Commentaire de texte sujet

Les Contemplations est un recueil de poèmes, écrit par Victor Hugo pour la plupart entre 1841 et 1856, publié en 1856. Il

est composé de 158 poèmes rassemblés en six livres qui constituent deux parties : « Autrefois » et « Aujourd’hui ».

L’auteur y retrace chronologiquement différents événements et réflexions de sa vie : on peut donc parler

d’autobiographie versifiée. Hugo parle dans sa préface de son recueil comme le « miroir d’une âme ». Ce recueil est

également un hommage à sa fille Léopoldine, morte noyée dans la Seine. Cet évènement est au centre du recueil, tout au

début du quatrième livre (« Pauca Meae ») et de la deuxième partie (« Aujourd’hui »).

Ce texte est le vingt-septième poème du troisième livre, intitulé « Les luttes et les rêves ». Dans les trente poèmes de ce

livre, Hugo évoque les divers combats qu’il a menés et montre l’étendue de son engagement, en particulier contre la

misère sociale, la tyrannie ou la guerre. Si le tableau dressé de l’humanité est en général

J'aime l'araignée et j'aime l'ortie,

Parce qu'on les hait ;

Et que rien n'exauce et que tout châtie

Leur morne souhait ;

Parce qu'elles sont maudites, chétives,

Noirs êtres rampants ;

Parce qu'elles sont les tristes captives

De leur guet-apens ;

Parce qu'elles sont prises dans leur œuvre ;

Ô sort ! fatals nœuds !

Parce que l'ortie est une couleuvre,

L'araignée un gueux;

Parce qu'elles ont l'ombre des abîmes,

Parce qu'on les fuit,

Parce qu'elles sont toutes deux victimes

De la sombre nuit...

Passants, faites grâce à la plante obscure,

Au pauvre animal.

Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,

Oh ! plaignez le mal !

Il n'est rien qui n'ait sa mélancolie ;

Tout veut un baiser.

Dans leur fauve horreur, pour peu qu'on oublie

De les écraser,

Pour peu qu'on leur jette un œil moins superbe,

Tout bas, loin du jour,

La vilaine bête et la mauvaise herbe

Murmurent : Amour

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