Commentaire de texte Montaigne
Commentaire de texte : Commentaire de texte Montaigne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Brycelel • 22 Avril 2019 • Commentaire de texte • 1 349 Mots (6 Pages) • 1 051 Vues
Cours texte Montaigne
Problématique : quelle relation Montaigne l’Humaniste entretient-il avec la lecture ?
(Nota bene : le livre est encore assez rare 1 siècle après invention de l’imprimerie, et donc il fut cher. Seulement les classes privilégiées et éduquées accèdent à la lecture privée. Encore plus exceptionnel pour les livres écrits en grec.)
I) Montaigne apparaît ici comme un lecteur décomplexé
A - L’affirmation de soi
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Récurrence (omniprésence) du pronom « je » sujet ou « me/moi » complément
Presque toutes les phrases ont « je » pour sujet ou une variante : « ma vue » (l.17)
⚠️ Exception à partir de l.44 : le pronom sujet « il » représente « mon jugement » (l.43). C’est donc une variante du « Je ».
Qu’est-ce que cela signifie ?
Que Montaigne n’expose pas des idées théoriques sur la lecture. Il parle de son expérience personnelle, de son caractère, de ses goûts.
La lecture est donc pour lui une activité très personnelle. Il ne vise pas un but extérieur à lui-même comme acquérir des connaissances pour effectuer un travail, imposer sa culture aux autres (pédantisme). Il entretient avec les livres un rapport personnel.
Il revendique aussi l’originalité de sa personnalité et ses faiblesses.
Il distingue même son jugement de son moi profond car son jugement n’est pas toujours juste : « je doute de mon jugement » (l.42) ; « il n’est pas assez assuré pour s’opposer à l’autorité de tant d’autres fameux jugements des Anciens. »
Il lui arrive de ne pas apprécier un ouvrage admiré depuis l’Antiquité. Cela ne le fait pas changer d’avis mais lui fait penser qu’il n’est peut-être pas à la hauteur.
Il assume ses choix, ses goûts mais reconnaît la relativité de son jugement, admet qu’il n’a peut-être pas les capacités requises ou à mal jugé. Il ne se prend pas pour la norme absolue.
CF image ligne 48 « se reproche de s'arrêter à l'écorce... de regarder un jour trompeur »
B – Une revendication de liberté
Cela va de pair avec l’affirmation de soi.
Oppositions : l.1 : « j’aimerais MAIS je ne veux pas »
« ce que je veux » (l.2), il y’a donc une affirmation encore d’une volonté personnelle assumée = lire doit s’accorder à sa personnalité.
D’où les exemples de situations de lecture mises en relief par les anaphores :
l.10 : Si je rencontre des difficultés
l.12 : Si je restais planté là
l.21 : Si tel livre m’ennuie
Il revendique donc explicitement de rejeter la difficulté (ce n’est sans doute pas totalement vrai).
Alors que Montaigne est un grand intellectuel et qu’il a joué une grande partie de sa jeunesse et de sa vie à lire, réfléchir, rédiger.
Cette liberté qu’il revendique, il l’exprime aussi dans son écriture. Il est à la fois un grand intellectuel et un homme qui se veut lui-même avec son propre langage, souvent très concret et imagé.
C’est ainsi qu’il mélange ici une citation savante du poète latin Properce (qu’il cite en latin dans le manuscrit originel) à la ligne 9 : « Voilà le but vers lequel doit courir mon cheval en sueur ».
Il utilise une langue imagée/familière : « je ne m’en ronge pas les ongles » (l.10) ; « si je restais planté là » (l.12) ; « ma vue se brouille » (l.17)
l.19 : « de même que pour juger du lustre de l’écarlate…. parcourir du regard à diverses reprises ». Montaigne utilise cette comparaison à la couleur vive du rouge écarlate pour démontrer qu’il faut lire plusieurs fois quelque chose pour l’apprendre.
C- la thèse de Montaigne = lire doit être un plaisir
Cf l.5 et 6 : « je ne cherche dans les livres qu’à y prendre du plaisir par une honnête distraction. »
Cf le modèle latin aristocratique qui oppose :
L’OTIUM ≠ LE NEGOTIUM
le loisir de l’Homme cultivé toute forme de travail
(qui peut passer son temps dans le (qui a donné négoce
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