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Commentaire de texte : François Mauriac, Thérèse Dequeyroux, 1927

Chronologie : Commentaire de texte : François Mauriac, Thérèse Dequeyroux, 1927. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Avril 2021  •  Chronologie  •  1 625 Mots (7 Pages)  •  619 Vues

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Commentaire de texte : François Mauriac, Thérèse Dequeyroux, 1927.  

        Nous allons étudier un texte tiré du chapitre quatre du roman de François Mauriac, Thérèse Dequeyroux, publié en 1927 à Paris. Le texte sort en plein dans les années folles où le mouvement d’émancipation des femmes commence à se faire un nom. Les pensées évoluent et la considération de la femme augmente quelque peu. Elles ne sont alors plus considérées comme soumises ou influencées par les hommes, on reconnait qu’elles disposent de leur propre conscience et prennent des décisions en connaissance de cause. Néanmoins, elles restent dans un système patriarcal qui la place soit sous l’autorité de son père soit sous celle de son mari. Système millénaire qui commence petit à petit à être contesté dans le monde du XXe siècle. Ce roman justement parle d’une femme coincée dans ce même système patriarcal qui l’oppresse et l’enferme, l’empêchant de connaître l’amour, et la conduisant aux pires actes. Dans cet extrait, Thérèse revient sur son mariage avec son mari, Bernard, qui est plus de raison que d’amour. En quoi Thérèse dépeint un mariage empreint de déception et de solitude ? Nous verrons, dans un premier temps, le regard que porte Thérèse sur son mari pour enfin aborder le type d’amour qu’elle entretient avec celui-ci.

        Thérèse parle de Bernard comme un homme aux multiples facettes qui n’est pas sans lui inspirer un certain écœurement.

        Thérèse nous délivre deux visages de son mari qui sont diamétralement opposés. Ainsi, d’un côté, la vision d’un homme, archétype du bourgeois de bonne famille. Son esprit est formaté et n’est pas capable de faire face aux imprévus. Thérèse prend alors en exemple sa façon de voyager qui doit être conforme au « Bedeker » (l.19 p.71), un guide de voyage en vogue au XIXe siècle. Bernard est aussi décrit par une gradation d’adjectif puis par un seul réunissant les trois, concluant le propos : « pressé, affairé, sérieux ; il était méthodique » (l. 24 et 25 p.71) ». Toutefois, ces adjectifs se précèdent du verbe d’état « avoir l’air » qui indique qu’il ne s’agit que d’une attitude de façade. Les deux dernières caractéristiques sont qu’il est confiant : « Jamais une hésitation » (l.1 p.72) et prude : « le spectacle l’avait choqué » (l .3p.72). Ce qui est le propre du bourgeois qui est sûr de lui de par sa propriété et « pudique » (l.6) de par sa volonté de respectabilité. L’exclamation « Quelle honte ! » montre à quelle point Bernard est inquiet de ce que pense les autres et notamment les étrangers de la France et des Français. Cette image typique se contraste par le deuxième portrait que nous fait Thérèse. En effet, celui-ci a beau être respectable en apparence, ce n’est pas ce que nous dit Thérèse dans son for intérieur : « les patientes inventions de l'ombre. » (l. 8 p.72). Par sa métaphore, celle-ci nous en dit plus sur le personnage qui, dans l’intimité, n’hésite pas à être inventif. Et présente parfois même les caractéristiques d’un personnage dangereux comparable à un « monstre » (l.10 p.72) lorsqu’il cède au « désir » (l.10 p.71). Mais là encore, Bernard n’est pas original : « Pauvre Bernard non pire qu'un autre ! » (l.9 p.72). Il n’est pas décrit comme spécial, l’exclamation traduit, par ailleurs, une certaine déception, un râle, l’adjectif « pauvre » en rajoute toujours un peu plus. Thérèse paraît alors écœurée par cet homme qu’elle ne fait que déprécier.

        Thérèse dresse vraiment un tableau dépréciatif de Bernard et n’hésite pas à montrer son mépris pour ce personnage : « Ce garçon au regard désert » (l. 16 p.71). La métaphore laissant alors percevoir un homme qui ne dégage rien, sans ambition, comparable à une machine qui ne vit pas tout simplement. Mais cela va beaucoup plus loin que le mépris, il y a aussi du dégoût dans ce portrait : « Comme ces jeunes porcs charmants qu'il est drôle de regarder à travers la grille, lorsqu'ils reniflent de bonheur dans une auge » (l. 21 à 22 p.71). Elle le compare alors à un animal vraiment très dépréciatif. Le parallèle résidant dans la façon dont il est enfermé dans sa petite vie tout en étant satisfait de peu. Le dégoût est d’autant plus prononcé que ce « porc » devient, une fois animé de son désir, « fou » et « épileptique ». Et bien que Thérèse soit quelque peu indulgente en se disant qu’il est comme les autres, la rupture entre elle et Bernard continue à se former, ce qui accentue son dégoût et son mépris pour lui : « Rien ne nous sépare plus de notre complice que son délire » (l. 11 et 12 p.72).

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