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Commentaire de texte humain trop humain nietzsche

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Par   •  21 Décembre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 851 Mots (8 Pages)  •  454 Vues

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        16/12/22                                                                                        T°4

commentaire de texte

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        Dans le paragraphe 57 de  l’ouvrage Humain trop humain, l’auteur Friedrich Nietzsche s'interroge sur le rapport qu’a l’homme à la morale,  il affirme que la morale se forme dans le rapport qu’a l’homme aux animaux. En effet, les hommes ne savent se montrer responsables qu’à leur égard que lorsque l’utilité et le dommage entrent en jeu. Autrement, ils ne considèrent pas avoir de devoirs moraux envers eux.

La conception nietzschéenne de l’homme est telle qu’il est avant tout un animal qui se différencie des autres animaux par ses manquements. En renonçant à ses instincts primaires, en s’éloignant de son animalité, l’homme a contribué à atrophier ses organes sensitifs et pourtant en se considérant supérieur. Ainsi ici il est question de comprendre pourquoi l’homme se dédouane d’une responsabilité morale à l’égard des animaux? Est-ce une fatalité ou peut-il la faire naître ? et si oui est-elle conditionnée?

Nietzsche va y répondre en quatre temps. Dans un premier temps (l.1 à 6) il nous montre que l’homme ne ressent pas de devoir de responsabilité avec les animaux qui ne sont pas les siens, de ce fait il tue, abîme, blesse sans jamais faire attention ni se sentir coupable car ses jugements normatifs disparaissent. Puis il poursuit dans un second temps (l.6 à 11) en montrant que ces inattentions sont le résultat d’un manque de raison, de réflexion jusqu’à ce que l’utile rentre en jeu. Dès lors, la responsabilité apparaît.  Il montre par la suite (l. 12 à 19) que l’apparition de cette responsabilité se manifeste lorsqu’il y a atteinte à nos biens, ce qui nous pousse à les défendre, dans leur intérêt parce qu’il contribue au nôtre. Enfin dans une quatrième et dernière partie (l.19 à 24) Nietzsche évoque la superstition comme facteur enclin à faire naître une responsabilité morale envers les animaux.

        L’auteur commence son texte sur un constat l.1-2 :“on peut observer la formation de la morale dans la façon dont nous nous comportons avec les animaux.”, il met en évidence le rôle clé du lien aux animaux qui serait facteur de la naissance d’une responsabilité morale. Mais celle-ci n'est pas apparue d’un coup,elle est le produit d’une réflexion. En effet, Nietzsche pose l'idée d’une responsabilité conditionnelle. l.2 à 4 : “ Lorsque l’utilité et le dommage [...] le moins du monde”. Par “utilité et dommage” Nietzsche sous-entend l'intérêt que cela peut nous apporter, et dès lors que l'intérêt n’y est pas, l’homme est dépourvu de considération et de valorisation. En ce sens, il ne se préoccupe pas de la mort ou la vie d’un insecte, et cela non pas par cruauté mais par un manque de considération car l’auteur poursuit l.4 à 6 :“Nous sommes si maladroits que nos gentillesses[...] sont presque toujours meurtrières [...] prenons”. Ce n’est donc nullement par cruauté, il n’y pas la moindre envie de faire du mal mais juste un manque de considération de l’être vivant, l’homme pense bien agir car il agit selon lui, sans prendre en compte le fait que les autres êtres vivants existent justement en tant qu’êtres vivants et non en tant que chose inanimée. De ce fait, ce qui à première vue est perçu comme de la gentillesse est une cruauté, Nietzsche va jusqu’à employer le terme de “meurtrières” l.6. Par exemple, nous nourrissons avec gentillesse un animal sans savoir que ces aliments sont toxiques pour lui. De ce fait, cette indifférence amène à détruire les animaux sans le vouloir.

Néanmoins, il y a bien des fois où l’homme a cherché à se débarrasser de l’animal. Il se débarrasse de celui qui est un frein pour lui, non pas celui inutile ou sans intérêt mais celui qui va nuire à l’homme d’une quelconque manière. l.6 à 9 :“Quand les animaux nous portent préjudice [...] c’est la cruauté de l’irréflexion” Ainsi l’homme va chercher à se débarrasser d’eux, en usant de cruauté mais il ne fait pas le mal pour le mal. Il fait le mal car ces animaux lui causent du tort alors dans son propre intérêt il va être cruel. Mais ce n'est pas pour autant que ces actes sont légitimés. Nietzsche use du terme de “cruauté de l’irréflexion” c'est-à-dire que cette cruauté ne tire pas son essence dans la méchanceté mais elle la tire dans le manque de raisonnement, dans un manque de moyen car l’homme ne sait pas comment réagir autrement que par la cruauté. A l’inverse lorsque l’animal a un intérêt pour l’homme, il l’exploite l.9 :“ S’ils sont utiles nous les exploitons” Nietzsche montre que l’homme n’a à priori aucune juste mesure, lorsque l’animal porte préjudice il est cruel et lorsqu’il est utile il l’exploite, ce qui est au fond une forme de cruauté également. L'animal est finalement traité comme outil, comme un objet, un être inanimé qui pousse l’homme à ne plus savoir user correctement de sa raison, se comportant ainsi de manière déraisonnable avec les animaux. Mais les hommes dans leur nature sont dotés de compassion et de sentiments, ce ne sont pas des monstres sans cœur, bien que ces animaux puissent être utiles,  l’homme peut agir avec raison et non pas les “exploiter” mais les “élever”. l.9 à 11 :“ jusqu’à ce qu’une raison plus subtile [...] Alors seulement naît la responsabilité” De ce fait Nietzsche souligne dans cet extrait que la responsabilité naît du fait que l’homme apprend à voir l’animal comme un être vivant doté de sentiments et il apprend finalement à bien le traiter, en faire son bien et par conséquent le traiter avec soin.

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