Les cycles politiques chez Nordhaus : modélisation et enjeux

Introduction :

Accroche :

Analyse du problème et définition des termes du sujet : William D. Nordhaus a radicalement changé notre façon de voir le gouvernement dans sa conduite de la politique économique. Jusqu’alors, John Maynard Keynes puis les théoriciens de la politique économique traditionnelle comme Jan Tinbergen (Nobel 1969) idéalisaient l’État comme un « despote bienveillant et omniscient » obtenant toujours l’adéquation entre ses objectifs économiques et l’intérêt général. Avec Nordhaus, le gouvernement nous apparait sous un jour plus « cynique » disposant d’une certaine marge de manœuvre lui permettant de gérer sa contrainte électorale et d’assurer sa réélection.

Problématique : Est-ce que les cycles politiques chez Nordhaus sont réellement pertinents et quels enjeux mettent -il en avant ?

Plan :

I. Un modèle s’appuyant sur une irrationalité du corps législatif et sur des propriétés macroéconomiques et les enjeux induit par ce modèle.

Présentation du modèle :

William D. Nordhaus présente un des premiers modèles du comportement opportuniste des hommes politiques. Dans ce modèle très simple, les électeurs sont dits naïfs, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas conscience de la stratégie électorale des hommes politiques. Ainsi, ils réélisent les gouvernants qui leur ont assuré une croissance économique avant les élections. De plus, même s’ils s’aperçoivent qu’ils ont été manipulés aux élections précédentes, ils continuent à se laisser manipuler aux élections qui suivent. Les électeurs sont aussi naïfs au sens où ils sont myopes. Ils se souviennent surtout de la période préélectorale et votent en fonction de la situation économique de court terme. C’est l’année électorale qui compte, par exemple, et non le début de mandat. Cette naïveté rend possible la manipulation du cycle économique. Ainsi, dans la période préélectorale, les hommes politiques font de la relance, sont par conséquent réélus, puisque les électeurs sont naïfs, puis, après les élections, réduisent l’inflation qu’ils ont eux-mêmes créée. De plus, les politiques, lors d’une crise économique ou autre, ne perde pas leur crédibilité car les électeurs ne voient que dans un passé proche.

Par ailleurs, ce modèle met en scène des politiciens identiques, dont le seul objectif est la réélection. Ils préfèrent donc rester à leur poste plutôt que de perdre leur réélection ce qui les amène à mettre en place des politiques économiques favorisant leur réélection. Sur un plan macroéconomique, la poursuite de leur objectif est basée sur la courbe de Phillips. Celle-ci postule l’existence d’une relation inverse de court terme entre le taux de chômage et le taux d’inflation. Elle permet donc aux politiciens de manipuler indirectement l’inflation et le chômage ainsi que donc, la croissance économique. Une politique de relance, ou de soutien de l’activité permet de réduire le chômage, mais risque de conduire à une accélération de l’inflation alors qu’une politique de lutte contre l’inflation conduit à une hausse du chômage mais à une baisse des prix.

Enjeux :

Stabilité économique : Les cycles politiques peuvent avoir un impact sur la stabilité économique en créant des périodes d'expansion suivies de récessions. Des politiques économiques instables ou perçues comme étant influencées par des considérations politiques peuvent entraîner une perte de confiance des investisseurs et des citoyens, ce qui peut nuire à la croissance économique à long terme.

Réformes institutionnelles : La théorie des cycles politiques met en lumière l'importance des institutions politiques dans la gestion de l'économie. Les réformes institutionnelles visant à réduire l'impact des cycles politiques sur les politiques économiques peuvent être nécessaires pour promouvoir la stabilité et la croissance économiques à long terme.

Manipulation électorale : Les cycles politiques mettent en lumière la possibilité pour les politiciens de manipuler les politiques économiques à des fins électoralistes, ce qui soulève des questions sur l'intégrité du processus démocratique et sur la transparence des décisions

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