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"Vivre l'Instant présent" Est-ce une règle de vie satisfaisante ?

Dissertation : "Vivre l'Instant présent" Est-ce une règle de vie satisfaisante ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Mars 2022  •  Dissertation  •  1 741 Mots (7 Pages)  •  1 186 Vues

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"Vivre l'instant présent" : est-ce une règle de vie satisfaisante ?

« Rien n'a plus de valeur qu'aujourd'hui. ». Telle est la pensée de Goethe concernant l’instant présent. En ce sens, au cours de sa vie, l’homme a un objectif en particulier : être heureux. Cependant, est-il possible d’atteindre le bonheur, et le cas échéant, comment parvenir à ce but ? Nos jours sont comptés et la vie semble éphémère, si bien qu’il faudrait vivre, en consommer chaque moment et assouvir tous nos désirs pour être heureux. Certains parlent de vivre l’instant présent, mais est-ce vraiment une règle de vie satisfaisante ? Il convient de s’interroger si vivre l’instant présent est une nécessité existentielle conduisant au bonheur. On peut définir traditionnellement le fait de vivre comme l’ensemble des éléments qui donnent de la valeur à l'existence humaine, l’instant présent comme le moment situé entre le passé et le futur, le bonheur étant un état de satisfaction alors qu’une règle de vie constitue un précepte indiquant comment vivre. Il convient d’évoquer dans un premier temps les éléments pouvant expliquer la satisfaction provoquée et recueillie à travers des successions d’instants de bonheur et érigée comme un principe existentiel. Cependant, dans un second temps, il est nécessaire de présenter les écueils et les limites de cette règle de vie. Enfin, dans un troisième temps, il convient de s’interroger sur le contenu réel de la recherche de la satisfaction de l’instant présent.

Notre temps est compté et être obsédé par ses pensées, à ressasser des souvenirs, toujours espérer des choses inatteignables pourraient être une perte de temps. Ce serait « mal vivre » dans la mesure où le bonheur pourrait ne jamais être atteint et où on aurait perdu le temps à ne pas vivre pleinement sa vie. En effet, l’atteinte du bonheur se matérialise et ne peut se concrétiser qu’au regard d’un désir réaliste et accessible, car si l’homme cherche toujours plus, il n’atteindra pas le bonheur escompté puisqu’il ne sera jamais pleinement satisfait. Alors que si on accepte les plaisirs simples et concrets, réalistes et réalisables, on peut vivre l’instant présent pleinement car chaque chose vécue participera à notre bien-être. On fait référence ainsi au concept du « Carpe Diem », reposant sur l’importance de bien vivre l’instant présent sans se soucier du lendemain. La satisfaction de tout désir devient ainsi une exigence et un objectif fondamental de vie.

De plus, la mémoire est un poids complexe à porter car lorsque l’on s’enferme dans ses souvenirs, il devient difficile d’envisager, de s’inscrire et de se projeter dans notre présent. Cet état d’esprit peut créer un sentiment de se gâcher la vie et/ou de gâcher sa vie. Il en va ainsi des actes atroces commis sous nos yeux à travers les pages sombres de l’Histoire, car nous nous imposons un « devoir de mémoire » comme si garder à l’esprit la présence de l’horreur pouvait nous empêcher de la laisser se produire à nouveau. Cependant, lorsque le traumatisme empêche de vivre pleinement, n’est-il pas préférable de savoir oublier et de vivre l’instant présent ? Par exemple, Primo Levi, qui a été déporté à Auschwitz et où il a dû faire face à la barbarie humaine, est ressorti totalement traumatisé de cette expérience et c’est la raison pour laquelle 40 ans après, il se donna la mort. Vivre l’instant présent, c’est avoir la capacité de se sentir pour un temps, hors du temps et de l’histoire. S’inscrire dans le présent et assouvir chaque pensée et chaque souffle pour l’instant présent est nécessaire pour un épanouissement personnel, intellectuel et physique.

Néanmoins, cette exigence et cette règle de vie connaissent des limites car l’instant présent n’est pas irrémédiablement nécessaire à l’homme et il peut paradoxalement le priver du bonheur.

En effet, se soumettre et obéir à une telle règle de vie peuvent signifier refuser de se projeter dans l’avenir et donc refuser de construire sa vie concrètement. En effet, le futur est ce qui vient à la suite du présent, et si nous ne le prenons pas en compte et si on est incapable de se projeter, cela revient à voir disparaître le futur instant présent. Vivre l’instant présent sans prendre en compte le futur pourrait être une perte de temps puisque l’on pourrait agir en se disant « on n’a qu’une seule vie » et ainsi vivre la fin de sa vie sans la moindre trace du bonheur présent. Refuser de prendre en compte le lendemain, avec ses contraintes et ses enjeux, constituerait ainsi une erreur de vie car on écarte les possibilités et les potentialités des bonheurs à venir. Ne pas prendre en compte le futur peut engendrer également des conséquences vis-à-vis de nos proches et nous enfermer dans une forme d’égoïsme. Il en va ainsi du suicide, car celui qui passe à l’acte, vit l’instant présent d’une certaine manière, en ce sens qu’il considère que la vie n’a plus rien à lui apporter, qu’elle constitue une angoisse persistante et omniprésente alors qu’au fond, il ne peut pas en avoir la certitude dans la mesure où il s’agit d’une pensée et un état d’esprit éprouvés à son instant présent et précis, lesquels peuvent évoluer dans un avenir à vivre. Ainsi, le suicide peut être considéré comme un acte purement égoïste puisque la personne concernée peut être amené à cet acte en raison de dettes et laisser toutes les conséquences et les charges matérielles et financières à sa famille, en plus de la douleur qu’elle doit déjà affronter. Il s’agit donc d’un manque de projection dans l’avenir, car cette personne est uniquement centrée sur elle-même et focalisée sur son instant présent.

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