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Commentaire de texte sur Marguerite de Jacky Durand

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Par   •  26 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 224 Mots (5 Pages)  •  830 Vues

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        Diplômé du Centre universitaire d'enseignement du journalisme, Jacky Durand est journaliste et écrivain. Il travaille pour le quotidien Libération depuis 1994. Jacky Durand est l’auteur de plusieurs livres et ouvrages, il a notamment été coréalisateur d’un documentaire sur la banlieue. Marguerite, paru en 2017, est son premier roman, qui s’inspire de la réalité et d’une photographie prise à l’époque. Le texte que nous allons étudier est au sujet d’une femme qui a subi une humiliation fréquente après la Libération. Comment l’auteur dénonce-t-il les violences faites aux femmes en France, après la libération, dans cet incipit de roman ? Dans un premier temps, nous allons voir comment l’auteur transmet l’humiliation qu’est cet acte. Dans un second temps, nous allons montrer l’implication des hommes dans cette barbarie qui enrichissent les inégalités et les violences contre les femmes à l’époque.

        Dans un premier temps, Jacky Durand montre l’humiliation de la tonte que subissent les femmes après avoir eu des relations sexuelles avec un Allemand à l’époque. Tout d’abord, nous allons aborder le sujet de l’acte en lui-même. Les femmes tondues sont les femmes qui ont subi, à l'issue ou lors d'un conflit majeur, diverses humiliations, dont la tonte de leur chevelure, de la part de compatriotes indignés de leur comportement, généralement des relations intimes volontaires avec les soldats ennemis. L’auteur présente ce fait à l’aide d’un registre ironique, notamment aux lignes 13 et 14 ; « Et puis, on lui a tracé une moustache d’officier d’opérette qui lui donne un air de Mardi Gras. ». Jacky Durand aborde un ton humoristique à l’aide d’une métaphore qui donne l’impression qu’il dédramatise la situation. En s’appuyant sur la photographie prise à l’époque, l’auteur nous présente la suite de cet acte humiliant, lignes 14 à 17 ; « L’une des croix gammées déborde sur le sommet de son crâne mis a nu et désormais ourlé d’un minuscule ourlet d’un minuscule duvet […] C’est qu’on l’a tondue Marguerite. » Avec la répétition du mot minuscule, l’auteur appuie sur la tonte des cheveux de cette femme. On a retiré ses cheveux, sûrement sa féminité. La dernière phrase ironique intensifie d’autant plus l’acte barbare.

Ensuite, nous analyserons la souffrance que doit subir Marguerite et les milliers d’autres femmes. A travers la photographie dont s’est inspiré l’auteur pour écrire ce début de roman, il décrit le regard de Marguerite, de la ligne 4 à 7 ; « Deux yeux noirs et ronds semblables à des boutons de bottines avec des pupilles qui brillent qu’on les dirait lustrées par des crachats de haine. » A l’aide de cette métaphore poignante, Jacky Durand essaye de faire ressentir à l’auteur la peine et la haine que ressent Marguerite à ce moment. L’humiliation, la perte de ses cheveux, la peinture de croix gammées sur son front, Marguerite est détruite. C’est à l’aide d’un ton ironique qui se veut moralisateur que l’auteur montre ironiquement qu’elle mérite ce qu’elle vit, la répétition de l’interrogation « Que pensez-tu » le prouve. De la ligne 38 à 44 : « Que pensais-tu Marguerite au milieu de ces mâles puant la sueur, le gros tabac et la piquette ? Que pensais-tu dans ta robe à petites fleurs mauves et blanches que tu t'étais cousue dans un tissu acheté en août 1939 et que tu avais conservé précieusement durant les quatre années d'occupation ? » L’auteur appuie sur la féminité de Marguerite et l’attente de la fin de la guerre à l’époque en parlant de la robe qu’elle portait sûrement lors de la photographie.

Nous avons donc montré comment l’auteur présentait l’humiliation que subissent les femmes après la Libération. Nous comprenons donc que c’est un acte barbare et misogyne de l’époque et depuis bien longtemps. Nous analyserons donc comment cet acte misogyne contribue aux inégalités et prouvent les violences contre les femmes à l’époque.

        

Tout d’abord, la nature de cette accusation constitue un clivage entre les sexes, relatif quand les accusations de dénonciation, de collaboration économique ou politique touchent femmes et hommes de manière similaire, marqué pour les accusations de relations sexuelles uniquement reprochées aux femmes. On remarque que Jacky Durand commence l’incipit avec une phrase qui se veut logique, censée, comme elle était aux yeux des hommes à l’époque. C’est à la ligne 8 et 9, à l’aide d’une apostrophe qu’il interpelle le lecteur ; « Pensez donc, elle a couché avec les Allemands, Marguerite ». On observe également tout au long du texte que l’auteur emploie une anaphore, « Marguerite », qui a pour but d’intensifier son propos et de rythmer ses phrases. L’auteur montre dans ce texte que cette sentence est uniquement réservée aux femme, notamment de la ligne 45 à 47 et à la ligne 55 et 56 ; « Ce jour-là, personne ne s’avise de traiter Marguerite de « collabo ». […] Ces tauliers-là, ils ne sont pas passés à la tondeuse. » Cette résurgence de la virilité se traduit dans les faits par l'exercice massif d'une violence sexuée qui veut désigner la frontière entre "la Française", digne, qui reste avant tout une épouse, une mère, une sœur, une gardienne du foyer et des valeurs patriotiques pendant l'absence des hommes et "la Collaboratrice", indifférente au sort de son pays, prête à toutes les compromissions, égoïste dont les trahisons s'étalent au grand jour. C’est à l’aide du mot « taulier » que Jacky Durand prouve encore une fois la vision de l’époque du sexe « supérieur ». C’est à la fin du texte qu’il appuie ses propos, avec cet air ironique qu’il a bien utilisé lors de l’incipit du roman pour prouver la bêtise de cet acte, « Les femmes en revanche, on est allés les chercher bien vite quand les Allemands ont déguerpi. »

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