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Travailler moins est-ce mieux vivre ?

Dissertation : Travailler moins est-ce mieux vivre ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Février 2021  •  Dissertation  •  1 406 Mots (6 Pages)  •  506 Vues

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Nous sommes face à un sujet qui soulève un grand paradoxe, à savoir, moins travailler pour vivre mieux. Toutefois, le but même de travailler, pour tout être humain, est de mieux vivre en subvenant à ses besoins dans les meilleures conditions qu’il soit. Il semble alors chimérique de répondre à cette question. Nous avons pour habitude de condamner immédiatement le travail lorsque ce dernier nous traverse l’esprit et qu’il n’allie nullement satisfaction et activité plaisante. En effet, le travail que l’on peut définir comme l’activité de production de biens et services, est souvent associé, dans l’esprit collectif, à quelque chose de désagréable et à une forme de privation de plaisirs et de loisirs. Son étymologie permet de renforcer cette association car le mot travail vient du latin tripalium, qui était un instrument de torture. Le travail et le bonheur sont souvent perçus comme étant antinomiques. L’Homme moderne en particulier, semble identifier le bonheur au loisir et à la consommation, des activités dont il peut cependant jouir grâce à la rémunération tirée de son travail, étant souvent à l’origine d’une forte frustration. En revanche, on se montre plutôt enclin à le recommander et le pratiquer car sans ce que ce dernier nous octroie, nous ne pouvons accéder aux choses nous faisant vraiment vibrer. Alors “Travailler plus et plus dur est mieux vivre”, se justifie-t-on alors. N’est-ce pas là un point de vue fondé sur le bon sens et l’expérience la plus commune ? Nous savons tous que le travail est ce qui régit nos vies quotidiennes et nous apporte de quoi vivre et ce qui nous plaît, mais il peut également être à l’origine de beaucoup de douleur et de peine, et on finit par réaliser que ce dernier peut parfois être bien loin de nous apporter ce qui nous plaît. Toutefois, en prétendant qu’il existe de nombreuses exceptions au devoir de travail dès que l’on réalise que celui-ci nuit et empiète à notre bonheur, comment peut-on envisager de quitter le fruit de notre mal-être si en retour les conséquences de cet acte finissent par engendrer tout autant de mal-être, à savoir potentiellement vivre dans une précarité des plus extrêmes ou l’exclusion sociale ? Nous voilà alors plongés dans l’embarras, confrontés à un conflit redoutable opposant deux devoirs : faut-il favoriser le devoir de travail en suivant notre bon sens et ce qui nous a toujours été inculqué dès le plus jeune âge au détriment de notre propre épanouissement personnel ? Faut-il préférer, en toutes circonstances, et au nom d’une certaine raisonnabilité morale, le fait de penser à soi à l’abnégation, au risque de ne jamais vraiment connaître notre vraie nature, ou bien faut-il, en dépend de soi, accepter de s'accommoder au travail, aussi pénible soit-il, au risque de ruiner notre propre stabilité mentale, en attente d’une imperceptible lueur de compatibilité entre ce dernier et une vie heureuse ?

Dans un premier temps, le travail constitue un moyen d’insertion sociale et par conséquent la réalisation de soi. Par le travail, nous prenons conscience de nous et nous prouvons objectivement notre valeur subjective, ce qui octroie à l’humanité, l’opportunité au contact des autres, de se découvrir elle-même tout comme son intériorité. Dans le travail, nous mettons en pratique une idée à l’aide de notre intelligence, force physique et mentale, ce qui donne une visibilité de ce qui se passe en nous, et qui en quelque sorte nous permet de nous exprimer d’une manière toute à fait différente qui n’avait jadis jamais été envisagée.

Cette réalisation de soi atteint son apogée dès lors que l’individu à l’origine d’un travail, reçoit la reconnaissance la reconnaissance tant attendue de son bénéficiaire, ne pouvant provenir que d’une autre conscience.

La malédiction du travail est en réalité une bénédiction, car comme l’affirme Kant, s’il existe en nous une tendance à la paresse, la nature nous rappelle que nous ne sommes pas fait pour rester les bras croisés, et c’est par la contrainte et dans l’adversité que nous nous révélons à nous-même. Dans le travail on développe notre faculté de calcul, la prudence, la précision, et à être minutieux et nous nous dépensons de façons rationnelles et mesurées. Ainsi, il nous inculque la patience, la coopération dans un certain nombre de règles et le profit ultérieur est potentiellement plus certain. On y développe également notre sociabilité.

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