Travailler, est-ce s’accomplir ?
Dissertation : Travailler, est-ce s’accomplir ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ambre68 • 23 Avril 2023 • Dissertation • 672 Mots (3 Pages) • 295 Vues
Corrigé. Travailler, est-ce s’accomplir ?
Introduction
[Accroche permettant d’amener le sujet] Lorsqu’on demande à une jeune personne le métier qu’elle voudrait exercer, celle-ci répond le plus souvent un métier épanouissant, c’est-à-dire une activité permettant non seulement de gagner un salaire, mais aussi de s’accomplir. [On énonce ensuite l’intitulé du sujet en toutes lettres] Mais s’accomplit-on en travaillant ? [On formule un premier élément de réponse] On peut penser à première vue que le travail est avant tout une activité économique contrainte par nos besoins vitaux. On travaille pour produire les biens nécessaires à la satisfaction des besoins de tous et pour gagner un salaire afin de satisfaire ses propres besoins. [On définit les termes du sujet : travailler] Travailler, c’est donc d’abord fournir un effort, souvent pénible, ne permettant pas tant de s’accomplir que d’accomplir des actions ayant pour finalité la production de biens et de services en échange d’un salaire. [On met en question le premier élément de réponse = mise en place d’une tension problématisante] Mais le travail n’est-il qu’une activité contrainte par nos besoins et un moyen pour satisfaire des besoins en dehors du travail ? [On définit les termes du sujet : s’accomplir] S’accomplir, ce peut être actualiser un potentiel, c’est-à-dire réaliser ce que nous portons en nous en puissance ou réaliser un idéal de perfection (s’accomplir en tant qu’être humain). Ce peut-être également mener jusqu’à ce son terme un projet personnel ou parvenir à l’excellence dans un domaine particulier. C’est donc soit réaliser son « soi » humain (développer et affirmer des qualités proprement humaines), soit son « soi » individuel (développer et affirmer un potentiel personnel, atteindre ses objectifs personnels). Or, comment pourrions-nous accomplir, c’est-à-dire développer notre potentiel et nos talents sans travailler ? Un écrivain accompli n’a-t-il pas dû beaucoup travailler pour réaliser et développer son potentiel ou son talent d’écrivain ? N’est-ce pas dans l’acte même d’écrire qu’il affirme et réalise pleinement ce qu’il est ? D’une manière générale, n’est-ce pas dans le travail, c’est-à-dire dans l’acte qui consiste à accomplir quelque chose afin de mener à son terme un projet que nous nous accomplissons nous-mêmes ou que nous affirmons pleinement ce que nous sommes ? [On met en question le deuxième élément de réponse] Toutefois, en tant qu’activité rémunérée, le travail, comme le travail à la chaine, peut revêtir des formes aliénantes où l’homme, loin de s’accomplir, peut devenir étranger à lui-même.
🡪 [Problématique] Dès lors, à quelles conditions le fait de travailler permet-il de s’accomplir ?
[Plan] Nous verrons dans un premier temps que le travail est d’abord une activité contrainte par nos besoins vitaux, souvent vécue comme un fardeau, permettant de produire les biens qui sont nécessaires non pas pour s’accomplir, mais pour vivre ou survivre [travail 🡪 tripalium ; travailler = asservissement à la nécessité (Arendt) 🡪 on accomplit son humanité dans le loisir au sens où les Anciens comprenaient ce terme). Nous nous demanderons ensuite si le travail n’a pas une vertu formatrice (Hegel : la dialectique du maître et de l’esclave) et si ce n’est pas en travaillant que nous nous accomplissons, c’est-à-dire réalisons et affirmons pleinement notre humanité (Marx : le travail = activité spécifiquement humaine qui nous distingue des animaux, donc en travaillant on affirme son humanité 🡪 le travail comme mise en œuvre d’un projet mental ; on accomplit son humanité dans la mise en œuvre de ce que nous caractérise en tant qu’homme : capacité de réflexion et créativité). Enfin, nous montrerons que toutes les formes concrètes du travail ne permettent pas de s’accomplir, c’est-à-dire d’affirmer pleinement notre humanité et notre individualité (Marx : le travail aliéné ; Nietzsche : « le travail est la meilleure des polices = obstacles à l’affirmation de son individualité ; Alain : le travail libre 🡪 On s’accomplit lorsque le travail est libre = le travail comme « effet de puissance » – on affirme ce qu’on est – et « source de puissance » - on continue d’apprendre, de se former).
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