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Le but de l’Etat est-il de limiter la violence ?

Dissertation : Le but de l’Etat est-il de limiter la violence ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Février 2023  •  Dissertation  •  2 323 Mots (10 Pages)  •  524 Vues

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Le but de l’Etat est-il de limiter la violence ?

Pour Aristote, il est dans la nature de l’homme de vivre au sein d’une société, c’est ce qu’il signifiait lorsqu'il écrivit “L’homme est naturellement un animal politique”. En effet pour lui la socialisation est naturelle et la famille est une société qui existerait avec l’Etat. La société serait donc le résultat d’un processus d’expansion de la famille. L’être humain semble ainsi voué à vivre en société, les hommes se réunissent en communauté en vue du bien commun. En premier lieu, dressons la définition de l’Etat, il s’agit d’une institution politique souveraine qui organise la société au sein d’un territoire. Ce qui le différencie de la société issu du latin “societas” signifie union, association. La mise en place d’un État permettrait donc de réguler les instincts primaires des humains et ainsi de les protéger. L’Etat renvoie à la mise en place d’un pouvoir d’ordre politique afin d’organiser la société grâce à des règles, des lois et une organisation administrative, tout cela en échange d'une promesse d'ordre au sein de la communauté. C’est l’idée apportée par le contractualisme, un courant philosophique selon lequel l'origine de l’ordre social, politique et culturel est un contrat entre les hommes, par lequel ceux-ci acceptent une limitation de leur liberté en échange de lois garantissant leur protection et la perpétuation du corps social. Mais la question se pose alors sur le positionnement de cette limite se pose, quel poids de mesure apporter à la lègue de nos libertés ? Cette protection promise vaut-elle vraiment le coup ? Dans une démocratie, l'Etat se doit de représenter l'intérêt de tous les citoyens et se veut donc promouvoir l'intérêt général. Mais est-ce réellement le cas ? Il est arrivé dans l’histoire de voir des régimes politiques dangereux pour les individus, d’observer la mise en place de régimes totalitaires emprisonnant le peuple et le réduisant à l’état d’objet. L’Etat est-il donc légitime à limiter la violence s’il a la possibilité d’en être à l’origine ? Devons nous vraiment placer notre sécurité entre les mains d’une institution qui a le pouvoir de réduire nos libertés individuelles ? Quelles limites accorder au pouvoir de l’Etat pour assurer protection sans oppression ? Nous verrons dans un premier temps comment l’ordre politique peut constituer une forme d'oppression sur les sociétés, puis nous nous intéresserons aux moyens de lutter et de réduire son pouvoir avant d’étudier des modèles où les sociétés rejettent la notion d’Etat.

Pour Hobbes la mise en place d’un Etat est nécessaire et primordiale puisqu’il faut empêcher l’homme d’exister à l’état de nature. Il est convaincu que les relations humaines y sont extrêmement conflictuelles puisque l’homme serait naturellement agressif et belliqueux. Puisque pour Hobbes à l’état de nature le règne de la violence prédomine il est donc nécessaire de mettre en place un État ferme et puissant afin d’empêcher les hommes de s’entredéchirer et de se mener au chaos. L'état de nature se définit par Hobbes comme “une lutte de tous contre tous” puisque pour lui, “l’Homme est un loup pour l’Homme”. Cette définition de l’état de nature pour Hobbes serait donc la preuve de la légitimité à mettre en place une monarchie avec un chef absolu comme il l’explique dans son œuvre le Léviathan, dont le titre évoque un monstre mythologique effrayant qui se veut être le modèle du dirigeant de l’Etat. Selon Thomas Hobbes le dirigeant doit avoir un grand pouvoir afin de contrôler la société et d'empêcher l’Homme de retourner à l'état de nature. La soumission de l’homme au contrat social doit être totale.Mais pour faire une objection à Hobbes, nous pourrions dire que le propre même de l’Homme c’est de vouloir être libre, qu' un monarque suprême serait en mesure de priver les individus de leurs libertés fondamentales. Et lorsque les hommes se retrouvent privés de libertés, ils peuvent se révolter. C’est ce qu’illustre la première révolution de 1789, celle des trois glorieuses en 1830 et la révolution de février en 1848. Où les hommes se sont révoltés contre un gouvernement trop autoritaire qui limitait leurs droits. Parce que lorsque l’on donne trop de pouvoir à un État, celui-ci devient autoritaire et oppressant. C’est ce qu’on peut voir dans le livre de Georges Orwell 1984, où le système est gouverné par un chef suprême que personne ne connaît mais tous les individus lui sont soumis par la terreur. Donner trop de pouvoir à un État est dangereux, et l'oppression de l'État sur la société peut se transformer en véritable totalitarisme. Ainsi il contrôle entièrement la société et la détruit. Les sociétés tombent dans le totalitarisme par le recherche d’un guide et de protection. La tentation est grande pour les hommes de s’en remettre à la seule autorité de l’Etat, dont on a vu qu’elle les protège d’eux-mêmes en tant qu’être potentiellement violents. L’Etat totalitaire est un régime politique qui concentre l’autorité au point de réglementer les libertés publiques, l’économie. Pour la philosophe Hannah Arendt, qui a étudié les régimes totalitaires du XXe siècle, “Les mouvements totalitaires sont des organisations massives d’individus atomisés et isolés”. Dans ce modèle les êtres humains n’existent qu’à travers l’idéologie du parti unique, il supprime leurs droits et leurs libertés de penser. L’Etat peut donc être un facteur de la terreur et amener à la déshumanisation des individus. Ainsi il s’oppose à son rôle de départ, il est celui qui est à l’origine de la violence sur les individus au lieu de les en protéger.

Nous avons donc vu que malgré la promesse de protection du contrat social entre l’Etat et les individus, celui-ci peut parfois être l'oppresseur du peuple. Alors que peuvent faire les hommes pour garantir leur libertés vis-à-vis de l’Etat, et empêcher l'ordre politique de leur nuire ?

Mais par conséquent, si l’Etat peut dévier de son rôle de protecteur et devenir un facteur d'oppression pour les individus, que peuvent faire les hommes pour lutter contre un Etat oppressif ? Car oui comme le disait Nietzsche : “L’Etat est le plus froid des monstres froids”. Afin de limiter la violence de l’Etat, l’homme peut toutefois se rebeller, c’est ce qu’on peut voir dans l’histoire d’Antigone. Dans cette tragédie antique écrite par Sophocle, Antigone est une jeune fille révoltée contre les lois

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