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Commentaire de texte

Commentaire d'oeuvre : Commentaire de texte. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Décembre 2019  •  Commentaire d'oeuvre  •  4 392 Mots (18 Pages)  •  645 Vues

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Ysé

Jacquet-Olive

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Anthologie poétique :

Les fleurs du mal

        La poésie est un genre littéraire très ancien, accompagnant les hommes depuis l’antiquité. Elle a au fil du temps été adaptée, revisitée, bouleversée par les époques, chaque poète ajoutant ainsi sa touche personnelle à cet art, qu’il soit en vers ou en prose, en calligramme ou en chanson. En France, elle prend une place importante lors de son apparition durant le moyen-âge, la poésie médiévale, et depuis ne cesse d’évoluer.

        Aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur un siècle en particulier, le XIX ème et sur un auteur parmi les plus célèbres de son époque, Charles Baudelaire. Né en 1821 et décédé en 1869 à Paris, il fut en concurrence avec de nombreux poètes mondialement connus tel Victor Hugo, Arthur Rimbaud ou encore Paul Verlaine. Contrairement à ses confrères, il n’appartient pas à un registre précis, même s’il se rapproche du symbolisme. Il se différencie, créant ainsi son propre style.

        Il aura consacré sa vie à son célèbre recueil « Les fleurs du mal », où il exprimera, à travers ses poèmes, la relation présente entre la Beauté, la Fleur, et le Mal, comme le révèle le titre de l’œuvre, mais il parviendra également à manifester chez le lecteur, un sentiment de bonheur, d’amour, de volupté, de violence, de mélancolie ou d’horreur. Dans chacun de ses poèmes, il met alors en lumière d’une sincérité absolue son point de vue,  sur la souffrance du « monde du bas », le dégoût du mal, l’obsession de la mort ou encore l’aspiration à un monde idéal à l’aide de mystérieuses correspondances, notamment dans « Spleen et idéal ».

        Publié pour la première fois en 1857, Les fleurs du mal choque la société qui le considère comme une « offense à la morale religieuse » et un « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Le recueil est alors poursuivi, ce qui conduira à la censure de six poèmes : « Les Bijoux », « Le Léthé », « À celle qui est trop gaie », « Lesbos », « Femmes damnées », ainsi que « Les métamorphoses du Vampire ». Cependant, l’auteur, soutenu par Victor Hugo, réédite son œuvre en 1861, enrichie alors de nouveaux poèmes. Il tentera d’ailleurs un projet d’épilogue non terminé qui sera lui publié après la mort du poète. Un quatrain marquera les lecteurs :

Ô vous ! soyez témoins que j’ai fait mon devoir
Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte.
Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence,
Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or

        Tel était le but de Charles Baudelaire, changer la boue en or, dévoiler au regard des « mortels », du « bas peuple », ce que seul les poètes pouvaient voir. Il s’appuiera alors sur la nature ,sous forme de métaphores, afin de transmettre son message.

        Lors de ma lecture personnelle du recueil « Les fleurs du mal », j’ai noté que le poète insistait à travers de nombreux poèmes, sur un point qui m’est sensible : l’envie  d’ailleurs. En effet, Charles Baudelaire a fait le tour du monde au cours de sa vie, et c’est grâce à ces voyages qu’il a pu dévoiler au lecteur ses souvenirs, ses découvertes et ainsi émouvoir le public. Tout au long du livre, il nous emmène dans différents pays, différentes cultures, nous plonge dans son histoire composée uniquement de poèmes qui au fond semblent se suivre. J’ai alors choisi le thème de l’exotisme, car le poète a réussi à me partager sa soif d’expérience, de choses nouvelles, et j’ai pris beaucoup de plaisir à lire certaines de ses œuvres.

        Par conséquent, j’ai sélectionné dix œuvres en rapport avec mon thème, afin d’appuyer mes propos et les analyser. Vous trouverez ci dessous :

- La Beauté

- L’invitation au voyage

- Rêves parisiens

- La chevelure

- A une dame créole

- A une malabaraise

- Un voyage à Cythère

- Le voyage

- L’albatros

- L’appel du large

Le poème « La Beauté » appartient à la section « spleen et idéal » du recueil « les Fleurs du mal. Baudelaire ici met en extase la Beauté, par une allégorie de celle ci. Elle apparaît tel une déesse, la perfection. Elle est comparée aux sphinx d’Égypte, majestueux, fiers et immobiles, reflétant l’image de Rê, le dieu du soleil. Elle est comparée à un cygne, symbole de pureté et d’élégance, aux plus fiers monuments ou encore ses yeux, aux clartés éternelles.

La Beauté

Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Eternel et muet ainsi que la matière.

Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ;
J'unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d'austères études ;

Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !

L’Invitation au Voyage

Charles Baudelaire, dans ce poème, se surprend à rêver de l’endroit le plus doux, le plus beau, le plus élégant pour vivre avec son amante. On remarque la répétition « Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté. » Il invite alors sa bien-aimée de partir en orient, un lieu où la perfection règne : « C’est pour assouvir ton moindre désir qu’ils viennent du bout du monde ». L’invitation au voyage est un poème en prose, avec des rimes plates alternées par des rimes embrassées.

Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.

...

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