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Exister, est-ce simplement vivre?

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Par   •  2 Novembre 2019  •  Dissertation  •  738 Mots (3 Pages)  •  2 050 Vues

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Exister, est-ce simplement vivre ?

Vivre ou exister sont deux termes proches. A première vue, ils ont le même sens : vivre c’est exister et exister, c’est vivre. Par abus de langage, on assimile souvent ces deux notions à même idée : vivre et exister, c’est être réel. Ainsi, on pourrait dire que les sirènes n’existent pas puisqu’elles ne sont pas en vie dans notre présent. On peut dire aussi que les dinosaures ont existé, mais comme ils ne vivent plus aujourd’hui, ils n’existent plus. Mais peut-on dire qu’exister, c’est simplement de vivre ?

Un animal vit. Peut-on dire qu’il existe ? « Vivre », a un sens plus biologique qu’« exister ». On peut donc dire que les animaux, les plantes et les hommes vivent. Ils naissent, se nourrissent, grandissent, se reproduisent et meurent. C’est le principe de la vie (vīvere en latin : « être en vie »). Néanmoins, seul l’homme peut « exister ». « Exister » vient du latin existere ou exsistere, « sortir de », « se manifester, se montrer ». Exister renvoie à avoir conscience de sa mort, de sa « finitude ». L’homme a conscience du temps qui passe inexorablement et qui le mène vers la mort. Exister veut donc dire prendre conscience de la mort, et donc d’envisager sa vie en fonction de sa mort, de sortir de soi, de se dépasser avant de mourir. L’homme sait qu’il va mourir et a peur de mourir trop tôt, sans avoir eu une vie accomplie, sans avoir eu le temps d’exister. Exister signifie faire ses propres choix, agir, dans l’optique que ces choix participent à l’élaboration de notre vie et que cette vie doit être remplie avant notre mort. C’est ce que Sartre appel notre « essence », notre nature profonde, et donc, « notre existence précède notre essence ». Rien n’est inné chez l’homme et il se choisit tout au long de sa vie, il choisit la trace qu’il vaut laisser dans le monde. Mais cela fait en sorte que l’homme est sans cesse tourné vers l’avenir à établir des projets pour remplir sa vie ; ou vers le passé, à se souvenir des choses qu’il a faites. Il n’est donc jamais ancré dans le présent. Et selon Pascal, il ne pourra jamais être heureux.

Mais peut-on dire que tous les hommes existent ? En théorie oui : l’homme vit pour exister avant de mourir. Mais cela ne peut s’étendre à tous les hommes. Par exemple, un prisonnier qui vit dans une cellule depuis des mois, du matin au soir, ne peut « exister » philosophiquement parlant. Il a conscience qu’il mourra un jour, comme tout le monde, mais n’a plus conscience du temps qui passe, des jours. Il n’a plus d’interaction avec le monde extérieur. Il ne peut faire ses propres choix dans le but d’avoir une vie accomplie avant de mourir. Il se contente de manger, dormir, respirer : c’est la définition première de « vivre », et non pas « exister ». C’est ce qu’écrit Jean Zay dans son journal Souvenirs et solitude : « le rythme des semaines est ainsi brisé. » Cet homme n’est pourtant pas un animal.

De plus, cette réflexion peut s’étendre dans le domaine du non-vivant. Une pierre, par exemple, n’« existe » pas à proprement parler. Elle ne vit pas non plus. Pourtant elle est réelle. Doit-il y avoir certaines nuances dans le terme « vivre » ou dans le terme « exister » ? Scientifiquement, la pierre ne vit pas. Philosophiquement, elle n’existe pas non

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