Commentaire de Texte Sartre

     Dans l'extrait  proposé à notre analyse, Jean-Paul Sartre mène une réflexion sur la volonté. On a souvent tendance à considérer que la volonté est une faculté qui procure à l'homme sa liberté. À ce que nous connaissons de l'histoire de l'humanité, l'homme à toujours eu la volonté d'accomplir ou d'acquérir quelque chose. Pourtant, Sartre remet en question cette croyance populaire, et s'interroge sur la nature même de la volonté. De ce fait, la volonté est-elle une nécessité? Ou bien n'est-elle que le fruit du matérialisme de l'homme?

     Sartre établit dans notre texte que la volonté et le monde sont liés, car la volonté ne peut ni être à l'origine du monde, ni postérieur à celui-ci.

     Ce texte présente deux enjeux. D'une part, il nous montre que la volonté est le résultat de l'impossibilité de la réalisation immédiate de mes souhaits. D'autre part, il affirme que l'empêchement de la réalisation immédiate de nos souhaits est une nécessité. En somme, ce texte incite à réfléchir quand à la nécessité de ce que nous convoitons.

     Sartre montre dans cet extrait que la volonté fait partie de la condition humaine. D'abord, il établit un constat suivant lequel "monde et volonté sont donnés du même coup" (lignes 1 à 7). Ensuite, il définit la volonté comme étant "la nécessité pour un être délaissé dans le monde de retrouver ses propres buts par-delà un réel qui en rend la réalisation immédiate impossible" (lignes 8 à 12). Enfin, Sarte ajoute que cette nécessité est expliquée dans "les histoires de vœux exaucés et tournant au tragique" (lignes 12 à 16).

     L'extrait commence par l'énoncé de la thèse de Sartre, suivant laquelle la volonté est à l'origine de la résistance du monde. Il précise que cette volonté est semblable au principe de « nature » du monde.

     Intéressons-nous d'abord à la définition du terme « volonté » employé par Sarte dans ce début d'extrait. Cette « volonté » est une faculté censée être à l'origine d'actes délibérés, issus ni du hasard, ni d'une nécessité physique. C'est une faculté psychique humaine reliée à la liberté. Sartre définit que le monde ne peut pas s'être formé avant la volonté, et argumente cet avis en expliquant que celui qui se hasarderait à avancer une telle chose nous « ramènerait au matérialisme » (ligne 3), qui est un état d'esprit orienté vers la recherche d'une satisfaction matérielle. Il veut dire par là qu'il est impossible que ce soit le monde qui ai créé la volonté, puisque cela reviendrait à dire que la volonté est issue du désir de possession de l'homme. À l'inverse, si l'on affirmait que la volonté est à l'origine du monde, celle-ci se verrait supprimé. Sarte considère qu'il est impossible qu'une entité, comme par exemple Dieu, soit à l'origine du monde. Dans son ouvrage L’existentialisme est un humanisme, Sartre souligne le fait que Dieu est souvent comparé à un « artisan supérieur » du monde. Cette assimilation montre bien que Dieu est, selon certaine personnes, le créateur du monde. Or, prétendre que Dieu est à l'origine du monde implique que c'est sa volonté qui l'a créé. Cependant, une fois son objectif atteint, c'est à dire une fois la création du  monde achevée, cette volonté n'a plus lieu d'être. Pourtant, nous, êtres humains, possédons cette capacité. Ainsi, il en conclu que « le monde et la volonté sont donnés du même coup » (ligne 5 et 6), c'est à dire que l'un ne pouvant exister sans l'autre, leur existence a donc forcément débuté au même moment.

L'auteur établit dans son texte qu'« il n'y a de volonté que d'un être jeté dans le monde » (ligne 6), et que ce monde « libère la conscience investie par ses propres rêves, par sa totale liberté ». Dans son texte L’existentialisme est un humanisme, Sartre définit que l'homme est « libre, parce qu'une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu'il fait ». Cette citation permet d’éclaircir les propos qu'il tient dans l'extrait étudié. En effet, nous comprenons que l'homme ayant été propulsé dans le monde sans aide d'aucune sorte, il est responsable de ses actions, que celles-ci soient bonnes ou mauvaises. Or, c'est cette responsabilité qui lui procure sa liberté. Donc, l'homme possède la volonté car il est responsable de ses actes. Les rêves que Sartre mentionne au début de cet extrait sont les souhaits, les désirs de l'homme.

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