont à l'époque où Philippe de Beaumanoir rédige les coutumes de Clermont à Beauvais et à l'époque où il était bailli. Ainsi, ce dernier écrit son ouvrage pour satisfaire le comte Robert.

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