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Commentaire de texte - Eschine, Contre Ctésiphon (132-134)

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Par   •  19 Février 2020  •  Commentaire de texte  •  919 Mots (4 Pages)  •  1 836 Vues

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Emma Lahaye / Tess Mazet-Stoffel

Commentaire de texte - Eschine, Contre Ctésiphon (132-134)

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Αἰσχίνης

Introduction

Eschine, en grec ancien Αἰσχίνης, n’est pas considéré comme un grand orateur de son siècle en raison de ces problèmes de locutions et de ses échecs pour devenir acteur. Il s’agit néanmoins de l'un des dix orateurs attiques. Homme politique athénien, il est reconnu en particulier pour ces improvisations mais ne dépassera jamais en termes de célébrité Démosthène son ennemi juré et rivale. Nous avons de lui trois discours prononcés tous les trois dans des procès où il eut Démosthène pour adversaire : un contre Timarque, un autre sur les prévarications de l'ambassade et le troisième contre Ctésiphon. Ils nous permettent de comparer les deux rivaux. Eschine reste loin derrière Démosthène. Le second de ses discours est généralement le plus estimé. Nous étudierons dans ce commentaire son discours d’accusation contre Ctésiphon, dans lequel Eschine tente de prouver que l’attribution de la couronne à Démosthène, proposée par Ctésiphon, est contraire aux traditions de la cité et que Démosthène ne mérite pas un tel honneur. Ce discours propose une structure binaire dans tout l’extrait, Eschine respectait scrupuleusement les règles de la rhétorique classique, notamment en ce qui concernait la composition du discours.

  1. La construction du passage

La construction de cet extrait peut être découpée en trois parties, la première étant une introduction à ses arguments, la seconde une accumulation d’exemples et la troisième une conclusion que l’on pourrait juger lapidaire.

  1. L’introduction

En amorce de ses exemples, Eschine use d’une manœuvre oratoire en posant des questions à ses auditeurs, il s’agit de questions rhétoriques (ou questions oratoires), c’est une figure de style qui consiste à poser une question n'attendant pas de réponse, cette dernière étant connue par celui qui la pose. « Est-il en effet, Athéniens, est-il un malheur inouï et imprévu, qui n'ait pas eu lieu de nos jours ? Notre siècle n'est pas un siècle ordinaire ; nous sommes nés, à ce qu'il me semble, pour étonner la postérité. Le grand roi, ce monarque qui a ouvert le mont Athos, qui a enchaîné l'Hellespont, qui demandait aux Grecs la terre et l'eau, qui se disait, dans ses lettres, le souverain de tous les hommes, depuis l'orient jusqu'à l'occident, ne combat-il pas aujourd'hui pour défendre sa personne, et non pour commander à d'autres peuples ? Ne voyons-nous pas accompagnés de la victoire, et honorés du commandement des Grecs contre les Perses, ceux qui ont secouru le temple de Delphes ? 133. Thèbes, ville voisine, Thèbes n'a-t-elle pas disparu en un seul jour du milieu de la Grèce ? »

  1. L’accumulation d’exemples

S’en suit une accumulation d’exemples, Eschine aborde les sujets de Thèbes et des Lacédémoniens. « Quoique les Thébains aient manqué de prudence et de sagesse dans les affaires de la nation, ce n'est pas, toutefois, à une cause naturelle qu'on doit attribuer leur désastre, mais à un vertige qui leur a été envoyé par les dieux, et à un aveuglement dont ils les ont frappés. Les malheureux Lacédémoniens, qui n'ont eu que la plus modique part au premier pillage du temple, les Lacédémoniens, qui prétendaient, jadis, commander aux Grecs, ne vont-ils pas bientôt trouver Alexandre en qualité d'otages, traîner partout le spectacle de leurs disgrâces, se mettre à la merci du jeune prince, eux et leur patrie, s'abandonner à la discrétion d'un vainqueur qu'ils ont offensé ? »

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