Commentaire de texte théatre
Commentaire de texte : Commentaire de texte théatre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tibgames • 28 Septembre 2021 • Commentaire de texte • 1 302 Mots (6 Pages) • 363 Vues
Morin Thibaut 29/03/2021
1e G3
Commentaire de texte
La scène ici nous présente une jeune femme en compagnie de son amie. Alors qu’elles se retrouvent toutes deux confrontées à la violence de la guerre civile, l’une d’elles va raconter à son amie ce à quoi elle vient d'assister. Nous tenterons d'expliquer de quelle manière ce récit s’intègre-t-il ici dans une réflexion générale sur la violence et la vengeance ? Nous allons d’abord voir comment est organisé le récit, puis ce qu’il symbolise et enfin le but premier de cette tirade.
Le récit raconte les violences perpétrées par les miliciens dans des camps. Nous pouvons ici voir une violence exposée en deux temps :
D’abord une violence générale, qui se caractérise par la rapidité et la totalité : les miliciens sont comparés à des « fous furieux », le terme de fureur revenant à la ligne suivante « on a entendu la fureur des miliciens » (allitérations en f qui soulignent cette brutalité).
Cette violence rapide et totale est exposée en une seule phrase qui décrit toutes leurs actions « Ils ont commencé par lancer les enfants contre le mur, puis ils ont tué tous les hommes qu’ils ont pu trouver ». « Ils ont commencé…/puis… » témoigne du caractère méthodique d’une opération qui ne vise qu’à tuer. Les cris et les hurlements encadrent cette action : « Les premiers cris ont réveillé les autres » / « Les cris montaient des gorges et s’éteignaient et c’était une vie en moins ». Le premier cri est un cri d’alerte et le deuxième est un cri de mort.
Après cette unique phrase qui décrit les actes des miliciens, on a l’impression que tout est terminé. Le texte nous présente ensuite les résultats de cette violence : « Les garçons égorgés, les jeunes filles brûlées », « tout brûlait, tout cramait ! » (L’emploi du terme plus familier « cramer » accentue l’horreur). L’image est très parlante, « Il y avait des vagues de sang qui coulaient des ruelles » (la métaphore ici employée n’est pas une hyperbole).
Mais la jeune fille poursuit son discours avec le récit d’une violence particulière, exemple même de l’atrocité de la guerre civile : elle raconte une violence totalement préparée, précise et ciblée. Elle alterne en effet les moments de description à l’imparfait (« Je voyais le tremblement de leurs jambes », « tournait la tête à droite et à gauche et regardait chacun de ses trois fils », « Je la voyais entre le tremblement des jambes de ses fils » « Et tout son corps hurlait ») et les moments d’action avec le passé composé : « « l’un d’eux a hurlé », « elle l’a regardé et elle lui a dit », « elle a dit un nom ».
Une dilatation du temps augmente la tension en passant par des descriptions précises : le regard, les tremblements. L’auteur joue avec la reprise d’expression comme « et » et « alors » qui vont dans le même sens. L’emploi du style direct par le milicien et le court dialogue entre la mère et le milicien rend la scène plus vivante : c’est le procédé de l’hypotypose (description réaliste, animée et frappante de la scène dont on veut donner une représentation imagée et comme vécue à l'instant de son expression). C’est une scène de violence physique et psychologique.
Ce récit insiste sur un certain nombre d’éléments qui accentuent l’horreur de la guerre civile (c’est-à-dire entre les citoyens d’un même pays).
D’abord, les victimes sont avant tout des civils, et surtout des enfants ou des adolescents : « ils ont commencé par lancer les enfants contre les murs », « les garçons égorgés, les jeunes filles brûlées » : cette mise à mort horrible (égorger, brûler) atteint des innocents qui représentent la vie et l’avenir d’un pays. La répétition par deux fois du terme « mur » traduit l’absence totale d’issue : ils sont piégés et mis à mort.
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